LES VIGILANTS
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 Vanille Dellarosa, Pacificatrice mal embouchée !

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Poulpe
Poulpe Fiction
Poulpe


Nombre de messages : 3804
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Vigilant : Lone Father, Dr Cosmos, Psychic Rose
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MessageSujet: Vanille Dellarosa, Pacificatrice mal embouchée !   Vanille Dellarosa, Pacificatrice mal embouchée ! EmptyMer 4 Juin - 16:31

Les Krânes avaient attrapé une nouvelle victime, et la traînaient, en la tirant par les cheveux, dans une ruelle perpendiculaire à la rue qu’ils surveillaient. Pendant que l’un d’eux fouillait le sac à main, les deux autres commençaient à lui arracher ses vêtements. La jeune femme blonde, aux cheveux courts et bouclés, pleurait, les suppliant de prendre tout son argent, et de la laisser tranquille. Mais ils avaient manifestement d’autres projets pour elle. Elle voulut appeler à l’aide, mais celui dans son dos la bâillonna de sa main, l’autre lui serrant la gorge. La ruelle était déserte, seulement envahie par les déchets, les poubelles, et les papiers gras.

- « Sois gentille avec nous, ma chérie. Comme ça, tu pourras rentrer chez toi ce soir ! »
- « Lâchez-la ! » ordonna une voix.

Contrairement à d’ordinaire, ce n’était pas un super-héros, mais un jeune policier tout frais émoulu du PPD. Il dressait son arme devant lui. Les agresseurs lâchèrent ce qu’ils étaient en train de tenir. La ruelle se terminant en cul-de-sac, la jeune femme ne put rien faire d’autre que se cacher derrière une poubelle. Ils sortirent tous les trois leurs armes, pour faire face à l’agent de loi. Ce dernier, peu rassuré, les pointait alternativement, avec l’embout de son revolver.

- « Mais qu’est-ce qu’on a là ? C’est super-flic ! »
- « Alors, tu trembles, super-flic ? Ca ne sent pas le fiable, ça ! »
- « On va te mettre en pièces, petit mec. Et après, on s’occupera d’elle. » fit le troisième homme, en désignant la femme.

Mais ce n’était pas leur victime qu’il montrait du doigt. Devant celle-ci, surgie de nulle part, se tenait un être de petite taille. Il devait faire la moitié d’un être humain normal. Ca ressemblait à une femme, mais d’un gabarit vraiment minuscule. Les cheveux bruns et clairs, couleur châtain, tombaient sur ses épaules. Un diadème posé sur son front était le seul bijou qu’elle portait. Elle était habillée étrangement, une jupe laissant le dos découvert, permettant aux ailes brillantes que la créature avait de battre librement, des ailes fines et lumineuses. Elle dévisagea les trois hommes, porteurs d’un masque mortuaire, et fouilla dans sa ceinture.

- « Alors, les mecs déguisés comme ça, ce sont … » fit-elle, en lisant le bout de papier qu’elle venait de prendre. « Des Krânes. Classés méchants. Bon, il est l’heure de la raclée ! » termina t’elle, en rangeant son morceau de parchemin.
- « Un super-héros ? » questionna le policier.
- « Ils les font tout petits, maintenant ! » plaisanta le premier Krâne, venant à portée.

Il posa, dans un geste insultant, sa main sur la tête de la petite fée. Elle le dévisagea avec une fureur certaine, mais, étrangement, le policier savait que ça n’avait rien à voir avec le geste moqueur du Krâne, mais avec le fait qu’il la touchait. Cela la répugnait, c’est ce que l’on pouvait deviner au rictus déformant ses traits.

- « Casse-toi, t’es à cent lieues de savoir qui on … » commença le voyou.

Il n’eut pas le temps de finir sa phrase. Dans un éclair de lumière aveuglante, elle abattit son poing directement dans les parties de l’homme, ce qu’elle avait de plus simple à frapper, à sa hauteur. Il tomba à genoux, étouffant ses gémissements de douleur, plaçant son visage à portée d’un nouveau coup. Elle frappa à nouveau, et, en plus de lui écraser le nez, elle l’envoya quelques mètres plus loin. Il tomba face contre terre.

