LES VIGILANTS
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 Poisonous Sting

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Poulpe
Poulpe Fiction
Poulpe


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Vigilant : Lone Father, Dr Cosmos, Psychic Rose
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Poisonous Sting Empty
MessageSujet: Poisonous Sting   Poisonous Sting EmptyMar 24 Fév - 19:02

Tout a commencé il y’a trois ans …

Parloir de la prison de Paragon

Derrière la vitre se tenait une prisonnière, dans sa classique tenue orange de détenue. Les cheveux, défaits, ondulaient autour de son visage, preuve de l’absence de soins qu’elle leur prodiguait avant, mais entourant, tel un défi, ses traits fins, légèrement noyés derrière un rictus détestable. Elle haïssait être ici, en prison, cela se devinait. Elle tapotait des doigts sur le pupitre devant lequel elle était assise, dans l’attente de son visiteur, qu’elle connaissait. Elle paraissait déplacée, en un lieu pareil.

L’homme qu’elle attendait entra dans la salle à son tour. C’était un grand individu blond, au front large agrandi par la couleur de ses cheveux. Il portait un complet marron, une chemise blanche, et une cravate orange, du plus mauvais goût, et sûrement, se dit la femme, choisie par son épouse, qu’elle avait déjà rencontré et qu’elle savait manquer de goût. Il vint s’asseoir en face de la détenue, en soupirant. Il actionna le micro en appuyant sur l’interrupteur.

- « On est mal, Suzy, on est mal. » lui fit-il, en guise de présentation. Elle eut un large sourire.
- « Parle pour toi, Mickey. Toi, au moins, tu es libre ! »

Les relations étaient bien plus que professionnelles, entre l’avocat et sa cliente. Ils se connaissaient depuis le lycée. Suzy Spikins était la cheftaine d’une petite bande de truands, sans envergure notable, et dont le seul but était de faire de l’argent facile. Mickey Wallace avait profité des services offerts par la jeune femme, du temps où celle-ci débutait dans le crime organisé. Lorsqu’elle est entrée au lycée, Suzy en connaissait déjà un rayon sur l’art et la manière de gérer les affaires, tout en gardant ses distances. Ce devait être de famille.

Son père, un garagiste, arrondissait ses fins de mois en accomplissant, pour le compte de certaines organisations mafieuses, des opérations portant sur des voitures, qu’elles soient volées ou destinées à accomplir diverses opérations malsaines. Comme l’homme était consciencieux et prudent, la Famille le gardait précieusement sous le coude. Personne n’aurait jamais suspecté Bob Spikins d’une quelconque malversation. D’ailleurs, il continue encore, de nos jours, sans que personne ne le sache. La mère de Suzy était une maîtresse chanteuse à l’ancienne, achetant à prix d’or quelques informations rares, qu’elle moyennait ensuite jusqu’à la rentabiliser totalement. Comme son mari, elle était très prudente, et ne fut jamais attrapée. Suzy a amplement de qui tenir. De son père, il lui est resté le goût du travail bien fait, dans la discrétion. De sa mère, elle a hérité de la jolie gueule d’ange, la plaçant, d’un simple battement de paupières, au dessus de tout soupçon.

Forte de ces atouts, elle a commencé relativement tôt, au collège, en reprenant les affaires derrière son frère aîné, celui-ci étant devenu, sitôt la fin de ses études, un tristement célèbre trafiquant d’armes, à l’identité secrète. A ce niveau d’étude, les crimes étaient plutôt « sobres ». Vente de cigarettes, d’alcool, de drogues douces, quelques armes pour les bagarres entre gangs. C’est au lycée que les choses ont commencées à devenir sérieuses. Suzy a eu vite fait d’obtenir les faveurs du chef incontesté des étudiants, Ryan Brass, en lui accordant les siennes, d’ailleurs. La vente de cigarettes prit des proportions démesurées. Aux drogues douces se virent adjoindre les drogues dures. Les armes blanches vendues autrefois au collège laissèrent la place à de véritables automatiques. Il y eut même un réseau de prostitution, attirant des clients extérieurs au lycée, que l’on faisait entrer par des portes dérobées.

