LES VIGILANTS
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 Etoile de l'hiver

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Poulpe
Poulpe Fiction
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MessageSujet: Etoile de l'hiver   Etoile de l'hiver EmptyLun 20 Aoû - 16:35

Chapitre 1 : une mission de première importance

C’est plutôt bon signe pour moi, ce rendez-vous avec le chef. En général, quand il prend quelqu’un en tête-à-tête dans son bureau, c’est pour donner du grade. Pour flinguer, il adore le faire en public ! Les autres soldats d’Arachnos passent devant moi, me lorgnant d’un air mauvais. Il y’en a beaucoup qui aimeraient être à ma place.

Ce ne serait pas une bonne idée de les provoquer, alors je me tais. J’ai vite compris comment ça fonctionnait, ici. Pour peu que tu ne ries pas à la bonne blague racontée par le chef, tu peux te faire égorger comme un porcelet la nuit suivante. Il faut savoir distinguer le bon du moins bon, pour se faire une place dorée au soleil. Limiter au maximum les esclandres, donner l’apparence de faire profil bas, tout en complotant dans le dos des autres, dans l’espoir de leur piquer leur place, donc faire montre d’une volonté personnelle de grimper dans la hiérarchie, en attendant le bon vouloir de son supérieur. J’en ai déjà vu des centaines, de ces types qui se lancent dans des affaires compliquées, en espérant qu’ils seront remarqués. Généralement, ils disparaissent rapidement, avalés par plus rapiat qu’eux.

Lorsque l’on me demande comment je fais pour toujours m’en tirer à si bon compte, j’explique juste que mon père était dans l’armée, et que j’ai vite pris l’habitude d’obéir. Ce qui me fait rire, c’est que, dès que je dis ça, les autres voient le militaire américain, borné, la coupe courte et droite, l’œil sévère. Il n’y en a pas un pour imaginer qu’il faisait partie du Conseil. Quand mon paternel s’est fait éliminé, après vingt ans de bons et loyaux services, ses employeurs sont venus me voir, en me proposant de reprendre sa place. Et puis quoi encore ? Pour me faire pigeonner sans que rien ne le laisse le supposer ? Juste parce que je ne serais pas utile ?

Evidemment, après mon refus, ils ne m’ont pas lâché la grappe. J’avais, parait-il, le profil idéal pour devenir Vampyri, Nachtwolf ou Galaxy. Alors qu’étrangement, on n’a jamais rien proposé de tout cela à mon père. J’avais comme l’impression qu’ils attendaient quelque chose de moi. Mais ils pouvaient bien en rêver, je ne leur aurais jamais donné satisfaction. Ni une, ni deux, j’ai été voir chez la concurrence. Juste par envie de les voir être malades de ma décision. Et quand je dis la concurrence, j’ai visé le top, le haut du panier. Les poursuites ont cessées. Le Conseil a du estimer que le jeu n’en valait pas la chandelle.

Et depuis, je végète, en apparence, sous les ordres du bon Huntman Galley. Enfin, ma patience a l’air d’être récompensée. Mon actuel supérieur fait son apparition, au bout du couloir. Je me fixe à son approche. Comme je l’ai dit, « toujours avoir l’air d’attendre son bon vouloir ». Il est inutile de se montrer trop pressé de savoir pourquoi il m’a convoqué. Il peut encore changer d’avis à la dernière minute. Ne rien faire tant qu’il ne m’ordonne rien.

Galley est un grand black, au crâne rasé. Son uniforme noir d’Arachnos n’a pas une tâche, c’est le genre même de l’homme méticuleux. Ce mec a du sang sur les mains, on le devine aisément. C’est le genre d’individu à avoir creusé son chemin jusqu’à son grade en cumulant les macchabées en dessous de lui.

- « Marty King, tu es là. Bien. J’aime la ponctualité. »
- « A vos ordres, Monsieur. »
- « Inutile de te montrer trop obséquieux. Rentre donc. »

Ce faisant, il passe tout de même devant moi. Il refusera toujours de jouer le rôle du larbin, celui qui tient la porte. Il préfère me laisser ce rôle, que j’endosse depuis maintenant trois ans. Je lui ouvre, il entre, je le suis de près, prenant soin de bien refermer, pour ne pas qu’on puisse me reprocher quelque chose. Une chose est sûre, c’est que chez Arachnos, les erreurs ne sont pas bien vues.

- « Assied-toi. » fait Galley, en me désignant l’une des deux chaises devant son bureau.

Je m’assois exactement sur celle qu’il a pointé du doigt. Ca n’a l’air de rien, comme ça, mais c’est grâce à ce comportement que je survis. Le simple fait de prendre l’autre chaise aurait pu être perçu comme une volonté de ne pas me plier à la sienne. De même, il m’a demandé de ne pas me montrer trop obséquieux, afin de voir si je ne vais pas réagir comme un copain de longue date. Méfiance, c’est un piège. Ce mec-là n’a pas d’amis, il n’a que des subalternes et quelques supérieurs hiérarchiques. Il fouille sur son bureau, mélange quelques papiers, et en sort une douzaine d’autres d’un tiroir. Tout ça pour absolument rien. C’est de la mise en scène. Il me fait poireauter un petit peu, histoire de me mettre l’eau à la bouche. N’importe qui d’autre l’aurait apostrophé en demandant la raison de cette convocation, mais ce n’est pas mon genre. J’attends, patiemment, qu’il se décide.