- « Hé Roger, ça va ? » questionna le second Krâne.

Il s’approcha de son compère, et recula d’un pas, en voyant la mare de sang s’écouler du visage de l’homme. Ce dernier était quasiment inerte, les bras agités de spasmes.

- « Ho, m*rde ! Elle l’a tué ! »
- « Quoi ? »
- « Elle vient de tuer Roger ! »
- « Pas possible ? Attends, toi, là … »

Le temps qu’ils discutent, elle était venue au contact. Le rayon lumineux qu’elle lança frappa en plein torse le troisième larron, le propulsant vers l’arrière. Il tomba dos en avant sur un container métallique rempli à ras bord de déchets. Le second prit un coup en plein estomac, fut retourné suite à la violence du choc, et tomba au sol, à quelques centimètres de son ami, face contre terre. Il voulut se redresser, en s’aidant de ses bras, mais la fée lui sauta sur le dos, et le piétina sans ménagement, et il cessa de bouger. Même ainsi, elle continua quelques secondes de sauter à pieds joints sur son adversaire. Seul le troisième lascar, qui peinait à se relever, en s’accrochant à la poubelle, l’interrompit dans son activité.

- « Hé toi, ce n’est pas comme ça que doivent se conduire les super-héros ! » dit-il.
- « Il … il a raison ! » approuva le jeune policier, estomaqué. La fée détailla ce dernier.
- « Tu fais parti d’un groupe, toi ? »
- « Euh, je suis policier de Paragon. »
- « Voyons voir. » De nouveau, le bout de parchemin fit son apparition. « Alors, Police … pas touche. Flûte. Bon, je me contenterais de celui-là ! »

Elle vint chercher le dernier Krâne encore debout, le frappa dans les rotules, pour qu’il soit à genoux, l’attrapa par les cheveux, et lui colla la tête sur la poubelle. Il était trop faible pour lui résister. Elle dressa le poing, qui se chargea tout de suite d’une énergie lumineuse, puis l’abattit sauvagement sur le visage de son adversaire, qui tenta maladroitement de parer avec ses mains levées devant lui. Le métal du récipient à ordure se teinta de rouge. Elle n’avait fait preuve d’aucune compassion, aucune pitié.

- « Et de trois ! »

Elle ressuya sa main couverte de sang sur les vêtements de son ennemi. Plus qu’estomaqué, le jeune policier était maintenant révolté. La victime des Krânes, elle, restait pétrifiée derrière sa poubelle, n’osant lever ses yeux vers la petite créature agressive. Alors qu’il s’apprêtait à prendre la parole, l’agent de Police fut atteint par une rafale. Il s’effondra au sol, blessé mais conscient, tandis qu’un lieutenant des Krânes l’enjambait.

- « Toi, saleté … » menaça t’il la fée.

Celle-ci se fendit d’un rictus encore plus agressif que celui adressé au collègue de l’homme en noir. Manifestement, la mitrailleuse de l’homme ne lui causait qu’une indifférence totale. Il pressa la détente, les balles se fichant quelques centimètres devant la créature ailée.

- « T’as des c*uilles, pour une gonzesse. »
- « T’as pas de cervelle, pour un humain. » lui dit-elle. Elle réfléchit quelques secondes. « Pléonasme, non ? »
- « Je vais te buter ! »
- « Mais oui. Si tu savais combien des tiens j’écrabouille avec un seul coup ! »
- « Punaise de … »

Il tira une nouvelle fois, mais il activait son arme pour tuer, cette fois. La rafale ricocha sur les murs. La créature s’était envolée, et elle esquivait chaque tir du lieutenant des Krânes avec une habileté formidable. Elle paraissait s’amuser avec lui, comme un chat se satisfaisant du piège dans lequel il avait fait tomber la souris. Elle évita les attaques jusqu’à ce que l’homme n’ait plus de munitions. Lorsqu’il constata son manque, le Krâne jeta son arme au sol de rage, dressa le poing vers le ciel en proférant des injures.