- « Bon, où en est-on ? » demanda Suzy, en se massant les tempes.
- « Le jugement de l’affaire en cours a été rendu en ta faveur. Comme d’habitude, je suis sidéré par ta maîtrise de ton environnement. Pas une trace, même infime, de ta participation à ce trafic d’héroïne. »
- « Ca ne m’étonne pas. Le reste ? »

Suzy avait été citée comme témoin, dans un procès mettant en cause Ryan Brass, avec qui elle avait continué de sortir après le lycée, pour garder sous la main sa meilleure aubaine. Si quelqu’un devait aller en prison, sûr que ce serait lui, et non pas elle. C’était sa couverture. Et arriva ce qu’il devait arriver, il fut arrêté, conduit en prison, et un procès avait eu lieu. Suzy avait déjà commencé à faire valoir ses longs cils et ses beaux yeux innocents auprès du juge et des jurés, promettant qu’elle n’avait pas la moindre idée de ce qu’il se tramait derrière son dos. Hélas pour elle, dans l’assistance, un super-héros aux pouvoirs mentaux se trouvait, et, pendant un court ajournement, alla prévenir le juge qu’elle n’était pas aussi sincère qu’elle le disait. Ce n’est pas exactement en ces termes qu’il s’adressa aux jurés, mais c’était tout ce qu’il pouvait faire. Ses déclarations, basées sur son seul talent mental, n’étaient pas recevables devant un tribunal.

Néanmoins, ses propos avaient éveillé la méfiance, et Suzy fut placée d’abord en garde à vue, puis ensuite en prison, lorsqu’on découvrit qu’elle avait pris part au réseau de prostitution conçu par ses soins, au lycée. En effet, elle avait tenu à s’occuper elle-même de cela, craignant des abus masculins. Ce fut sa seule erreur, manifestement. Elle devait comparaître prochainement en tant qu’accusée, c’était la première fois que cela lui arrivait.

- « Le procès pour proxénétisme ? Il va falloir que tu sortes le grand jeu, Suzy. »
- « Ils ont un témoin ? »
- « Aucun. Tu m’étonnes. L’ensemble de tes gagneuses de l’époque ne veut pas venir. Laquelle de ces femmes voudrait que l’on lui crache au visage son passé tumultueux, alors que la plupart ont maintenant des situations, et parfois de belles ! » Spikins connaissait ce sourire chez Wallace. « Aucune ne voudrait admettre qu’elles l’ont fait avec consentement, parce qu’elle avait besoin d’argent … » Il eut de nouveau son sourire. « Quand ce n’était pas juste pour le fun ! »
- « Mais … » continua Suzy, en l’encourageant avec les mains.
- « Ils ont suffisamment d’éléments pour t’inculper. Des extraits de comptes de ton copain, avec des dépôts de sommes en espèces, signés de ta main, à l’époque. Des vidéos de la banque où tu allais faire lesdits dépôts, en son nom, parfois accompagnée d’une de tes filles. Tu n’aurais pas dû tant t’impliquer dans le réseau. Ca m’étonne, d’ailleurs, venant de toi. »
- « Tu crois franchement que j’allais laisser un mec gérer ça directement ? » soupira Suzy, s’affalant sur ses avant-bras repliés sur le pupitre, avant de se redresser et de regarder Wallace droit dans les yeux. « D’abord, ça aurait été la porte ouverte aux excès. Genre on file une fille gratos à un copain, puis à deux, puis à trois, et après, y’en a un qui ouvre son clapet. Ensuite, on tabasse une fille qui fait une remarque, à ce sujet ou sur un autre. Ca laisse des traces, ça fait se poser des questions, surtout aux parents, et tout le réseau est démonté. Bien sûr, j’aurais été bien à l’abri, mais temporairement, on se serait demandé pourquoi moi je n’étais pas sur le menu. » Elle eut un sourire fugace. « Et de toute façon, j’étais trop bonne poire pour laisser les mecs faire ce qu’ils voulaient des filles. »
- « Ce qui est à ton honneur. Ca me donne d’ailleurs une idée de défense. Tu n’as qu’à dire que tu ne pouvais pas empêcher ton copain de monter ce réseau, mais que tu as tenu à le surveiller de près, pour éviter les débordements et que les filles soient maltraitées. Mieux ! Annonce, les larmes aux yeux, que Ryan voulait que tu le fasses, sinon tu aurais été marchandée, toi aussi. »
- « Tu as un véritable talent pour le mélodrame, Mickey. Quel dommage que ton père n’ait pas voulu que tu deviennes auteur ! »
- « N’est-ce pas ? » plaisanta l’homme. Puis il devint grave.
- « Le problème est que je risque d’être taxée de complicité, pas vrai ? »
- « Exact. »
- « Combien je prendrais ? »
- « Si la défense, telle que nous la concevons, passe bien auprès des jurés, il faut compter de trois à cinq ans. »
- « Et bien. Si seulement ce con de super-héros … »
- « Heureusement que ce genre de ‘témoignages’ n’est pas recevable devant un tribunal. Tu en prendrais pour pire. »
- « C’est dommage qu’il n’ait pas répondu favorablement à ma proposition mentale. »
- « Laquelle ? »
- « Dis donc, Mickey, c’est privé, ça ! »
- « Tu lui as proposé une tractation ? »
- « Ouaip, mais je ne suis pas sûre qu’il ait vraiment percuté. C’est navrant, d’ailleurs, je l’aurais bien vu s’occuper de ma réhabilitation. » répondit-elle avec un grand sourire. « Il était plutôt craquant. »
- « Il ne faut pas rêver, avec ces mecs. » Wallace se leva. « On se reverra avant la procès, et on mettra au point notre défense. Personnellement, j’ai un faible pour la seconde version. »