Voilà, il repose ses papiers dans une corbeille en plastique, le véritable entretien peut commencer.

- « Sais-tu pourquoi tu as été convoqué aujourd’hui, Marty ? »
- « Non, Monsieur, je l’ignore. » Comme ça, je montre que je ne suis pas trop curieux, que les affaires de mes supérieurs ne sont pas les miennes, et que je n’y mets pas le nez. Ils aiment ça.
- « Tu as été sélectionné parmi une centaine de candidats pour une mission très spécifique, qui présente de grands risques. Tu as été choisi parce que tu es un lèche-bottes de première, ou, du moins, parce que tu acceptes facilement d’en avoir l’air. »
- « … » Là, je suis scié. Je me doute que ça doit se voir, mais de là à ce qu’il me présente la situation sous cet angle.
- « En fait, nous ne sommes pas aveugles. Ni moi, ni mes supérieurs. Nous voyons bien que tu es quelqu’un de prudent, d’avisé, qui ne se compromet pas si il n’est pas sûr d’avoir ce qu’il veut. En trois ans, pas un seul complot, pas un coup en traître. Du moins, pas en apparence. Si il y’en a eu, tu t’es admirablement débrouillé pour que nous n’en ayons pas connaissance. »

Il y’en a eu, au moins quatre, ce qui veut dire que j’ai été assez prudent. Sinon, je serais déjà mort. Qu’ils le suspectent, je le prévoyais. Je reste impassible. Enfin, j’essaye. Au moindre écart, je sortirais de ce bureau les pieds devant.

- « Nous avons une mission de confiance, Marty. Une mission que nous devons confier à quelqu’un comme toi. Veux-tu savoir qu’elle est cette mission ? » Invitation classique, visant à déterminer si je suis bel et bien le cerveau prudent qu’ils imaginent, ou simplement un poltron qui prend des airs.
- « Oui, Monsieur. »
- « Il s’agit d’infiltrer les super-héros de Paragon City. » Rien que ça ? Ca sent le piège. « Cela, afin de nous aider à concevoir une base de données complètes sur ces individus. Bien évidemment, au niveau espionnage pur, il nous faut un individu qui sait s’adapter à son environnement. »
- « De ce point, vous semblez sûr que je sois votre homme. Mais il y’a tout de même un souci. »
- « Lequel ? »
- « Je n’ai aucun superpouvoir, et je pense que vous le savez. »
- « Bien sûr, mais ne t’en fais pas pour ça. Nous avons un moyen de t’en donner. » La curiosité me dévore, mais je me retiens bien de poser des questions sur ce sujet. « Autre chose, nous devrons procéder à quelques changements physiques. Tu ne peux pas te balader dans la Cité des Héros, où tu pourrais te faire reconnaître par quelqu’un. Il y aura donc un passage obligé en chirurgie esthétique. » Cette mission est la chance de ma vie, je ne peux pas la rater.
- « J’accepte, Monsieur. »
- « Parfait. Toutes tes missions actuelles sont suspendues. Rends-toi directement chez le Docteur Ponsi, il s’occupera de toi. Il a déjà eu mes instructions. » Galley me tend un document officiel, à donner au chirurgien.
- « A vos ordres. »
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Poulpe
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MessageSujet: Re: Etoile de l'hiver   Etoile de l'hiver EmptyLun 20 Aoû - 16:40

Chapitre 2 : ce n’est pas moi, ça !

Il ne m’a pas été compliqué de trouver Ponsi. Il s’occupe de tout le département de chirurgie d’Arachnos, à Grandville. Dans le couloir, j’ai vu une dizaine de soldats, comme moi, sauf que ceux-ci portaient de nombreux bandages. On se serait cru dans une exposition de momies. Dès présentation de mon ordre de mission, on m’a introduit dans le bureau du docteur. Ce dernier, un grand échalas maigre, avec une courte barbichette, s’amuse à monter un château de cartes. Il le fait écrouler chaque fois que la porte s’ouvre.

- « Docteur Ponsi ? Je suis Marty King. Voici mes ordres. » J’aurais du lire le papier, et je le déplore maintenant. Il est cependant trop tard. Enfin, j’ai été prudent jusqu’ici, ce n’est pas le moment de se la jouer.
- « Hum ? Ah, oui, oui. L’espion. Passez en salle d’op’, mon petit, nous allons vous anesthésier. »

Je n’ai aucun doute, tout va bien se passer. Ils ont besoin de moi pour cette mission, pas vrai ? Ils ne vont pas me faire crever aux mains de ce savant fou. Dans la salle blanche, on me fait déshabiller. L’infirmière est plutôt mignonne, et me regarde avec un intérêt certain. J’espère que ma nouvelle tête lui plaira, histoire qu’on puisse passer un peu de bon temps ensemble. Je frissonne. Habillé, je ne me suis aperçu de rien, mais tout nu, je sens qu’il fait frais dans la pièce. On me fait allonger sur une table d’opération. Ensuite, l’infirmière me place un masque sur la bouche. Lentement, doucement, celui-ci se remplit de gaz. Et je sombre dans le néant le plus complet.

