LES VIGILANTS
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 Baby Key, de BREED

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Poulpe
Poulpe Fiction
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MessageSujet: Baby Key, de BREED   Baby Key, de BREED EmptyMer 23 Jan - 18:56

Notes de l’auteur :

Né de l’idée de BH, sur une envie de Delenda qui trouvait ça marrant (ainsi me l’a-t-on expliqué), le SG BREED, sur Union, regroupe des créatures robotisées à apparence quasi-humaine, pratiquement toutes inventées par le mutant Stanley Arrow. Je dis ‘pratiquement’, parce que vous commencez à connaître mon cerveau malade, farci aux idées les plus excentriques possibles, et que je ne pouvais pas me contenter d’un énième clone de Locus ou En Force. C’est ainsi que Baby Key a vu le jour.

Pour sa petite histoire, sachez simplement que je me suis inspiré d’un adage bien connu : « l’Enfer est pavé de bonnes intentions ». C’est exactement ce qui va suivre.

A noter que la censure a classé ce texte en 16+ Embarassed . C'est hot Wink


Dans une base secrète de l'Arc, quelques semaines avant les évènements ...

- « Dis, c’est vrai, cette histoire ? Le professeur Humphrey Jackson va venir travailler pour nous, sur les Insoumises ? » demanda la recrue de l’Arc, à l’un de ses amis, dans le vestiaire.
- « Ouais. Ca m’a été confirmé par Martina, tu sais, la belle secrétaire brune du Lieutenant. »
- « Quelle chance ! »
- « Tu sors de ton trou, toi, ou quoi ? »
- « Pourquoi ? »
- « D’accord, ce mec est un génie en robotique. Mais ses idées, mon vieux, excuse du peu, c’est la cata. »
- « Ah bon ? »
- « Oui. » ajouta un autre agent de l’Arc, de l’autre côté des vestiaires. « C’est pas qu’il soit méchant, hein, ce Jackson. Mais à chaque fois qu’il a une idée ‘brillante’, ça se finit toujours mal. On dit de lui que ses solutions sont pires que les problèmes ! »
- « Tu me charries ? »
- « Non. » L’autre marqua un temps d’arrêt.
- « Pourquoi les gradés nous l’envoient, alors ? »
- « Ils doivent se dire que si ses inventions doivent faire du dégâts, autant que ce soit ici, chez les vilains. »
- « Mais enfin, il ne peut pas être foncièrement mauvais, ce type ? »
- « Mauvais ? Mais non, le professeur Jackson est un chic type. Mais il a tendance à négliger l’essentiel, dans ses créations. Tiens, si je te racontais que ce mec a réussi à envenimer le problème des Ferrailleurs ? »
- « Comment ça ? »
- « Il avait eu l’idée de fabriquer un robot. La fonction de ce robot, à l’initiale, c’était d’absorber les Ferrailleurs. Bonne idée, au départ, non ? Un robot qui grossit en absorbant tout ce qui pouvait être un robot du Prince des Ferrailleurs. »
- « Ouais, ça c’est original ! »
- « Pas vraiment. Parce qu’en gros, le robot se construisait à partir des automates contrôlés psychiquement, ce qui fait, qu’au bout d’à peine une heure, il était sous le contrôle du Prince. Et pratiquement invincible. Enfin, moins quand même que la troupe de super-héros qui l’ont stoppé. Y’a tout de même eu du dégâts. »
- « Ben mince, alors. »
- « Y’a plus qu’à espérer que ce pauvre vieux Jackson n’aura pas l’idée d’inventer un autre truc bizarre, ici. »

Quelques jours plus tard, sur les Insoumises …

Autour de Stanley Arrow, c’est un conciliabule de ses créations. En Force, Focus, Locus, et tant d’autres des êtres artificiels qu’il a créé, pour supplanter la race humaine, imparfaite. Les robots et leur créateur se savent surveillés, mais n’interviennent pas. L’observateur n’a pas fait montre d’agressivité, même si il les espionne de loin. Au micro, le professeur Jackson a pu capter quelques mots de leur discussion. Depuis qu’il a croisé, par hasard, la route de ce mutant, il s’inquiète du sort du monde.

