Notes de l’auteur :
Né de l’idée de BH, sur une envie de Delenda qui trouvait ça marrant (ainsi me l’a-t-on expliqué), le SG BREED, sur Union, regroupe des créatures robotisées à apparence quasi-humaine, pratiquement toutes inventées par le mutant Stanley Arrow. Je dis ‘pratiquement’, parce que vous commencez à connaître mon cerveau malade, farci aux idées les plus excentriques possibles, et que je ne pouvais pas me contenter d’un énième clone de Locus ou En Force. C’est ainsi que Baby Key a vu le jour.
Pour sa petite histoire, sachez simplement que je me suis inspiré d’un adage bien connu : « l’Enfer est pavé de bonnes intentions ». C’est exactement ce qui va suivre.
A noter que la censure a classé ce texte en 16+ . C'est hot Dans une base secrète de l'Arc, quelques semaines avant les évènements ...- « Dis, c’est vrai, cette histoire ? Le professeur Humphrey Jackson va venir travailler pour nous, sur les Insoumises ? » demanda la recrue de l’Arc, à l’un de ses amis, dans le vestiaire.
- « Ouais. Ca m’a été confirmé par Martina, tu sais, la belle secrétaire brune du Lieutenant. »
- « Quelle chance ! »
- « Tu sors de ton trou, toi, ou quoi ? »
- « Pourquoi ? »
- « D’accord, ce mec est un génie en robotique. Mais ses idées, mon vieux, excuse du peu, c’est la cata. »
- « Ah bon ? »
- « Oui. » ajouta un autre agent de l’Arc, de l’autre côté des vestiaires. « C’est pas qu’il soit méchant, hein, ce Jackson. Mais à chaque fois qu’il a une idée ‘brillante’, ça se finit toujours mal. On dit de lui que ses solutions sont pires que les problèmes ! »
- « Tu me charries ? »
- « Non. » L’autre marqua un temps d’arrêt.
- « Pourquoi les gradés nous l’envoient, alors ? »
- « Ils doivent se dire que si ses inventions doivent faire du dégâts, autant que ce soit ici, chez les vilains. »
- « Mais enfin, il ne peut pas être foncièrement mauvais, ce type ? »
- « Mauvais ? Mais non, le professeur Jackson est un chic type. Mais il a tendance à négliger l’essentiel, dans ses créations. Tiens, si je te racontais que ce mec a réussi à envenimer le problème des Ferrailleurs ? »
- « Comment ça ? »
- « Il avait eu l’idée de fabriquer un robot. La fonction de ce robot, à l’initiale, c’était d’absorber les Ferrailleurs. Bonne idée, au départ, non ? Un robot qui grossit en absorbant tout ce qui pouvait être un robot du Prince des Ferrailleurs. »
- « Ouais, ça c’est original ! »
- « Pas vraiment. Parce qu’en gros, le robot se construisait à partir des automates contrôlés psychiquement, ce qui fait, qu’au bout d’à peine une heure, il était sous le contrôle du Prince. Et pratiquement invincible. Enfin, moins quand même que la troupe de super-héros qui l’ont stoppé. Y’a tout de même eu du dégâts. »
- « Ben mince, alors. »
- « Y’a plus qu’à espérer que ce pauvre vieux Jackson n’aura pas l’idée d’inventer un autre truc bizarre, ici. »
Quelques jours plus tard, sur les Insoumises …Autour de Stanley Arrow, c’est un conciliabule de ses créations. En Force, Focus, Locus, et tant d’autres des êtres artificiels qu’il a créé, pour supplanter la race humaine, imparfaite. Les robots et leur créateur se savent surveillés, mais n’interviennent pas. L’observateur n’a pas fait montre d’agressivité, même si il les espionne de loin. Au micro, le professeur Jackson a pu capter quelques mots de leur discussion. Depuis qu’il a croisé, par hasard, la route de ce mutant, il s’inquiète du sort du monde.