Ca n’a pas duré. Ca fait quelques années que je ne rêve plus, alors comment expliquer ce cauchemar ? Je rêvais que l’intervention avait été couronnée de succès, mais que je me retrouvais dans le corps d’un cafard, que l’on envoyait par la poste chez les héros, pour les espionner. J’essayais bien d’expliquer tout ce que j’avais appris, mais je ne pouvais pas parler. Alors, Galley me punissait en ôtant sa chaussure et …

BLANG

Les paupières lourdes et une migraine abominable, tous les symptômes du sommeil par anesthésie. J’éprouve une douleur atroce dans l’épaule gauche. Je suis toujours sur la table roulante d’opération, et j’entends qu’on me fait véhiculer dans un couloir d’hôpital. Je crois que la chirurgie ne s'est pas bien déroulée. Des voix résonnent à mes tympans, j’entends des exclamations vives.

- « Comment va le patient ? »
- « Stabilisé, docteur. »
- « Comment se fait-il que ce fichu système n’ait pas fonctionné ? »
- « Il y a eu un raté. »
- « Un raté ? Mademoiselle Syllis, la pression artérielle ? »
- « Bonne, docteur. »
- « On opère. Je veux l’équipe sept en stand-by. Blessé par balle. Faites-lui une anesthésie, je ne veux pas d’un réveil en plein milieu d’intervention ! »
- « Bien, docteur ! »

Blessé par balle ? C’est nouveau, ça ? Comment serait-ce arrivé ? Il y aurait eu une attaque pendant mon opération ? Je sens qu’on m’applique de nouveau un masque, et je me rendors presque aussitôt.

Puis, soudainement, je rouvre les yeux. Combien de temps s’est-il écoulé depuis la première intervention ? Je l’ignore. Il vaut mieux être prudent. Mon corps est engourdi, je ne sens rien. Il va me falloir un peu de patience pour retrouver de la force. Observons plutôt mon environnement immédiat. Plafond blanc, draps blancs, oreiller blanc. Je suis dans un hôpital, à n’en point douter. Je tourne légèrement le regard, et je vois le ciel bleu à travers la fenêtre. Flûte, des restants d’anesthésie, je me rendors !

Le ciel s’est obscurci, pendant mon sommeil. Je croyais avoir dormi vingt minutes, mais à mon avis, c’est plutôt dix heures. J’arrive à faire bouger un peu mes doigts, c’est déjà un plus. Le reste de ma sensibilité revient petit à petit. Je sens quelque chose d’inhabituel chez moi, comme un poids sur le torse. Il est temps de me redresser, et de savoir ce qu’il s’est passé. Le poids de mon torse se déplace, et je constate, avec effroi, que je ressens un vide au niveau de l’entrejambe. La panique me gagne, pendant que je tire sur la blouse de patient dont je suis affublé pour voir en dessous.

- « Des seins ? » Ma main se porte à l’endroit où monseigneur le marquis devrait être. « Rien ! Ho, les salauds ! »

Ils m’ont transformé en femme !

Galley m’avait dit qu’il y aurait des changements, mais il n’avait pas précisé à quel point ! Vite, il faut que je me renseigne. Inutile de se faire prendre dans ce corps qui n’est pas le mien. Dans le placard, il doit y avoir les affaires. Un costume de super-héros sur un cintre, bleu, avec une étoile blanche. Rien de plus, ça ne va pas m’aider pour l’avenir. Je vais aller faire un tour dans l’hôpital, en espérant que j’y trouverais plus que dans la chambre.

Les couloirs sont vides, il n’y a que le bureau de l’infirmière de garde qui est éclairé. Sur le tableau des messages, je vois plusieurs pages à l’entête du Memorial Crowne. C’est un hôpital de Paragon, je suis déjà sur place. Il faudra que je fasse un rapport, concernant le manque d’informations avant le départ. Qu’ils ne m’aient pas prévenu, pour le changement de sexe, passe encore, c’est logique, ils savent que j’aurais refusé. Mais qu’ils ne m’aient rien dit pour la suite de la mission, à savoir la nouvelle identité ou autres renseignements de ce genre, c’est beaucoup plus grave. Et si on vient m’interroger, je leur dis quoi ?

Mince, j’ai été vu. Ou plutôt vue. L’infirmière de garde s’est levée et vient jusqu’à moi. Minute, je connais ce minois. C’est la fille qui aidait Ponsi, lors de la première opération.