- « Mais viens donc te battre au sol, ‘spèce de lâche ! »
- « C’est un mec qui se bat avec une arme contre quelqu’un qui n’en a pas qui me traite de lâche ? » Le rictus fut encore un peu plus prononcé. « D’accord, j’arrive ! »

Le lieutenant des Krânes dressa les poings devant lui, comme un boxeur. La fée posa pieds au sol, un sourire narquois sur le visage. Il s’approcha, désirant se servir de sa grande taille et de son allonge supérieure à la créature pour lui asséner des coups à distance, et éviter de se trouver trop près d’un coup mortel. Il avait deviné qu’elle était une Pacificatrice, lorsqu’il l’avait vu trucider son compère avec son poing chargé d’énergie. Alors qu’il faisait quelques mouvements d’esquive en glissant sur ses pieds, pas à pas, elle tendit la main, et un Bâton de Nemesis se développa, à partir d’un simple morceau de métal qu’elle avait brandi.

- « Ho, m*rde ! » cria le Krâne, en tournant le dos.

Il ne s’était pas attendu à ce qu’elle trahisse un serment de combat à mains nues, de même qu’il ne pensait pas qu’elle lui tirerait dans le dos. L’onde de choc le propulsa sur un mur, et il sentit les os de sa cage thoracique se déformer sous l’impact. Il tomba au sol, le souffle court, alors qu’elle s’approchait de lui, sans précautions.

- « J’en ai tellement vu, de mecs comme vous autres. Comme si je ne savais pas que vos bras sont plus longs que les miens ! Ha, ha ! Vous êtes pitoyables ! »

Son rire était mauvais, et présageait de funestes présages, pour le lieutenant des Krânes. Elle attrapa sa tête par derrière, lui tournant le regard vers la paroi de l’immeuble. Elle avait manifestement une idée derrière la tête.

- « Tu vois ce mur, droit devant ? »
- « Oui. » répondit le Krâne, sa voix tremblant un peu, bien qu’il s’efforçait de ne pas lui montrer sa peur.
- « Bientôt, tu en feras parti ! »

Il sentit l’énergie affluer vers les mains de la fée. Le rayon d’énergie Kheldienne prit la direction du mur, emmenant avec lui le Krâne, qui se fracassa les os de la boîte crânienne sur la surface solide. Quelques secondes après, un drone de la Police de Paragon vint ramasser les restes des adorateurs de la mort. La fée, elle, attendit que le drone fasse le calcul de la prime, avant de prendre la direction de la sortie de la ruelle. Elle fut interpellée quelques centimètres avant de l’atteindre, alors que ses ailes battaient déjà la mesure pour s’envoler.

- « Hey, attendez ! » fit le policier.
- « Quoi ? »
- « Vous n’allez pas nous laisser là, tout de même ? »

La femme agressée sortit de sa cachette, pensant que la fée allait les aider à rejoindre l’hôpital, ou les soignerait sur place. La créature se contenta de garder le silence, d’arrêter le battement d’ailes, et de venir devant le policier, qui s’était péniblement remis sur ses genoux, posant sa main sur la plaie laissée par la balle reçue. Elle lui adressa un large sourire, qu’il lui rendit, avant d’être renversé par le coup de poing qu’elle lui décocha en pleine mâchoire. Il cria de douleur.

- « Si il y’a bien une chose que je déteste plus que les humains, ce sont les humains faibles ! » leur dit-elle.

La blonde avait un regard horrifié face à ce comportement. Le policier était encore plus abasourdi que lorsqu’elle avait tué les Krânes. La fée fit demi-tour aussitôt, et, sans même un regard en arrière, s’envola.


