LES VIGILANTS
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 Futur Imparfait (Version Poulpeuse)

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Poulpe
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MessageSujet: Futur Imparfait (Version Poulpeuse)   Futur Imparfait (Version Poulpeuse) EmptyVen 21 Déc - 17:41

Un futur possible, une vingtaine d’années après notre ère.

Dans la base d’Arachnos, le Marshall Afferty se ronge les ongles, dans l’attente du résultat de sa conspiration. L’homme est chauve, dissimulant sa calvitie sous son casque noir. Il pose la tête entre ses mains, se tordant les oreilles, tic qu’il croyait disparu depuis sa plus tendre enfance. Soudain, la porte s’ouvre en fracas. L’un de ses subalternes entre sans avoir frapper ou attendu une réponse. Le jeune homme a l’air paniqué.

- « Ca a raté ! L’alibi a été déjoué ! La Maîtresse est furieuse contre nous ! Elle a déjà ordonné des représailles ! »
- « Vite, nous devons partir ! »
- « Trop tard, elle nous a déjà envoyé … »

Il y’a une dizaine d’années de cela, après la disparition de Lord Recluse, l’organisation Arachnos a connu de grands changements. L’affrontement entre Recluse et Statesman s’est soldé sur la disparition des deux célébrités. Si, du côté de la loi, cela a sonné quelques jours de deuil, chez les méchants, ça a débouché sur une foire d’empoigne, entre les quatre lieutenants de l’ancien gouverneur des Insoumises. Mais les querelles de succession ont été de courtes durées.

Sortis de nulle part, une bande d’aventuriers, qui travaillaient pour Arachnos autrefois, ont mis au pas les quatre prétendants au trône laissé vacant. Mister Zane, Bloody Kris, Hacaga, Bad Cat, Kinra, Peur Nocturne. Des noms qui ont remplacé ceux de leurs prédécesseurs. Zane avait vaincu, en combat singulier, Scorpion Noir. Bad Cat s’était approprié la mâchoire de Mako comme trophée, suite à sa victoire sur celui-ci. Scirocco avait succombé aux assauts des Rôdeuses Hacaga et Kinra. Kris était parvenue à enfermer définitivement l’esprit de la Veuve Fantôme, en construisant, grâce à ses souvenirs issus du savoir de Kinra, un cristal semblable à ceux du Cercle des Epines, mais dans une version bien plus puissante.

Le Mastermind, peu enclin à prendre la responsabilité d’une telle organisation, renonça facilement à la succession, entraînant avec lui sa compagne Bloody Kris, la Dominatrice. Bad Cat, Hacaga et Kinra, se sachant assez peu habiles dans la gestion, laissèrent Peur Nocturne à la tête de l’empire de Recluse. C’est ainsi qu’il y’a dix ans, l’ex-agente de l’Arc, Brenda Smithson, prit la tête de l’organisation régnant sur les Insoumises, désignant ses anciens alliés comme ses nouveaux lieutenants.

La jeune femme avait compris l’histoire d’équilibre que prône le Mastermind. Elle savait que le Bien n’existait que pour affronter le Mal. Elle accepta ainsi de prendre les rênes du pouvoir. Evidemment, cela n’allait pas sans quelques désagréments.

Afferty avait souhaité sa mort, et avait commandité un attentat contre elle. Mais l’assaut avait été éventé en quelques secondes. Il craignait les retombées depuis quelques semaines, déjà, et s’était arrangé d’avoir plusieurs alibis. Hélas, ceux-ci n’avaient pas résisté aux investigations de Mister Zane, probablement le plus redoutable des lieutenants de celle que l’on nommait la Maîtresse.

- « Pas le temps ! » hurla Afferty. « Sauvons-nous. »
- « Bien. »

Les deux hommes quittèrent le bureau par un chemin dérobé, tandis que, à l’entrée de la base, ses soldats devaient faire face au meilleur serviteur de Brenda Smithson, sa propre fille, Barbara, qu’elle avait eu après une seule liaison avec le tristement célèbre HR. La jeune fille, une grande brune à la force herculéenne, était accompagnée, comme souvent lors de pareilles missions, d’un certain Zacharie Lissel, aussi connu sous le nom de Zag. Le jeune homme avait les cheveux bruns en désordre, et une boucle d’oreille représentant une tête de mort accrochée à son oreille gauche.