- « Il veut nous remplacer par ces machines ? Je dois faire quelque chose, pour sauver l’espèce humaine ! »

Il s’en va alors, retournant à son laboratoire, dans l’une des bases camouflées de l’Arc. L’homme est âgé d’une cinquantaine d’années, les cheveux gris hirsutes, et disparates. Sa blouse blanche est tâchée, ses baskets usées, et son pantalon aurait mérité d’être repassé. Mais tout cela n’est qu’apparence, pour lui. Depuis sa prime jeunesse, il a désiré être utile au monde, le sauver. Il n’avait pas la carrure pour jouer les super-héros, aussi s’était-il contenté d’une brillante carrière universitaire, et de talents autre que la super-force ou les rayons lasers. Là où il ne pouvait intervenir lui-même, il décida de laisser la place à ses propres robots.

Le dernier en date était encore à l’état de squelette métallique, fixé au mur, attendant d’être terminé. La découverte de Stanley Arrow et de ses cyborgs avait ravivé son esprit créatif. Son assistant, un jeune homme de vingt ans, Bill Fullman, arriva dans le laboratoire. Bill était loin d’être un garçon brillant, c’était le moins que l’on puisse dire. Mais il exécutait toutes les tâches que l’on lui confiait, avec un grand soin, et un sérieux non mesuré.

- « Ah, vous êtes là, professeur. Je me demandais où vous étiez. »
- « J’étais sorti pour prendre des renseignements. »
- « Encore sur ce Stanley Arrow ? »
- « Tout juste. Sais-tu ce qu’il fait, Bill ? »
- « Non, professeur. »
- « Il créé des robots à effigie humaine, pour nous remplacer, nous, les humains, par ses créations impies. »
- « Que faire, professeur ? »
- « J’ai une idée. Ca risque de prendre quelques années, mais nous y arriverons. »
- « Laquelle ? »
- « Nous allons concevoir un humain, un être parfait doté de toutes les grâces, qui devra s’opposer à ces ferrailles, et leur montrer que nous sommes loin d’être égalables par des machines ! »
- « Comment allez-vous faire, professeur ? »
- « Je ne sais pas. La génétique n’est pas mon domaine, et … » Il regarda vers le squelette de robot. « J’ai encore une idée ! »
- « Ah ? »
- « Je vais fabriquer un robot à l’effigie d’une femme … »
- « Un robot pour contrer des robots ? Mais vous venez de me dire … »
- « Mais non. Mais elle sera la génitrice de notre champion de l’humanité. Elle devra collecter, grâce à sa matrice, le maximum de gènes, pour ensuite les combiner en un unique embryon, qui sera la synthèse de la perfection humaine. Ainsi, sans combattre, les robots de ce Stanley Arrow perdront la face ! »
- « C’est une brillante idée, professeur ! »
- « Merci, Bill ! »

Ils se mirent au travail. Comme à chaque fois qu’il était inspiré, Jackson ne mit pas longtemps à terminer son projet. Il avait déjà l’armature sur laquelle reposerait sa création. Il la dota de multiples fonctionnalités, dont la principale était un analyseur génétique, programmé avec l’aide d’un généticien, pour sélectionner les meilleurs gènes parmi tous ceux que l’androïde récupérerait par la suite. Il la dota de muscle en polymère souple, basés sur ceux des humains, d’une peau synthétique semblable à la notre, et lui donna l’apparence d’un top model. Elle était ainsi fixée au mur, nue, sous les regards brillant de lubricité des deux hommes.