- « Suivez-moi. » Elle me conduit jusqu’à la chambre, et ferme la porte derrière nous. « Assise. » m’ordonne t’elle.
- « Où est-ce que … »
- « Tu es à Paragon. Je vais t’expliquer la situation en long, en large et en travers. Nous avons transféré ton cerveau dans le corps de cette fille. C’est une Pacificatrice du nom d’Etoile de l’hiver, qui venait ici pour jouer les super-héros. Nous l’avons interceptée avant qu’elle n’y arrive. Pendant le combat, elle a été salement blessée, et son cerveau a été privé d’oxygène pendant plus de quatre minutes. Que ce soit son Kheldien ou elle-même, aucun des deux n’a survécu. Cependant, le corps a gardé les traces de la fusion. »
- « Oui, mais …. »
- « Silence ! Après la bagarre, et le constat de son décès cérébral, nous y avons vu une opportunité unique, celle d’introduire un espion dans le cercle très fermé des Pacificateurs. Les pouvoirs se magnifieront avec la pratique, mais tu ne dois jamais avouer que le Kheldien à l’origine de ceux-ci est mort. N’oublie pas qu’il y’a fusion entre l’humain et l’alien, aussi, si tu dis qu’il est mort, ça veut dire que tu devrais l’être aussi. »
- « Je te recoupe, tu m’excuseras. En fait, je voulais savoir son nom. »
- « Elle n’en a pas. C’est une fille sans famille, sortie d’on ne sait où. Joue les amnésiques ou trouve-toi un nom qui te plait, de toute façon, ça n’a pas d’importance. Dernière précision : n’essaye pas de rentrer à nouveau en contact avec moi. Ce corps est celui de ma sœur jumelle. Je peux en prendre possession quand je le désire, mais elle, elle ignore ce pouvoir. Elle aura l’impression de s’être assoupie un instant. »
- « D’accord. »
- « Maintenant, dodo ! » fait-elle, en m’appuyant sur une veine du cou.

D’ordinaire, je résiste bien à ce genre de techniques. Mais là, le changement de corps couplé aux restes de l’anesthésie, ça n’arrange rien. Je sombre dans un sommeil lourd et profond, sans rêves.
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MessageSujet: Re: Etoile de l'hiver   Etoile de l'hiver EmptyMer 22 Aoû - 15:46

Chapitre 3 : entretien d’embauche

J’ai revu l’infirmière, le matin, après m’être levée, juste avant le changement d’équipe. Mais elle n’a pas eu le même comportement, ni le même regard d’ailleurs. Je commence à comprendre pourquoi Arachnos a embauché sa jumelle, celle qui connaît son pouvoir. A mon avis, ils doivent déjà s’en servir pour se tenir informés sur certains héros qui font quelques allers-retours vers l’hôpital. La douleur de l’épaule s’est estompée, et j’ai passé une bonne heure dans la salle de bain, à découvrir mon nouveau corps.

Ensuite, une autre infirmière m’a demandé de m’habiller rapidement. Quelqu’un venait pour me voir. Je dois repasser le costume bleu, en essayant de m’habituer très vite à marcher les cuisses serrées. Ca fait bizarre de ne plus avoir le service trois pièces à ce niveau. Il va falloir que je m’entraîne à marcher en tortillant du postérieur.

J’ai un peu honte de le dire, mais j’ai galéré pour mettre le soutien-gorge. Pour ce qui est de les retirer, j’y parvenais. Mais l’enfiler, c’est une autre paire de manches ! Comment font les vraies femmes avec cet engin de torture ? Après avoir manqué de peu de me luxer l’épaule, j’y suis parvenu. Enfin, du moins, ça tient. Il ne me reste plus qu’à mettre le costume de super-truc et …

Bah, j’aurais du y regarder de plus près ! Qu’est-ce que c’est que cette cochonnerie ? Bleu et blanc, bien évidemment. Pour quelqu’un qui s’appelle Etoile de l’hiver, rien d’étonnant, après tout. Mais le pire reste à venir, puisque ce machin est atrocement moulant. Si jamais un super me fait de la drague, je lui fais remonter ses bijoux de famille jusqu’aux amygdales ! Super-héros ? Naaaan ! Super-honte, oui ! Sans oublier l’espèce de mini-cape qui pend dans le dos.

J’ai à peine terminé quand l’infirmière fait entrer le visiteur dans ma chambre. Je préfère rester assis, enfin assise, pour éviter que ma démarche maladroite ne soit remarquée, bien que j’aurais pu dire qu’elle était conséquente à ma blessure. Mais les médecins m’ont tellement bien soigné qu’il n’en reste même pas une trace. Le visiteur est un homme vêtu de rouge et de jaune, les yeux luminescents. Je connais de nom cet individu, il s’appelle Benjamin Carter, un ancien flic. Depuis sa fusion avec un Kheldien, on le connaît sous le nom d’Hélio.