- « Il veut nous remplacer par ces machines ? Je dois faire quelque chose, pour sauver l’espèce humaine ! »
Il s’en va alors, retournant à son laboratoire, dans l’une des bases camouflées de l’Arc. L’homme est âgé d’une cinquantaine d’années, les cheveux gris hirsutes, et disparates. Sa blouse blanche est tâchée, ses baskets usées, et son pantalon aurait mérité d’être repassé. Mais tout cela n’est qu’apparence, pour lui. Depuis sa prime jeunesse, il a désiré être utile au monde, le sauver. Il n’avait pas la carrure pour jouer les super-héros, aussi s’était-il contenté d’une brillante carrière universitaire, et de talents autre que la super-force ou les rayons lasers. Là où il ne pouvait intervenir lui-même, il décida de laisser la place à ses propres robots.
Le dernier en date était encore à l’état de squelette métallique, fixé au mur, attendant d’être terminé. La découverte de Stanley Arrow et de ses cyborgs avait ravivé son esprit créatif. Son assistant, un jeune homme de vingt ans, Bill Fullman, arriva dans le laboratoire. Bill était loin d’être un garçon brillant, c’était le moins que l’on puisse dire. Mais il exécutait toutes les tâches que l’on lui confiait, avec un grand soin, et un sérieux non mesuré.
- « Ah, vous êtes là, professeur. Je me demandais où vous étiez. »
- « J’étais sorti pour prendre des renseignements. »
- « Encore sur ce Stanley Arrow ? »
- « Tout juste. Sais-tu ce qu’il fait, Bill ? »
- « Non, professeur. »
- « Il créé des robots à effigie humaine, pour nous remplacer, nous, les humains, par ses créations impies. »
- « Que faire, professeur ? »
- « J’ai une idée. Ca risque de prendre quelques années, mais nous y arriverons. »
- « Laquelle ? »
- « Nous allons concevoir un humain, un être parfait doté de toutes les grâces, qui devra s’opposer à ces ferrailles, et leur montrer que nous sommes loin d’être égalables par des machines ! »
- « Comment allez-vous faire, professeur ? »
- « Je ne sais pas. La génétique n’est pas mon domaine, et … » Il regarda vers le squelette de robot. « J’ai encore une idée ! »
- « Ah ? »
- « Je vais fabriquer un robot à l’effigie d’une femme … »
- « Un robot pour contrer des robots ? Mais vous venez de me dire … »
- « Mais non. Mais elle sera la génitrice de notre champion de l’humanité. Elle devra collecter, grâce à sa matrice, le maximum de gènes, pour ensuite les combiner en un unique embryon, qui sera la synthèse de la perfection humaine. Ainsi, sans combattre, les robots de ce Stanley Arrow perdront la face ! »
- « C’est une brillante idée, professeur ! »
- « Merci, Bill ! »
Ils se mirent au travail. Comme à chaque fois qu’il était inspiré, Jackson ne mit pas longtemps à terminer son projet. Il avait déjà l’armature sur laquelle reposerait sa création. Il la dota de multiples fonctionnalités, dont la principale était un analyseur génétique, programmé avec l’aide d’un généticien, pour sélectionner les meilleurs gènes parmi tous ceux que l’androïde récupérerait par la suite. Il la dota de muscle en polymère souple, basés sur ceux des humains, d’une peau synthétique semblable à la notre, et lui donna l’apparence d’un top model. Elle était ainsi fixée au mur, nue, sous les regards brillant de lubricité des deux hommes.
- « C’est fini, nous avons terminé. » exultait Jackson.
- « Professeur, ses bras … » se lamentait Bill.
- « Oui, je sais, ça ne correspond pas au reste du corps. Je devais néanmoins l’équiper de ces armes à énergie. Dès que son existence et son but seront connus, qui sait ce que les créatures de ce Stanley Arrow pourraient tenter de lui faire ? Et ces armements ne sont pas dissimulables. »
- « C’est dommage, ça gâche un peu l’esthétisme. »
- « C’est vrai, mais je n’ai pas eu le choix. »
- « Pour le reste, c’est … » Bill Fullman ne se privait pas de se rincer l’œil.