Dernière édition par Poulpe le Jeu 5 Juin - 10:50, édité 1 fois
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Keltra
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MessageSujet: Re: Vanille Dellarosa, Pacificatrice mal embouchée !   Vanille Dellarosa, Pacificatrice mal embouchée ! EmptyMer 4 Juin - 18:15

Encore une avec un sale caractère Very Happy

Juste deux petites choses qui me chiffonnent un peu :
- une jupe ça ne couvre pas le dos (je mettrais plutôt robe à la place) ;
- "ricocher dans le vide", ça sonne bizarrement ; un ricochet, c'est forcément contre quelque chose. Pourquoi pas "ne rencontra que le vide" ?
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Enguerrand

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MessageSujet: Re: Vanille Dellarosa, Pacificatrice mal embouchée !   Vanille Dellarosa, Pacificatrice mal embouchée ! EmptyMer 4 Juin - 18:50

"ricocha dans le vide"... moi ça ne m'a pas choqué. J'imagine au contraire un ricochet façon Western à la Morricone. Le bruit semble se perdre longuement... c'était l'image ou "j'ai faux" ? Si elle ne rencontre que le vide... ya plus le bruit caractéristique qui donne le ton de la scène, à mon sens...
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Keltra
Grand Architecte
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MessageSujet: Re: Vanille Dellarosa, Pacificatrice mal embouchée !   Vanille Dellarosa, Pacificatrice mal embouchée ! EmptyMer 4 Juin - 19:59

Ben techniquement, un ricochet, c'est un rebond sur quelque chose, donc ça peut difficilement être le vide.

Le western, on pourrait dire que c'est la balle qui te siffle aux oreilles --> la différence entre "pfiouuuu" et "chting" quand elle ricoche sur l'étoile du shériff (ou "baouuuuumm" quand elle arrive sur une sacoche de selle bourrée de dynamite et qui brille au soleil "comme un miroir de bordel" geek ).

Enfin, je dis ça, c'est pour suggérer des améliorations. Je n'en ferai pas une maladie si ça reste tel quel, hein Wink
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Enguerrand

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MessageSujet: Re: Vanille Dellarosa, Pacificatrice mal embouchée !   Vanille Dellarosa, Pacificatrice mal embouchée ! EmptyMer 4 Juin - 21:54

Que j'aime tes références ..... Smile
Bon en tout cas mes messages peuvent etre effacés pour laisser la place à poulpy Smile
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Corwin_74

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MessageSujet: Re: Vanille Dellarosa, Pacificatrice mal embouchée !   Vanille Dellarosa, Pacificatrice mal embouchée ! EmptyJeu 5 Juin - 0:46

Bref, tu n'es Personne, mon Engué Wink

Bravo mon Poulpator !
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Poulpe
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MessageSujet: Re: Vanille Dellarosa, Pacificatrice mal embouchée !   Vanille Dellarosa, Pacificatrice mal embouchée ! EmptyJeu 5 Juin - 10:49

Keltra a écrit:
Ben techniquement, un ricochet, c'est un rebond sur quelque chose, donc ça peut difficilement être le vide.

Effectivement, la rafale devait ricocher sur le mur .... j'ai du avoir un raté à un moment Smile.
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Poulpe
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MessageSujet: Re: Vanille Dellarosa, Pacificatrice mal embouchée !   Vanille Dellarosa, Pacificatrice mal embouchée ! EmptyMar 10 Juin - 15:56

- « Non, non, et non ! Je ne couvre pas ce genre de comportement ! »
- « Nous ne pouvons pas la laisser se balader tranquillement, même avec une liste de personnes à ne pas frapper ! Elle est manifestement trop dangereuse ! »
- « Nous obtenons des résultats, oui, mais de quelle nature ! La Mairie a enregistré une quarantaine de dépôts de plaintes. Et encore, il y’en aurait plus si certaines de ses victimes ne mourraient pas des suites des traitements qu’elle leur inflige ! »
- « Helio a bien tenté de lui expliquer la situation, mais j’ai l’impression que les ordres que nous lui donnons … »
- « Lui donner des ordres ? Vous êtes fous ? Je vous ai déjà expliqué la situation. Elle n’acceptera les instructions de personne ! »

Réunis autour d’une table de concertation de la Mairie de Paragon, quatre personnes discutaient d’un cas bien particulier, celui de Vanille Dellarosa. Josef Harrison, le premier à avoir pris la parole, représentait le conseil d’administration de la Mairie. Il avait trouvé un soutien auprès du petit commissaire Whiterbee, qui, avec lui, avait tenu la première partie de la discussion. Le ton était monté de suite, dès que la Pacificatrice avait été nommée. Harrison était noir, de taille moyenne, les cheveux sombres courts et crépus, vêtus d’un costume assorti à la couleur de sa peau. Whiterbee, lui, portait son uniforme de cérémonie de la police de Paragon, qui le mettait plus en valeur aux yeux des autres.