- « Bonjour. » me salue t’il.
- « Bonjour. »
- « Je m’appelle Hélio, je suis chargé de m’assurer que tout va bien pour les Pacificateurs. » Ne pas dire que je le sais. J’ignore tout du passé de cette fille, aussi vaut mieux laisser parler l’autre.
- « Alors, je corrige. Bonjour, Monsieur Hélio. »
- « Pas de ‘Monsieur’ ou ‘Madame’ entre nous. Appelle-moi Hélio, tout simplement. Te souviens-tu de ce qui t’es arrivé ? »
- « Non. Je ne me souviens de rien, même pas d’avoir été blessée. »
- « Il semblerait que tu sois venue rejoindre les rangs des Pacificateurs, ici, à Paragon. Sur le chemin, tu as été attaquée par des membres d’Arachnos. Tu t’es magnifiquement défendue, en dépit de ta blessure, pourtant grave. Nous avons dénombré pas moins d’une trentaine de soldats morts, tués par tes pouvoirs. Des promeneurs t’ont retrouvé, puis ils ont contacté la Mairie, afin qu’on dépêche une équipe médicale. On a d’abord cru à une défaillance du système de téléportation, avant de nous apercevoir qu’en fait, tu n’étais pas fichée par nos services. Je suis désolé de ce qui t’est arrivé. Si tu décides de renoncer, je comprendrais. »
- « Ah, non, non ! Je continue. C’est plutôt bon signe, non ? Ils me craignaient déjà avant que je ne sois un super-héros reconnu, alors maintenant, ça risque d’être pire. »
- « Je te félicite pour ton courage. Beaucoup auraient renoncé, après cet épisode. Au fait, nous ne savons même pas comment tu t’appelles. »
- « Mary King. » Quelle idée stupide ! Le fait de me retrouver dans ce corps de femme me fait faire des bêtises. A une lettre près, c’est mon vrai nom.
- « Et bien, Mary, soit la bienvenue au sein des Pacificateurs. J’espère que nous ferons du bon travail ensemble. »
- « Oui, moi aussi. »
- « Les médecins vont te garder encore quelques heures en observation. Quand ils se décideront à te relâcher, viens me voir, à Atlas Park. J’aurais du travail pour toi. »

Bon, soyons honnêtes, ça se présente plutôt bien. Il n’y a aucun doute sur ma véritable nature. Probablement imaginent-ils qu’un Kheldien aurait refusé de fusionner avec quelqu’un de maléfique et malhonnête. Qui plus est, l’idée de me transférer dans un corps de femme est tout simplement géniale. Je dois paraître ainsi plus inoffensif qu’un gros costaud bardé de cicatrices. Une fille propre sur elle, ça donne tout de suite une image sympathique. Même si ça ne me réjouit pas d’avoir changé de sexe.

On frappe à la porte, c’est un médecin du centre hospitalier. Il me fait retirer le haut du costume, et commence à ôter le bandage qui protégeait la plaie. En dessous, je peux voir une cicatrice, là où la balle a traversé le corps. Je devrais dire « mon corps », mais je préfère y penser comme à une sorte de subterfuge. Je suis un homme, je suis un homme. Il ne faut pas que j’oublie. Bien sûr que je suis un homme ! Sinon, pourquoi aurais-je passé une heure, ce matin, à me tripoter les …

Il est temps de quitter l’hosto. A défaut d’avoir des complications, ils ne peuvent pas m’y retenir éternellement. En dehors, je constate l’endroit où j’ai mis les pieds. Paragon City. La Cité des Héros. Et moi, j’en suis devenu un. En apparence, tout au moins. L’autre machin m’a dit qu’il m’attendrait à Atlas Park. Je peux y aller, mais il y’a plusieurs choses qu’il faudra qu’il m’explique. Notamment sur mon hébergement. Je ne vais tout de même pas dormir dans la rue ?

Question déplacement, la cité est bien dotée, mieux que les îles en tout cas. Les vieux ferry m’ont toujours paru prêts à couler, et la ligne d’hélicoptères noirs, valait mieux ne pas y penser à moins d’avoir une bonne raison. Ici, le métro est récent, rapide, efficace. Je ne mets pas longtemps à parvenir près d’Hélio. Ce dernier finit de donner des instructions « à l’un des nôtres », qui s’envole en changeant de forme. J’ose espérer que je ne serais pas aussi moche, si j’arrive à maîtriser ce pouvoir.

- « Ah, Etoile, te voilà. N’en fais pas trop, tout de même. Tu sors de l’hôpital. »
- « Ca ira. J’ai juste quelques questions, qui sont plutôt d’ordre pratique. »
- « Du genre ‘où vais-je dormir’ ? Ne t’en fais pas, la Mairie a mis un appartement à ta disposition, près d’ici. Un logement social, si l’on peut dire. » Il me tend une clé, à laquelle est attachée une étiquette, portant une adresse.
- « Ah, c’est gentil. »
- « Je vais t’avancer quelques fonds, pour que tu puisses remplir ton réfrigérateur, aussi. Tiens. » Portant la main à la poche, il en sort quelques billets. Ils sont généreux, ces héros, dis donc.
- « Merci beaucoup. »
- « Reviens plutôt me voir demain, pour le travail. En attendant, découvre la ville. »
- « D’accord. A demain, alors. »

Il est inutile de me montrer trop empressé. Demander si je peux accéder aux données des autres super-héros, c’est le moyen le plus court de me faire prendre. Je prends donc l’argent et la clé, et je vais trouver le trou qu’ils m’ont déniché. J’ai à peine fait quelques pas qu’Hélio m’appelle.

- « Et bien alors ? Tu n’y vas pas en volant ? »

Suis-je bête. C’est vrai que ces bestioles à l’intérieur des corps peuvent leur donner ce pouvoir. Je me concentre un poil, et je décolle doucement du sol.

- « Si, mais je voulais prendre un peu d’écart. Je suis encore un peu maladroite lors des décollages, et je n’avais pas envie de blesser quelqu’un. »
- « A la bonne heure. Voilà comment doivent se comporter les super-héros ! »

Bête type !
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MessageSujet: Re: Etoile de l'hiver   Etoile de l'hiver EmptyJeu 23 Aoû - 14:40

Chapitre 4 : inconvénients et avantages

Soyons honnêtes, ce n’est quand même pas aussi simple que ça d’être une femme. D’accord, il y’a des avantages. Les langues se délient plus facilement, on se fait parfois offrir des cafés, comme il y’a beaucoup d’hommes dans les administrations, ceux-ci sont très conciliants. Voire trop. A côté de cela, il y’a aussi pas mal d’inconvénients.