- « C’est fini, nous avons terminé. » exultait Jackson.
- « Professeur, ses bras … » se lamentait Bill.
- « Oui, je sais, ça ne correspond pas au reste du corps. Je devais néanmoins l’équiper de ces armes à énergie. Dès que son existence et son but seront connus, qui sait ce que les créatures de ce Stanley Arrow pourraient tenter de lui faire ? Et ces armements ne sont pas dissimulables. »
- « C’est dommage, ça gâche un peu l’esthétisme. »
- « C’est vrai, mais je n’ai pas eu le choix. »
- « Pour le reste, c’est … » Bill Fullman ne se privait pas de se rincer l’œil.
- « Je trouve avoir mieux réussi l’intérieur que l’extérieur. » opposa Jackson. « Ce générateur nucléaire alimenté par de la matière organique est une grande trouvaille, qui me vaudrait un prix Nobel. »
- « Oui, mais les éléments entrants dans sa composition empêchent toute commercialisation. »
- « Grrrrr. » grogna Jackson, mécontent d’avoir été repris. « Mais cette matrice avec calculateur intégré, pour la sélection des gènes, c’est simplement grandiose. »
- « Hormis que le généticien qui en est à l’origine a dit que ce classement était tout à fait subjectif. »
- « Niiiiih ! » pesta Jackson.
- « Euh, professeur, je voulais vous demander … »
- « Quoi encore ? La peau ne te convient pas ? Tu voulais plus de tour de poitrine ? » cria Jackson.
- « Euh, non, calmez-vous, professeur. Je me demandais juste si je n’avais pas, en moi, quelques gènes familiaux qui pourraient servir à la cause de l’humanité. » Il disait ça, mais Bill voulait juste tester le nouveau jouet de Jackson.
- « Pourquoi pas ? » fit le savant. « Juste le temps de vérifier l’IA, et de la mettre en route, et je te l’envoie. Va te préparer, mon garçon. »

Il alluma effectivement son androïde, pendant que son assistant courrait jusqu’à sa chambre, pour recevoir la visite de la créature le plus vite possible. Lorsqu’elle ouvrit les yeux, Jackson s’adressa à elle.

- « Tu es ma créature, mon bébé. Tu seras la clé de la sauvegarde de l’humanité. » (Note de l’auteur, d’où le nom de Baby Key)
- « Certainement, professeur. »

Elle commença à se mouvoir, déambulant dans le laboratoire, sur injonction du savant. Celui la regarda marcher, constatant qu’au niveau physique, rien ne pouvait la différencier d’une humaine, si ce n’était ses bras mécanisés, contenant son système de défense rapproché, des canons à énergie.

- « Parfait. Quelle est ta fonction ? »
- « Recevoir le plus grand nombre possible de gènes, pour que ma matrice puisse concevoir un enfant humain génétiquement parfait. » récita l’androïde.
- « Bien. D’ailleurs, tu peux franchir cette porte, là-bas. Tu vas recevoir ton premier don. »
- « Bien, professeur. »

Elle entra dans la pièce, laissant le temps à Jackson d’entrevoir son assistant, qui s’était allongé dans le lit, excité comme une puce, et avait sorti du champagne. Le professeur eut la délicatesse de refermer la porte derrière elle, pour ne pas assister au spectacle.

- « Pauvre garçon, » se dit-il, « ça doit faire longtemps qu’il n’a pas vu de femme, pour se mettre dans un tel état pour mon androïde. »

Il patienta devant la porte, pendant cinq minutes, avant de se demander ce qu’il se passait. Il fit les cent pas, s’inquiétant de n’avoir pas de nouvelles de son assistant. La porte était hermétique, ne laissant filtrer aucun bruit, ce qui faisait qu’il ne pouvait pas savoir exactement ce qu’il se passait à l’intérieur. Il se demandait si le générateur n’était pas tombé en panne, et si le jeune homme ne s’était pas retrouvé coincé sous les trois cent kilos de l’androïde. Puis il pensa au champagne, en se disant que la créature avait dû en boire, et que cela avait alimenté son système. Au terme de vingt minutes, la porte s’ouvrit. Baby Key ne semblait pas avoir souffert, mais il n’en était pas de même de Bill.

- « Que s’est-il passé ? »

Jackson passa la tête dans la chambre, découvrant son assistant nu sur le lit, allongé de tout son long, les yeux grand ouvert, du sang s’écoulant abondamment de son nez, un sourire extatique sur le visage. Au vu de la teinte que prenait sa peau, on devinait que Bill Fullman ne se relèverait jamais, mais qu’il avait connu une mort heureuse.