Finalement, grâce à notre préparation, j’en ai pris pour trois ans, la durée minimale. De vingt et un à vingt quatre entre quatre murs, à espérer une conditionnelle salvatrice, qui m’est arrivée bien vite, au bout d’un an, tellement j’étais une bonne et gentille prisonnière. Je devais néanmoins passer mes soirées et mes week-ends en prison. J’ai travaillé, si j’ose employer ce terme, chez mon père, en attendant de me faire oublier, et au cours des deux ans passés à vivre en semi prisonnière, j’ai de nouveau vu ce super-héros mentaliste. J’ai senti, tout de suite, que je ne l’intéressais pas. C’était un incorruptible, un véritable Eliot Ness. Et j’ai compris, au final, que je n’aurais pas l’occasion de percer, à Paragon, tant que ce genre de gugusses traîneraient dans les parages. Dès ma liberté inconditionnelle, j’ai pris un ticket pour les Insoumises. Hélas, là-bas, c’étaient de trop gros morceaux pour moi, et installer mon petit réseau tranquille se révèlerait, ainsi que je l’estimais, impossible sans en payer le prix fort, ramenant mes efforts financiers à vains.

Toutes mes estimations me ramenaient à trois possibilités. La première, je finissais comme bouc émissaire, à gagner deux sous, pendant que les gros empocheraient le pactole. La seconde, je devenais une marchandise, moi aussi, ce qui peut être intimement lié à la première. La dernière, la moins enviable de toutes, je finissais au fond de l’océan, avec des chaussures lestées. Mais j’imagine que je passerais par le stade ‘marchandise’ avant cela. En bref, je risquais de finir rapidement mon aventure. Et quand on n’a aucun pouvoir, et un nom pas encore fiché par le grand banditisme, il vaut mieux rejoindre une grosse bande.

Aussi, lorsque je suis passée devant le bureau de recrutement d’Arachnos, je suis entrée et j’ai signé. On voulait m’envoyer chez les Veuves, au début, mais j’ai refusé. Le souvenir de ce super-héros mentaliste m’a laissé un goût amer. Sans lui, tout aurait marché comme sur des roulettes. Non, j’ai préféré apprendre à brandir une arme.

Mais je ne compte pas rester un larbin indéfiniment !
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