Après avoir quitté Hélio, j’ai été faire quelques courses, dans une petite boutique à deux pas de l’endroit où je vais vivre pendant une période indéterminée. De la nourriture, un peu d’alcool, pas trop pour ne pas éveiller l’attention, et puis, de toute façon, je ne bois pas exagérément, gel douche, café. Je croyais avoir pensé à tout. A tout sauf à ça.

Et me voilà, de bon matin, dans le petit studio gracieusement prêté par la Mairie, dans la salle de bain, en train de contempler les dégâts. Franchement, ce n’est pas drôle, d’être une femme, rien que pour cet inconvénient mensuel. Et je n’ai pas pensé un instant à ça, hier soir, en faisant mes courses. J’éponge les fuites du mieux que je peux, avec un gant de toilette, en me disant qu’il va falloir m’habituer à ce petit problème. Il est temps de descendre dans la rue. Pour trouver une pharmacie ou un drugstore.

Heureusement, ce n’est pas ça qui manque dans le coin. Nouveau souci, cependant. Je n’ai rien d’autre à me mettre que le costume de super-héros. Ca risque d’être la méga honte, déjà de débarquer dans une boutique sous cette apparence, ensuite d’y demander des serviettes périodiques. Mais il vaut mieux ça que de commencer à affronter des vilains en ayant des tâches de sang à l’entrejambe.

Je me sens ridicule.

Dans la rue, certaines personnes me saluent, avec de grands gestes de la main. Parce que je ressemble à un super-héros, ou parce qu’ils me prennent pour un autre ? Enfin, une autre. J’ai vu quelques Hellions qui dévastent une poubelle, mais je n’ai pas le temps de m’arrêter pour eux. L’urgence, pour l’instant, c’est la pharmacie au coin. Heureusement, c’est une femme derrière le comptoir. Ca réduit un peu la honte de lui demander des fournitures pareilles. La pharmacienne est une rombière de cinquante balais, en blouse blanche, avec des culs de bouteille en guise de lunettes.

- « Vous êtes nouvelle ? Je ne vous ai jamais vu dans le quartier. » De quoi tu te mêles, vieille taupe ?
- « Oui. Je suis arrivée hier. »
- « Vous êtes sûre de ne pas préférer des tampons ? Avec votre tenue … » Ca va déjà être la galère pour savoir me servir d’une serviette périodique, alors un tampon, vaut mieux oublier.
- « Non, non. Je ne supporte pas les tampons. » Et n’insiste pas, vieux tromblon ! File-moi mes serviettes ! Ma vie est déjà assez compliquée comme ça !
- « Bon, d’accord. Vous perdez beaucoup ? »
- « Hein ? » Je pisse le sang, mais je ne sais pas si c’est beaucoup ou pas. Evitons les soucis. « Ho, non, pas tant que ça. »
- « Je vais vous donner ce que j’ai de plus fin, alors. Ca évitera que ça ne se voie de trop sous le costume. »
- « Parfait. » Magne-toi, mémé !

Je paye, et, bon sang, que c’est cher. C’est une vraie ruine. Enfin, je serais tranquille pour un moment. Du moins j’espère. De retour à l’appartement, j’ai LA grosse angoisse. Comment on se sert de ces trucs ? Je sais à peu près où ça se place, mais j’ignore complètement de quelle manière ça se fixe. Ah, il y’a une espèce de mode d’emploi sur la boîte et … ho, misère, ça me parait encore plus compliqué maintenant !

Maman, tu te souviens quand tu m’as dit que tu aurais préféré avoir une fille ? Et bien, c’est fait !

Plus de peur que de mal, la situation s’arrange. Reste à savoir comment je vais en embarquer dans le costume de super-héroïne, au cas où je devrais en changer dans la journée. Parce que, du train où ça vide, je ne vivrais pas deux heures avec celle que j’ai eu beaucoup de mal à mettre en place. La bonne idée, c’est de noter sur le calendrier quand est-ce que ça m’est arrivé, afin de prévoir pour le mois prochain. J’ai la honte, là, la méga honte.

Enfin je croyais l’avoir.

Parce que cette aventure m’a permis de réaliser qu’il me manque des choses essentielles. Des vêtements. La fille avait un sac de voyage avec quelques sous-vêtements dedans, mais, au final, pas grand-chose. Et avec l’incident de cette nuit, il y’en a encore moins. Il faut que je compte combien il me reste de ce que m’a donné Hélio hier, et que j’aille m’acheter quelques vêtements potables.

Et c’est reparti pour un tour de honte. Me voilà dans le rayon lingerie féminine d’une supérette. D’ordinaire, je viens pour m’y rincer l’œil, par pour essayer. Et le vigile qui m’a regardé passer d’un drôle d’air quand je suis entré. Je me demande si il ne va pas venir mater, ce porc. Qu’il essaye et je vais le …

Calme, décontracté. Il ne faut pas se conduire en homme, se conduire en homme il ne faut pas … Mais ce n’est pas une raison pour que tous les vicieux du coin viennent faire le plein de testostérone sur mon nouveau corps ! Si j’en chope un qui joue les voyeurs, je le renvoie chez sa mère, en petits morceaux ! La vendeuse m’interpelle alors que je me débats pour enfiler des sous-vêtements assortis.