- « Bill ? Mais … » Jackson s’éloigna de sa création. « Que s’est-il passé ? »
- « Conformément à mes instructions, j’ai récolté un maximum de gènes. Pour cela, j’ai stimulé le corps du donneur grâce à ma matrice, afin d’obtenir tout ce que je pouvais comme spermatozoïdes, à bonne fin d’analyse. »
- « Ca n’explique pas son état ! »
- « Il semblerait que le corps humain ne soit pas apte à supporter un orgasme de dix huit minutes et quarante-sept secondes. La stimulation a fait travailler le cœur bien plus que d’ordinaire, et les vaisseaux sanguins n’ont pas pu résister à cet afflux de sang. »
- « Tu l’as baisé jusqu’à la mort pour obtenir plus de gènes ? »
- « Ce sont mes instructions, professeur. » répondit Key. « Professeur ? » Ce dernier était horrifié.
- « Oui, quoi ? » demanda t’il, énervé, estimant qu’il serait viré de l’Arc pour avoir causé la mort, involontairement, de son assistant.
- « Je vous remercie de m’avoir donné des sensations, pour ce genre de moment. »
- « Il n’y a pas de quoi. » répondit-il, sur un ton déprimé.
- « Professeur ? »
- « Quoi encore ? »
- « Vous me donnez vos gènes ? »
- « Hein ? » Jackson recula, en proie à la terreur. « Non ! »
- « Mais si, professeur. Je n’ai pas assez d’éléments pour atteindre votre objectif, professeur. Il m’en faut plus. »
- « Je suis trop vieux pour … »
- « Je vais vous stimuler, professeur, comme je l’ai fait pour lui. »
- « Nooooon ! » cria Jackson.

(Note de l'auteur : là-dessus, la caméra s’éloigne dans un couloir sombre, laissant deviner Baby Key qui enlace le professeur Jackson … ça fait bien film, non ?)

Quelques jours plus tard ...

Le lieutenant Quentin faisait les cent pas dans son bureau, sous le regard terrorisé de son assistant, qui venait de faire son rapport.

- « Alors, récapitulons. Nous avons deux morts dans un labo de haute technicité. Personne n’a rien vu entrer ou sortir. Les cadavres étaient soit nu, soit avec le pantalon sur les mollets. C’est exact ou pas ? »
- « C’est exact, mon lieutenant. »
- « Que s’est-il passé ? »
- « Nous l’ignorons, mon lieutenant. Craignant que nous ne l’obligions à stopper ses recherches, comme la dernière fois, Jackson n’a émis aucun rapport sur ses activités. Tout au plus une note de service vous étant adressée, concernant un certain Stanley Arrow, et la menace que représentait l’homme. »
- « Oui, je m’en souviens. Je lui ai répondu que cela ne le regardait aucunement, et que nous avions des hommes à nous sur l’affaire. Que signifie ce sourire, soldat ? »
- « Rien, mon lieutenant, c’est juste en pensant à … »
- « En pensant à quoi ? Il y’a encore autre chose que vous ne m’avez pas dit ? »
- « Les deux cadavres, et bien, le légiste a dit qu’il aurait du mal à retirer le sourire bête et béat qu’ils ont sur le visage. »
- « Je vous demande pardon ? »
- « Je ne sais pas de quoi ils sont morts, mais une chose est sûre, ça n’avait pas l’air désagréable. »
- « Deux jours d’arrêts, soldat ! Pour vous apprendre à vous foutre de ma gueule ! »

Note de l'auteur : j'espère que vous aurez autant de plaisir à lire ce texte que j'ai rigolé en l'écrivant ... Pauvre Jackson, il n'avait pas prévu ça Laughing .
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Poulpe
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MessageSujet: Re: Baby Key, de BREED   Baby Key, de BREED EmptyJeu 24 Jan - 22:57

La vie est faite de rencontres, et, si certaines ne sont qu’un accroc dans l’existence, d’autres modifient sensiblement la courbe du destin.

Baby Key, après avoir tué son créateur, tel le golem de la légende, s’est enfui de la base secrète de l’Arc, moyennant cependant, après examen rapide de la situation, une rapide visite aux vestiaires, pour récupérer quelques vêtements. L’analyseur situationnel de Key lui a en effet indiqué que les humains, pour se promener dans la rue, portaient ces couches de tissus. Bien que cela l’entrave un peu, et compte tenu de ses objectifs, Key s’est volontairement pliée à ces exigences ô combien humaines.