- « Je trouve avoir mieux réussi l’intérieur que l’extérieur. » opposa Jackson. « Ce générateur nucléaire alimenté par de la matière organique est une grande trouvaille, qui me vaudrait un prix Nobel. »
- « Oui, mais les éléments entrants dans sa composition empêchent toute commercialisation. »
- « Grrrrr. » grogna Jackson, mécontent d’avoir été repris. « Mais cette matrice avec calculateur intégré, pour la sélection des gènes, c’est simplement grandiose. »
- « Hormis que le généticien qui en est à l’origine a dit que ce classement était tout à fait subjectif. »
- « Niiiiih ! » pesta Jackson.
- « Euh, professeur, je voulais vous demander … »
- « Quoi encore ? La peau ne te convient pas ? Tu voulais plus de tour de poitrine ? » cria Jackson.
- « Euh, non, calmez-vous, professeur. Je me demandais juste si je n’avais pas, en moi, quelques gènes familiaux qui pourraient servir à la cause de l’humanité. » Il disait ça, mais Bill voulait juste tester le nouveau jouet de Jackson.
- « Pourquoi pas ? » fit le savant. « Juste le temps de vérifier l’IA, et de la mettre en route, et je te l’envoie. Va te préparer, mon garçon. »
Il alluma effectivement son androïde, pendant que son assistant courrait jusqu’à sa chambre, pour recevoir la visite de la créature le plus vite possible. Lorsqu’elle ouvrit les yeux, Jackson s’adressa à elle.
- « Tu es ma créature, mon bébé. Tu seras la clé de la sauvegarde de l’humanité. » (Note de l’auteur, d’où le nom de Baby Key)
- « Certainement, professeur. »
Elle commença à se mouvoir, déambulant dans le laboratoire, sur injonction du savant. Celui la regarda marcher, constatant qu’au niveau physique, rien ne pouvait la différencier d’une humaine, si ce n’était ses bras mécanisés, contenant son système de défense rapproché, des canons à énergie.
- « Parfait. Quelle est ta fonction ? »
- « Recevoir le plus grand nombre possible de gènes, pour que ma matrice puisse concevoir un enfant humain génétiquement parfait. » récita l’androïde.
- « Bien. D’ailleurs, tu peux franchir cette porte, là-bas. Tu vas recevoir ton premier don. »
- « Bien, professeur. »
Elle entra dans la pièce, laissant le temps à Jackson d’entrevoir son assistant, qui s’était allongé dans le lit, excité comme une puce, et avait sorti du champagne. Le professeur eut la délicatesse de refermer la porte derrière elle, pour ne pas assister au spectacle.
- « Pauvre garçon, » se dit-il, « ça doit faire longtemps qu’il n’a pas vu de femme, pour se mettre dans un tel état pour mon androïde. »
Il patienta devant la porte, pendant cinq minutes, avant de se demander ce qu’il se passait. Il fit les cent pas, s’inquiétant de n’avoir pas de nouvelles de son assistant. La porte était hermétique, ne laissant filtrer aucun bruit, ce qui faisait qu’il ne pouvait pas savoir exactement ce qu’il se passait à l’intérieur. Il se demandait si le générateur n’était pas tombé en panne, et si le jeune homme ne s’était pas retrouvé coincé sous les trois cent kilos de l’androïde. Puis il pensa au champagne, en se disant que la créature avait dû en boire, et que cela avait alimenté son système. Au terme de vingt minutes, la porte s’ouvrit. Baby Key ne semblait pas avoir souffert, mais il n’en était pas de même de Bill.