- « Tout va bien, mademoiselle ? » Viens essayer avec moi, mignonne, je te montrerais comment on peut arriver à s’étrangler avec un truc pareil.
- « Oui, oui. » Je mens, bien sûr. Ce Wonderbra est en train de m’étouffer. Ouf, ça y’est. Evidemment, c’est une fois que j’ai fini d’enfiler ce truc que je m’aperçois qu’il y’a un bouton poussoir.
- « Alors, ce modèle vous convient ? » Tu parles, j’ai la poitrine qui déborde littéralement du soutien-gorge !
- « Vous n’avez rien de plus … discret ? Et d’un peu plus large ? » Elle me passe une culotte par-dessus la porte de la cabine d’essayage. C’est ça, petite grognasse, dis tout de suite que j’ai un gros postérieur ! « Non, non, pour le haut ! »
- « Ah, pardon. » Mais c’est qu’elle me prend pour une grosse vache, cette espèce de … « Voilà, une taille au-dessus ! »
- « Merci. » Et mesquine avec ça. On dit que les femmes ne se font pas de cadeaux entre elles, et je déplore de voir que c’est vrai.
- « Et maintenant ? »
- « Ca va, tout tient dedans. » Ca tire un peu sur la réflexion masculine, ça. Il faut que j’évite ce genre de phrase.

Après le regrettable épisode de la lingerie, me voici dans les vêtements. Ici, je retrouve un peu mes marques, même si la plupart des frusques présentées ne sont pas, mais alors pas du tout, de mon goût. Bien que je connais certaines filles sur lesquelles ça irait bien. Robes de soirée ? J’évite tant que je le peux. Pantalon, d’accord, mais pas trop moulant. Je donne déjà assez avec le costume. Pull, c’est de saison. Bon sang, avec les sous-vêtements, je m’en tire pour … argh …

Bon, ce n’est pas la peine de sortir les mains vides non plus. Mais le petit pactole donné par Hélio a dorénavant disparu. Je n’ai plus le choix, il faut retourner le voir et commencer à bosser. D’après ce que je sais, la Hero Corps embauche des super-héros freelances, Je devrais aller y voir rapidement, avant de devenir clocharde.

Mauvais signe, je commence à parler de moi au féminin …
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MessageSujet: Re: Etoile de l'hiver   Etoile de l'hiver EmptyLun 27 Aoû - 15:46

Chapitre 5 : premiers pas

Il y avait quand même de gros avantages à travailler pour Arachnos : pas de loyer, pas de téléphone ni d’électricité à payer, une participation pour la nourriture et c’était tout. Bien que la cuisine de l’armée de Recluse, on pourrait en dire de vilaines chose. Aujourd’hui, mes finances sont dans le rouge. Hélio s’est montré sympa, je le reconnais, mais de sauver le monde, ça ne nourrit pas son homme. Ou plutôt sa femme, dans mon actuelle condition. Et, compte tenu de ma spécialité, qui est quand même de créer des bombes pour tout faire sauter, je ne trouverais pas de boulot dans cette branche tout en tentant de sauver la veuve et l’orphelin de l’autre côté.

Bien que Ben Carter m’ait dit de ne pas trop m’acoquiner avec la Hero Corps, je vais quand même aller les voir. J’ai besoin de mettre du consistant dans ma gamelle, le soir, après une âpre journée à pourfendre les vilains. J’aime bien la bâtisse de cette société de mercenariat de super-héros. C’est un grand truc tout en verre et plastique. J’aime bien parce que c’est simple à faire sauter, et que les dégâts collatéraux sont top avec les éclats. J’entre par la porte principale. L’accueil est composé de cinq bureaux, en arc de cercle devant moi. Il y’en a un seul qui n’est pas occupé, et probablement que celle qui y travaille est cette naine qui passe un savon à la jeunette.

- « Sandy ! Ton planning ! Ca fait quatre fois depuis le début de la semaine que je te le demande ! »
- « Je n’ai pas fini. Lightstorm ne m’a pas donné ses horaires. »
- « Et bien, appelle-le ! » Petite, mais nerveuse, la nénette. Pas vraiment le genre qu’on a envie d’ennuyer pour le plaisir. « Bonjour. » Elle s’adresse à moi, elle vient de me voir. « Je peux vous aider en quelque chose ? »
- « Bonjour. Oui, je voudrais m’inscrire à la Hero Corps. »
- « Venez avec moi, je vous prie. » Avec tant de politesse, comment voulez-vous refuser ?

J’arrive devant son bureau. Il y’a un petit écriteau de cuivre avec son nom dessus. « Luna Artis, secrétaire de coordination ». Elle est apparemment la chef des autres, au vu de ce titre pompeux. Elle fouille dans son tiroir, et en sort une liasse de documents autocopiants. Ensuite, elle s’empare d’un stylo qu’elle me présente.