Bien évidemment, ainsi vêtue en civil, les caméras n’ont rien noté de particulier, lorsqu’elle a franchi les limites de la base de l’Arc. Si les contrôles se font en entrant, les soldats sont un peu plus tolérants quand aux sorties. « Si cette femme sort, c’est forcément qu’un collègue l’a laissé entrer, et qu’il l’a contrôlée. » Voilà ce qu’ils se disent.

Sans coups férir, et sans prêter attention aux hommes, sa matrice étant indisponible le temps de faire un premier tri dans les gènes récoltés, Key est alors sortie, pour faire un repérage visuel du monde auquel elle doit fournir un champion. Les premières impressions sont souvent les bonnes, et elle devine que les Insoumises sont le lieu idéal pour récolter une variété infinie de gènes. Son travail ne fait que commencer.

Bien vite, elle est apostrophée, par un Hellion en vadrouille.

- « Allez, mam’zelle, la main au portefeuille, sinon, je vais devenir méchant. »
- « Portefeuille ? Je n’en ai pas. »
- « Quoi ? Oùsque tu caches ton fric, alors ? »
- « Je n’en ai pas, pas plus que de portefeuille. »
- « Tu vas me payer en nature, poupée ? »
- « Vous voulez une plante ? »
- « Mais non, gourdasse ! A poil, et que ça saute ! »
- « Je suis désolée, je ne comprends pas un mot de vos propos. »
- « Mais t’es tarée ! »

Il approche, la gifle, et crie. Même si elle a apparence humaine, Key est faite de métal. Les phalanges du voyou ont toutes craqué en une seule salve, et la douleur qui lui traverse la main lui fait comprendre qu’il vient de se tromper de victime. Il se tient le poignet droit avec la main gauche, comme si ce geste avait le pouvoir d’atténuer sa souffrance.

- « Okay, okay, je me taille ! »
- « Ah, je viens de trouver une traduction, dans ma base de données. ‘Payer en nature’. L’option me plait ! »
- « Quoi ? »
- « Cependant, je suis indisponible pour les vingt prochaines minutes. Auriez-vous la patience d’attendre un peu ? »
- « Mais c’est quoi, ce délire ? C’est ouf ! »
- « Où allez-vous ? »
- « Je me casse ! J’en ai assez fait pour aujourd’hui ! »
- « Attendez moi ! »
- « Ca va bien, non ? Casse-toi ! »

Le Hellion s’éloigne comme il peut, mais Key le suit, tranquillement, évitant les cailloux qu’il envoie régulièrement pour la chasser. Il remonte la rue, en esquivant les patrouilles de l’Arc, quittant la place centrale de Clémence, pour rejoindre les ruelles formées par de vieux immeubles abandonnés. Alors qu’il passe par dessus un grillage, il se retourne.

- « Punaise. Fous le camp, je te dis ! »
- « Après le paiement en nature, je m’en irais. »
- « Je veux pas ! T’es pas normale ! Je suis sûr que t’es même pas humaine ! »
- « Allez, quoi, c’est l’affaire de vingt minutes ! »
- « Lâche-moi la grappe ! »
- « Quelle grappe ? »

Le voyou se laisse tomber de l’autre côté de la grille, en soupirant, se disant qu’il se mettra à courir dès que la fille essayera à son tour de grimper. Mais, malheureusement pour lui, ce n’est pas ce qu’elle fait. Elle donne un grand coup de pied dans le grillage, pour le faire s’écrouler, et le Hellion manque de peu d’être écrasé. Il commence à marcher un peu plus vite, et Key calque son pas sur celui de l’homme. Il accélère encore un peu, mais elle aussi. Au terme de quelques secondes, il court carrément, et elle ne se prive pas pour courir derrière lui.