- « Ne pouvons nous pas la renvoyer d’où elle vient ? » proposa Harrison, se balançant en arrière sur sa chaise.
- « Tant que nous n’aurons pas trouvé un moyen de lui extraire l’essence du Pacificateur qui s’est glissée en elle, je crains fort qu’elle n’accepte pas de rentrer. Son propre peuple l’a bannie, jusqu’à complète guérison. » expliqua calmement Andrew MacFlayers, le gestionnaire des liaisons entre la police et les super-héros, coudes posés sur la table, menton appuyé sur ses doigts entrelacées.
- « Guérison ? »
- « Ils assimilent l’absorption d’une forme de vie énergétique comme une maladie dont il faut se débarrasser au plus vite. Surtout qu’apparemment, une fusion kheldienne avec ce genre de créature est à proscrire. L’esprit du Kheldien a été détruit lors de l’opération, tandis que ses pouvoirs sont restés dans le corps de l’hôte. »
- « Est-ce possible ? »
- « Concrètement, comment cela se traduit-il ? » demanda le Général Aaron.

En lieu et place de Crowley, qui avait pris sa retraite voici quelques semaines, se tenait le Général Aaron. Strict dans sa tenue militaire, il l’était aussi dans son comportement. Beaucoup avait été étonnés de sa nomination, au vu d’un passé chargé de doutes. On lui suspectait des liens avec toutes sortes d’organismes paramilitaires, tel que le Conseil ou le Concile de Malte, voire même les Têtes Brûlées. Il était militaire jusqu’au bout des doigts, n’avait pas de famille, et estimait qu’une guerre était la seule vraie réponse à tous les problèmes. Il n’était alors pas étonnant qu’emporté par la fougue de sa jeunesse, il se soit, un court instant, égaré avec des groupuscules tels que ceux cités ci-dessus. Mais il s’était vite rendu compte de son erreur et avait coupé les ponts.

- « Absence complète d’aptitudes à changer de forme. Les souvenirs des précédentes fusions, avec la race des Novas ou celle des Nains, ont totalement disparu. Ce qui fait qu’elle … »
- « … ne peut pas prendre de forme alienne. Je pense que nous avons tous compris. »
- « Ca expliquerait peut-être son comportement ? » demanda Harrison, quittant sa position nonchalante. « Je veux dire, une sorte de frustration, qu’elle exorciserait en étant violente à outrance ? » Ce disant, il agitait le stylo qu’il tenait dans sa main droite.
- « Non, ce n’est pas ça. »
- « Vous me semblez bien sûr de vous, Monsieur MacFlayers. »
- « Sa dimension d’origine est Béta Théta Epsilon, mais on l’appelle plus couramment Faeris. Il y’a eu des tentatives de contacts, avec cette dimension, mais, comme je viens de le dire, juste des tentatives. »
- « Que s’est-il passé ? »
- « D’après ce que nous avons pu tirer des survivants … » commença Aaron.
- « Des ‘survivants’ ? » fit Whiterbee, révolté.

Aaron eut un petit rictus, semblant considérer Whiterbee comme une oie blanche. Pour un homme comme le Général, dont le métier consistait à affronter d’autres hommes, il était tout à fait envisageable de perdre quelques soldats au cours d’une exploration, ce qui faisait parti, selon lui, des risques du métier. Whiterbee, lui, refusait que ses policiers meurent au combat. Il préférait que les super-héros prennent les coups à leur place.