- « Voilà pour vous. Vous pourriez me rendre le stylo, après ? Nos supérieurs sont assez tatillons sur la disparition du matériel. »
- « Pas de problèmes. »

Elle m’installe sur les sièges d’attente, à côté du sas d’entrée, me rapprochant une table basse sur laquelle plusieurs dizaines de revues féminine attendent d’être lues. Le questionnaire n’a rien de particulier, il demande juste le nom de super-héros, quelques spécificités sur les pouvoirs, un moyen de nous joindre. Ca, c’est piégeant. Je n’ai pas de téléphone autre que mon fixe. Encore des dépenses en perspective, acheter un téléphone portable. Je rapporte le papier complété à la secrétaire petit format.

- « Parfait, merci. » me dit-elle en reprenant le stylo et les documents.
- « Ca prend longtemps, pour les formalités ? »
- « Non. Patientez un peu, s’il vous plait. Un membre permanent de la Hero Corps va vous recevoir. »
- « D’accord. »

Je m’installe dans l’un des sièges confortables, en prenant une revue au hasard. Je la survole allègrement, car ce n’est pas mon genre de littérature. Pendant ce temps, la naine de service tapote sur son ordinateur, en entrant les données que j’ai renseignées sur le papier. Au moment où je me suis assise, elle a pris le téléphone et a appelé quelqu’un, probablement celui qui doit me recevoir.

Je commence à me féliciter de mon astuce, d’être venue me présenter ici. Depuis que j’attends, ce n’est pas moins d’une demi-douzaine de super-héros qui ont défilés. Il y’a fort à parier que la Héro Corps dispose de nombreux fichiers, semblables à celui que j’ai rempli, dans ses archives. Peut-être avec des identités, des numéros de téléphone identifiables, ou n’importe quoi d’autre qui pourrait m’être utile pour constituer mon dossier. Il ne faut pas oublier pourquoi je suis ici.

Pendant que je pense à cela, la petite bonne femme s’est levée, et est venue vers moi.

- « Suivez-moi, s’il vous plait. Nightclaws va vous recevoir. »

Elle me conduit à travers quelques couloirs, dans un bureau bien plus classe que celui des secrétaires. Derrière un plan de travail, un type vêtu de bleu et de blanc range quelques paperasses, qui doivent sûrement ne pas être vue par les nouveaux venus.

- « Bonjour, bonjour. Asseyez-vous. Merci, Luna. »
- « Il n’y a pas de quoi. »

La secrétaire s’en va, nous laissant seuls en tête à tête. Je ne sais pas pourquoi, je me sens mal. Et si jamais il tente quelque chose ? Ca a l’air d’être le genre de type à savoir se battre, tandis que moi, je découvre à peine mes pouvoirs.

- « Vous vous appelez Etoile de l’hiver, c’est cela ? »
- « Oui. »
- « Notre entrevue va aller assez vite. D’abord, quelles sont les raisons qui vous ont poussées à venir vous inscrire chez nous. »
- « Essentiellement monétaires. »
- « Vous savez, vous pouvez trouver du travail à Paragon, en cherchant bien. »
- « Je n’ai aucun diplôme, aucune expérience professionnelle, et, je dois l’avouer, je suis plutôt maladroite avec un torchon ou un aspirateur en main. »
- « Ha, ha ! Au moins, vous avez l’air de prendre les choses avec décontraction. »
- « C’est un tort ? »
- « Non, pas du tout. »
- « J’aurais une question à vous poser. »
- « Laquelle ? »
- « Je commence quand ? »
- « Ah. C’est à ce point ? »
- « Oui. Je suis plutôt à court, pour ce mois-ci. Très court. »

Il me regarde avec commisération, et je déteste ça.

- « Bon, je vais voir avec la comptabilité, pour savoir si il y’a moyen de vous faire une avance. Cependant, il nous faudra des garanties. »
- « De quel ordre ? »
- « Et bien, qu’après avoir reçu cette avance, vous ne nous envoyez pas bouillir dès que nous vous proposerons un travail. »
- « Vous voulez que je vous signe une reconnaissance de dettes ? »
- « Pardon ? »
- « Comme ça, si vous ne parvenez pas à vous rembourser sur mes appointements, vous pourrez toujours me mettre au tribunal. »
- « Nous préférons éviter de mettre des civils dans le coup, et … »
- « Nightclaws. » fit une voix. Quelqu’un vient d’ouvrir la porte. « Ho, pardon, je n’ai pas vu que tu étais accompagné. »
- « Ce n’est pas grave, chef. Je vous présente Etoile de l’hiver. C’est une nouvelle recrue. »
- « Enchanté. Wild Sam, chef de section. » Il me tend sa main, couverte de cicatrices. Ca a l’air d’être un dur, un habitué de la baston.
- « Qu’est-ce qu’il se passe ? »
- « Les chantiers Jackman ont un souci, ils nous demandent d’envoyer de l’aide pour surveiller et protéger l’un de leur chantier. Cependant, comme la fille des plannings est encore en retard … »
- « Vous ne savez pas qui y envoyer. »
- « Tout juste. »
- « Etoile, je n’aurais pas besoin que vous me signez une reconnaissance de dettes. On peut dire que vous tombez à pic ! »
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