- « Tu te fatigues inutilement. » lui dit-elle.
- « Va chier ! »
- « C’est une prestation organique que je ne peux accomplir. »
- « Mais lâche-moi, gourdasse ! »
- « Je croyais que vous vouliez un paiement en nature ? »
- « Pas avec toi, en tout cas. »
- « Vous refusez de me donner vos gènes ? »
- « Hein ? »
- « Si vous ne copulez pas avec moi, je ne peux pas avoir vos gènes. »
- « Ecoute, machine, casse-toi, je te dis que … » fait le Hellion, sans regarder devant lui.

Cela lui fait heurter une personne, un individu grand et costaud. Il a quelque chose d’inhumain, dans le regard. En fait, avec une rapidité de déduction à laquelle il n’est pas habitué, le voyou sait que la personne qu’il vient de frapper est comme celle qui le suit.

- « Excusez-moi, » fait-il au grand personnage « je vous laisse en famille ! » ajoute t’il en s’éloignant à grands pas.
- « A plus tard ! » lui fait Baby Key.
- « A jamais, ouais ! » lui répond-il, en faisant un bras d’honneur.

Le grand costaud regarde Key de haut. Pendant quelques secondes, il ne prononce pas un mot, et agit étrangement, comme si ses senseurs analysaient l’androïde en profondeur. Puis il prend la parole.

- « PERE ne m’a pas dit qu’il avait un autre projet en cours. »
- « PERE ? »
- « Tu n’es pas ma sœur ? »
- « Je ne crois pas. »
- « Pourtant, tu m’es semblable. »
- « Simple coïncidence. »
- « Suis moi. Je vais te présenter à PERE. »
- « Volontiers. »

De dédales en ruelles désertes, En Force conduit sa trouvaille, petit à petit, mètre par mètre, au laboratoire de Stanley Arrow. Ce dernier est assis, en train de réviser l’un de ses robots de combat. Il se redresse lorsque sa création entre dans la pièce, accompagnée.

- « PERE. »
- « En Force, un problème ? »
- « Je l’ai trouvé dans la rue. Elle me dit qu’elle n’est pas de toi, PERE. Quelle est-elle ? »
- « Bonjour. » fait Key.
- « Effectivement, ce n’est pas ta sœur. Je ne vois pas de qui j’aurais pu m’inspirer pour la créer. » Il l’observe quelques secondes. « Assieds-toi. »
- « Merci. » La chaise semble ployer sous le poids de l’androïde.
- « Comment t’appelles-tu ? »
- « Et bien, à ma naissance, j’ai retenu deux mots. Bébé et clé. Je suppose qu’il s’agit de mon identité. »
- « Baby Key ? »
- « Oui. »
- « Qui t’a créé, Key ? »
- « Le professeur Jackson. » Evidemment, étant introduit dans le milieu de la cybernétique, Stanley avait entendu parler du scientifique.
- « Humphrey Jackson ? L’automaticien ? »
- « Lui-même. »
- « Pourquoi t’a-t-il créé ? »
- « Je dois accumuler le maximum de gènes possibles, puis concevoir un enfant génétiquement parfait. »

Stanley la regarde. Bien sûr, il ne peut pas deviner que Jackson a conçu son androïde pour faire face à la flopée d’êtres avant-gardistes que le mutant a créé.

- « Et comment vas-tu faire ? »
- « Et bien, j’ai été dotée d’une matrice avec analyseur génétique intégré. Par le biais de la semence masculine, je peux récolter les données dont j’ai besoin. »
- « C’est bien. A quoi servira cet ‘enfant génétiquement parfait’ ? »
- « Je l’ignore. »
- « Pardon ? »
- « Ceci n’est pas indiqué dans ma programmation. »
- « Quels sont les critères de sélection des donneurs ? »
- « Peu importe. Tout donneur potentiel est accepté. Sauf vous. »
- « Plait-il ? »
- « J’ai une mention spéciale dans mon programme. Vous n’êtes pas un donneur potentiel. Je ne dois pas récupérer vos gènes. »

Ayant désigné Stanley comme son ennemi, il est fort probable que Jackson ait introduit une notion de sécurité dans son programme pour créer l’être humain parfait.