- « L’accueil a été plutôt inamical. Et ce que je vais vous expliquer va peut-être éclairer votre lanterne. Le monde d’origine de notre sujet est entièrement peuplé de fées. Ils sont masculins ou féminins, comme nous. Ils vivent dans des arbres gigantesques, où ils s’organisent en colonie d’environ mille à quinze mille individus, selon la taille du végétal. En fait, chaque arbre représente une cité. Certaines sont éloignées, d’autres non. Il semblerait que, environ cinquante ans plus tôt, des humains aient posé le pied sur ce monde. Le peuple de Faeris les a bien accueillis, les traitant comme des amis dignes de confiance. »
- « Mais la confiance a été mal placée ? »
- « Au terme de quelques mois, lorsque les projets des humains ont été révélés au grand jour, les fées ont déclenché un conflit. Le but apparent des humains était d’installer un avant-poste pour mener une guerre contre d’autres ennemis humains, et le peuple de Faeris avait prévenu qu’il accueillait des visiteurs pacifiques, mais pas des guerriers. L’affrontement entre humains ne les concernait pas, mais les fées refusaient que leur monde soit saccagé par cette bataille. »
- « Elles ont déclenché une guerre ? Avec leur taille ? C’est une plaisanterie ? »

Avec leur gabarit actuel, de moitié de la taille d’un humain normal, Harrison imaginait un conflit standard, comme on pouvait en voir dans notre monde. Des individus en arme, lourdement harnaché, utilisant armes et technologies de destruction. L’image qu’il se fit de fées en tenue de combat le fit rire.

- « Riez si vous le voulez. » fit le Général Aaron, pince-sans-rire. « Celle que nous avons ici est une exception, elle a récupéré des pouvoirs de Kheldiens. Les gens de son peuple sont tous spécialisés dans le shamanisme, autrement dit la magie des éléments. Ils contrôlent l’eau, les ténèbres, la lumière, la terre, le feu et l’air, et il n’y a aucune armée au monde qui ne tient face à cela. Détruisez une fée, et une autre, dotée de pouvoirs similaires, la remplacera. C’est sans fin. Elles peuvent changer le sol en boue, provoquer inondations et incendie, faire tomber des nuées d’insectes du ciel. Elles ont, en plus de cela, une affinité avec les animaux. Passez dans un marais, et les sangsues auront votre peau … si ce n’est pas un animal plus grand qui s’en charge ! »
- « Effectivement, vu comme cela ... »
- « Tout ce que nous avons pu savoir nous a été dit par une fée retenue prisonnière. D’excellentes conditions d’emprisonnement lui ont été accordées, je vous l’assure. » ajouta Aaron, en voyant des regards suspicieux tournés vers lui. « Nous ne voulions pas envenimer la situation, mais nous avions besoin de connaître le fin mot de l’histoire. Le conflit avec les humains s’est étendu sur ces cinquante dernières années. Il y’a quelques mois seulement que les individus en cause se sont repliés, après de lourdes pertes. Où sont ils aujourd’hui, je ne saurais le dire. »
- « Qui étaient-ils ? »
- « Il nous est impossible de le savoir, à moins que les fées ne nous le disent. Cependant, ce conflit a généré, chez elles, un rejet des humains. Elles nous détestent ! »
- « Et nous accueillons l’une d’entre elles chez nous ? Pourquoi ne pas la renvoyer d’où elle vient ? » fit Harrison.
- « Vous êtes un piètre diplomate, Monsieur Harrison, pour un politicien. » fit, en soupirant, MacFlayers. « Elle est arrivée ici il y’a quelques semaines, et s’est pliée à l’humiliation que représente le fait de nous demander notre aide. Compte tenu de ce qu’Aaron vient de vous expliquer, vous devez comprendre quelle répugnance elle a à notre égard, non ? Elle a grandi au milieu d’une guerre. Elle a peut-être vu des amis, des parents, se faire tuer par des humains. Au vu de son comportement et de ses aptitudes à semer la mort, elle a peut-être même participé aux affrontements. »
- « Donc, elle déteste les humains ? »
- « Tout son peuple nous hait, et au vu de ce qui est arrivé, c’est compréhensible, non ? » reprit Aaron. « D’après les rapports dressés par nos explorateurs, les humains sur place se sont livrés à des exactions indignes de notre condition. Ils ont brûlé des arbres entiers, sans aucune considération pour les femmes et enfants civils s’y trouvant. Lorsqu’ils faisaient des prisonniers, leur sort était abominable. Je ne cite pas toutes les atrocités qui ont pu être commises, vous savez tous que nous sommes capables du pire, lorsque les circonstances nous y autorisent. »
- « Et vous allez me faire croire que les fées … »
- « Le peuple de Faeris ne faisait pas de quartier, et ne prenait aucun prisonnier. Il y’a eu des morts, certes, mais aucune torture, ni aucun mauvais traitement. De fait, selon la fée qui nous a raconté l’histoire de ce peuple, ils voulaient surtout les chasser. Ce sont les humains qui, en incendiant leurs arbres-villes, les ont poussés à réagir plus vivement. »