- « Que s’est-il passé ? »
Jackson passa la tête dans la chambre, découvrant son assistant nu sur le lit, allongé de tout son long, les yeux grand ouvert, du sang s’écoulant abondamment de son nez, un sourire extatique sur le visage. Au vu de la teinte que prenait sa peau, on devinait que Bill Fullman ne se relèverait jamais, mais qu’il avait connu une mort heureuse.
- « Bill ? Mais … » Jackson s’éloigna de sa création. « Que s’est-il passé ? »
- « Conformément à mes instructions, j’ai récolté un maximum de gènes. Pour cela, j’ai stimulé le corps du donneur grâce à ma matrice, afin d’obtenir tout ce que je pouvais comme spermatozoïdes, à bonne fin d’analyse. »
- « Ca n’explique pas son état ! »
- « Il semblerait que le corps humain ne soit pas apte à supporter un orgasme de dix huit minutes et quarante-sept secondes. La stimulation a fait travailler le cœur bien plus que d’ordinaire, et les vaisseaux sanguins n’ont pas pu résister à cet afflux de sang. »
- « Tu l’as baisé jusqu’à la mort pour obtenir plus de gènes ? »
- « Ce sont mes instructions, professeur. » répondit Key. « Professeur ? » Ce dernier était horrifié.
- « Oui, quoi ? » demanda t’il, énervé, estimant qu’il serait viré de l’Arc pour avoir causé la mort, involontairement, de son assistant.
- « Je vous remercie de m’avoir donné des sensations, pour ce genre de moment. »
- « Il n’y a pas de quoi. » répondit-il, sur un ton déprimé.
- « Professeur ? »
- « Quoi encore ? »
- « Vous me donnez vos gènes ? »
- « Hein ? » Jackson recula, en proie à la terreur. « Non ! »
- « Mais si, professeur. Je n’ai pas assez d’éléments pour atteindre votre objectif, professeur. Il m’en faut plus. »
- « Je suis trop vieux pour … »
- « Je vais vous stimuler, professeur, comme je l’ai fait pour lui. »
- « Nooooon ! » cria Jackson.
(Note de l'auteur : là-dessus, la caméra s’éloigne dans un couloir sombre, laissant deviner Baby Key qui enlace le professeur Jackson … ça fait bien film, non ?)Quelques jours plus tard ...Le lieutenant Quentin faisait les cent pas dans son bureau, sous le regard terrorisé de son assistant, qui venait de faire son rapport.
- « Alors, récapitulons. Nous avons deux morts dans un labo de haute technicité. Personne n’a rien vu entrer ou sortir. Les cadavres étaient soit nu, soit avec le pantalon sur les mollets. C’est exact ou pas ? »
- « C’est exact, mon lieutenant. »
- « Que s’est-il passé ? »
- « Nous l’ignorons, mon lieutenant. Craignant que nous ne l’obligions à stopper ses recherches, comme la dernière fois, Jackson n’a émis aucun rapport sur ses activités. Tout au plus une note de service vous étant adressée, concernant un certain Stanley Arrow, et la menace que représentait l’homme. »
- « Oui, je m’en souviens. Je lui ai répondu que cela ne le regardait aucunement, et que nous avions des hommes à nous sur l’affaire. Que signifie ce sourire, soldat ? »
- « Rien, mon lieutenant, c’est juste en pensant à … »
- « En pensant à quoi ? Il y’a encore autre chose que vous ne m’avez pas dit ? »
- « Les deux cadavres, et bien, le légiste a dit qu’il aurait du mal à retirer le sourire bête et béat qu’ils ont sur le visage. »
- « Je vous demande pardon ? »
- « Je ne sais pas de quoi ils sont morts, mais une chose est sûre, ça n’avait pas l’air désagréable. »
- « Deux jours d’arrêts, soldat ! Pour vous apprendre à vous foutre de ma gueule ! »
Note de l'auteur : j'espère que vous aurez autant de plaisir à lire ce texte que j'ai rigolé en l'écrivant ... Pauvre Jackson, il n'avait pas prévu ça .