- « Sympa pour moi. »
- « J’escomptais que le grand monsieur me présenterait des hommes. »
- « Que vais-je faire de toi, hein ? »
- « Me permettre d’accomplir mon objectif ? »
- « Nous verrons cela. En attendant, En Force, intègre-la aux BREED. »
- « Vous êtes sûr, PERE ? »
- « Oui. Tant que nous n’en saurons pas plus sur ses origines, je veux pouvoir la garder à l’œil. Je trouve étrange cette ressemblance entre elle et mes propres enfants. Je dois savoir si je n’ai pas été victime d’espionnage industriel. »

C’est ainsi que Baby Key, initialement conçue pour contrer les créations de Stanley Arrow, s’est retrouvée à travailler pour celui-ci. Le Destin joue parfois de drôles de tours …
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MessageSujet: Re: Baby Key, de BREED   Baby Key, de BREED EmptyVen 25 Jan - 16:36

La grande salle d’entrepôt dans laquelle les Hellions se regroupent pour faire la fête n’a plus été, pendant un instant, qu’un lupanar gigantesque. Mais à présent, on dirait une morgue. Une quarantaine de corps exsangues s’entassent les uns sur les autres, tous masculins, et, au milieu de ceux-ci, une femme se rhabille, sans un regard de compassion pour ces individus qu’elle vient de tuer à la tâche.

Ses vêtements remis, elle pose sur ses oreilles deux écouteurs de haute technologie, appareil lui permettant de rester en contact avec les membres du BREED, puis elle passe la main sur sa poitrine, faisant surgir de son corps un disque métallique brillant. Elle le contemple, interprétant les lumières clignotantes qu’il affiche. Autour d’elle, parmi les cadavres environnants, on retrouve le Hellion qu’elle a rencontré, en sortant du laboratoire. Sa main droite est bandée, et, comme elle le lui a dit, il se fatiguait pour rien. Elle pouvait à tout moment le retrouver, et c’est pour cela qu’elle a laissé tomber la poursuite, pour suivre En Force.

Plus tard, elle est revenue le voir. Après lui avoir arraché la promesse qu’elle « ficherait le camp » dès la ponction accomplie, l’homme a cédé à ses avances. Mal lui en a pris. Ses collègues, venus pour l’ « assister » dans ses œuvres, furent pris au piège aussi. Il en résulte un monceau de cadavres qui s’est agrandi au fur et à mesure des copulations, sans qu’aucun ne songe à s’enfuir.

La porte d’entrée s’ouvre, laissant surgir Focus, un autre membre du supergroupe. Deux lentilles binoculaires lui servent d’yeux, et, après une courte analyse de la situation, détermine, avec un sang-froid à toute épreuve, que les humains du bâtiment, sans aucune exception possible, sont tous morts.

- « As-tu fini, Baby Key ? »
- « Oui, oui. J’en ai terminé. »

Elle regarde le cercle brillant au milieu de sa poitrine, puis celui-ci se rétracte dans son corps. La peau se referme sur les muscles métalliques, couvrant ceux-ci et redonnant à l’androïde son aspect humain.

- « De quoi s’agit-il ? Quelle fonction accomplit ce disque ? »
- « Il me donne les résultats d’analyse. La décision de procréer doit venir de moi, une fois que les gènes sélectionnés seront assez nombreux. »
- « A combien en es-tu de la réalisation de ton objectif ? »
- « A environ deux pour dix mille, soit 0,02%. Et encore, j’arrondi. En vrai, j’en suis à 0,0157%. »
- « Avec tout ce que tu as déjà récolté ? »
- « Non, bien sûr. Ma matrice doit encore procéder aux évaluations génétiques de ce que je viens de recevoir. Le temps d’obtenir le résultat de l’analyse, je suis en pause. »

Entre-temps, il y’a eu d’autres victimes. Bien sûr, rien d’aussi spectaculaire et débauché que ce gang de voyou, une aile complète des Hellions. Mais tout de même, la Police commence à se demander ce qu’il se passe. Plusieurs sections de l’Arc sont sur le coup. On pense qu’un tueur en série assassine ses victimes à grand coup d’euphorisant. Les légistes réfutent cette hypothèse, car les corps ne portent aucune trace de coups, ou de piqûres. Les estomacs des victimes contiennent parfois des substances illicites, hallucinogènes ou autres, mais rien qui eut pu conduire à un tel état. Il n’y a que deux points communs entre tous. Ce sont des hommes, et ils venaient tous de copuler. Mais, comme l’a fait remarquer un enquêteur, « Vous connaissez beaucoup de femmes qui vous baisent à mort ? ». Ce à quoi un de ses collègues a répondu « Oui, mon ex. Ca, je peux te garantir qu’elle m’a baisé à mort, avec ce divorce. ».