Aaron se dressait en défenseur des fées, cette fois. Il avait, de toute évidence, une admiration latente pour ce peuple, qu’il voyait comme pur et droit. Certes, ils ne faisaient aucun prisonnier, mais ils ne s’abaissaient pas non plus à des raids surprises ou des actes de terrorisme injustifiés. Il les devinait fiers et courageux, préférant affronter l’ennemi de face, comme de véritables soldats.

- « Pour en revenir à l’aspect diplomatique de la chose, je dirais qu’il nous est impossible d’effacer le traumatisme de la guerre de l’esprit de Vanille Dellarosa. Nous avons en revanche tout à gagner en essayant de gagner sa confiance. » ajouta Mac Flayers.
- « Vous trouvez ? » demanda, sur un ton suspicieux, Josef Harrison.
- « Nous pouvons espérer établir, par son biais, des liens diplomatiques avec leur dirigeants. Ainsi, nous pourrions leur faire comprendre que nous sommes différents des autres humains. »
- « Qu’en retirions-nous ? »
- « La magie qu’ils utilisent semble provenir de chaque arbre. Si elles nous autorisent à faire des greffons de cet arbre … »
- « Ah, oui, voilà qui est intéressant. » fit Aaron.

Il imaginait déjà des troupes spécialisées dans le contrôle du feu, de la terre et de l’eau, les voyant parcourir les champs ennemis pour y semer terreur et désolation. Il pensait à ce que donnerait une alliance avec le peuple des fées, maîtres en la matière, et, de son point de vue, capables de prouesses militaires, puisqu’ils avaient su repousser une attaque d’être bien plus grands et équipés qu’eux. Son regard avait dû trahir ses pensées, car il fut aussitôt repris par Andrew MacFlayers.

- « Cessez de penser à la guerre, mon vieux ! » lui fit l’homme, en écartant les bras, en signe d’exaspération. « Je parle d’application pratique plus utiles qu’une bête militarisation, moi. Circonscrire un incendie en étouffant les flammes, détourner un raz-de-marée, sauver des gens pris dans un glissement de terrain. J’en passe et des meilleurs ! Le peuple de Faeris se sert de ses pouvoirs, en temps de paix, pour se simplifier la vie au maximum. D’où leur pauvreté technologique, d’ailleurs. Si nous parvenons à réaliser des échanges avec ce peuple, ce sera sûrement un renouveau pour le genre humain ! »
- « Vous proposez donc de laisser cette créature en promenade dans nos rues ? » demanda Harrison, comme en conclusion.
- « Il faut faire en sorte qu’elle ne haïsse plus autant les humains. Je pense qu’il ne faut pas essayer de la faire nous aimer, ça me semble cause perdue, mais au moins nous tolérer, voire nous faire confiance. Ce sera comme si nous construisions un pont vers son peuple, par son intermédiaire. Faisons preuve de notre bonne foi. Expliquons-lui avec beaucoup de patience que notre justice n’est pas aussi expéditive que la sienne. Continuons à faire des recherches pour la guérir de la présence de l’énergie kheldienne en elle. Aidons-la, et nous en retirerons peut-être plus qu’un simple merci. »
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