Les forces de l’ordre cherchent donc une femme, et celles des victimes ont été les premières suspectes, avant de s’apercevoir que ces ménagères n’étaient pas forcément adepte de la gaudriole. Alors, tuer leur mari par le sexe …

- « Tu fais une pause ? Combien de temps ? »
- « Il faudra sûrement une petite semaine à la matrice pour tout analyser. »
- « Te voici donc au repos forcé de ta fonction. »
- « Oui. »
- « Que feras-tu de cet enfant parfait, que tu dois mettre au monde ? »
- « Je l’élèverais. J’ai reçu tout un programme d’éducation à lui faire subir. » (Note de l’auteur : gasp, les ennuis commencent !)
- « Quel est ce programme ? De quoi se compose t’il ? »
- « Information inaccessible pour l’instant. »
- « Tu refuses de me répondre ? »
- « Non, je ne peux simplement pas y accéder. Une barrière de sécurité m’empêche d’y accéder avant la naissance. »
- « Autre chose. Pourquoi te contentes-tu des hommes ? »
- « Pardon ? »
- « N’y arriverais-tu pas mieux en combinant hommes et femmes ? »
- « Pour y parvenir avec les femmes, il faudrait que je leur arrache les ovaires, et que je les insère en moi. Cependant, je ne suis pas sûr que ma matrice en tirerait les informations nécessaires. A défaut de bonnes probabilités de réussite, je préfère ne pas m’engager dans ce mode d’acquisition de données. »
- « Il est préférable, en effet, de ne pas y avoir recours. »

Focus regarde encore une fois les monceaux de corps, dont on commence à deviner la raideur cadavérique. Puis lui vient une déduction, issue de son expérience des combats. Lorsqu’un humain sent sa mort approcher, il a, à un moment, un réflexe de survie. Pourquoi, se demande t’elle, aucun de ceux-ci n’a tenté de se sauver ?

- « Fais-tu quelque chose, pour que tous ces hommes restent autour de toi, sachant manifestement que la mort viendra les cueillir ? »
- « Oui. Ma matrice génère des phéromones. Cela attire les hommes, comme un sucre attire les mouches. »
- « C’est aussi, je présume, ce qui sert à les stimuler ? »
- « En partie, oui. Bien évidemment, en extérieur, c’est moins efficace. La preuve en est que celui que je suis venu voir, aujourd’hui, lui … » fait Key, en désignant le Hellion à la main bandée « m’a drôlement résisté, lorsque nous nous sommes rencontrés. Nous étions dehors, et le vent dispersait mes hormones. »
- « En revanche, en intérieur … »
- « Exact. D’ailleurs, j’en ai tellement produit que ses amis sont venus se joindre à nous, pour m’offrir leurs gènes. »
- « Je crois que le terme que les humains useraient à ton encontre serait ‘dépravée’. Moi, je dirais plutôt que tu es consciencieuse, c’est-à-dire que tu aimes le travail bien fait ! »
- « Est-ce un compliment ? »
- « Oui. » Key réfléchit quelques secondes.
- « Je crois que j’apprécie ça ! »
- « Ta matrice étant indisponible pour l’instant, serait-il envisageable que tu m’accompagnes ? »
- « Où veux-tu aller ? »
- « J’ai une banque à piller. »
- « Pourquoi veux-tu faire cela ? »
- « Pour de l’argent. »
- « A quoi sert l’argent ? »
- « A beaucoup de choses. Acheter des vêtements, de la nourriture, des objets. »
- « Sert-il à élever des enfants ? »
- « Oui. »
- « Alors, il m’en faudra. Beaucoup, à ton avis ? »
- « Aucune idée. Je demanderais à PERE de te renseigner. »
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