- « Entrée fort peu discrète, poussin. » fit le digne successeur de Zane.
- « Et alors ? »
- « Etant donné qu’il doit deviner qu’on sait, il va sûrement prendre la poudre d’escampette ! »
- « Tu aurais pu le dire avant ! » protesta t’elle, écrasant, de colère, un soldat contre le mur.
- « Tu ne m’en as pas laissé le temps, tu as défoncé la porte d’entrée de jeu ! »

Barbara n’était pas à proprement parler une cérébrale, trait qu’elle avait en commun avec son père génétique. Ses poings parlaient plus vite que sa langue, et la précipitation était son mot d’ordre préféré. C’est pour cela, qu’en général, Brenda préférait que Zag l’accompagne dans ses déplacements. Le jeune homme paraissait endormi et indolent, au premier abord, et force était de constater que, sous un faciès de paresseux, se cachait un véritable génie. Il avait hérité, de ses parents, d’une formidable curiosité, d’une intelligence sans failles, et aussi d’un détachement complet vis-à-vis de son environnement, ce qui lui permettait de faire preuve d’une logique parfaitement froide et implacable en toutes circonstances.

Les deux assaillants vidèrent rapidement les lieux, grâce à la cohorte robotisée du jeune homme et à la force monstrueuse de la jeune femme. Mais, lorsqu’ils parvinrent au centre de commandement, Afferty s’était, conformément aux dires de Zag, enfui depuis longtemps. Celui-ci trouva vite l’issue de secours camouflée, et ils s’engagèrent tous deux dans le conduit, Zacharie abandonnant derrière lui sa troupe de robots, afin que ces derniers puissent le défendre en cas d’embuscades venant de l’arrière. Il fit apparaître, grâce aux mêmes dons de téléportation que son père, un fusil high-tech, mais Barbara passa devant, en dépit de ses protestations.

- « C’est mon boulot ! » lui dit-elle.
- « Et si il y’a un piège ? »
- « J’y survivrais ! »
- « Trop confiante … » fit Zag, à voix basse.

Ils avancèrent pendant une centaine de mètres, se demandant où débouchait le passage. Lorsqu’ils revirent la lumière du jour, ils constatèrent qu’ils se trouvaient derrière la base, au pied des monts de Cap au Diable. Au sol, à quelques mètres d’eux, ils trouvèrent le cadavre du plus fidèle suivant d’Afferty. Ce dernier était adossé à un arbre, ne bougeant pas, raide, pâle et suant à grosses gouttes. Surgissant du néant, une femme d’une trentaine d’années fit son apparition. Elle était mince et élancée, vêtue d’un jean et d’un tee-shirt orange, dotée de longs cheveux blancs, ce qui était le dernier vestige de son passé. Des griffes lui sortaient de la main droite, et la pointe de celles-ci était à la limite d’entrer dans le cou du conspirateur.

- « Côté spectaculaire, vous êtes au point, mais pour la discrétion et l’efficacité, ce n’est pas encore ça. »
- « Grande sœur Hacaga ! » fit Barbara.
- « Ben mince, alors ? » fit Zag, se retournant vers l’issue de secours. Il semblait chercher quelque chose.
- « C’était bien pensé. » répondit Hacaga, en lui envoyant, de sa main libre, un amas de fils électriques entourant un tube translucide contenant un liquide bleu. « Mais la prochaine fois, choisis un montage qui ne se désamorce pas en trois minutes. »
- « Avec l’empressement qu’ils mettaient à quitter les lieux, ils ne l’auraient pas vu, d’où le fait d’avoir fait un système aussi simple. C’est comme le seau coincé en haut de la porte. »
- « Pourquoi es-tu là ? Maman ne me fait pas confiance, ou quoi ? » demanda Barbara, légèrement vexée d’avoir été prise de court.
- « Elle a autre chose à te confier, ma puce. Je suis venue vous chercher. Zag … »
- « Oui ? »
- « Fais quelque chose, je commence à avoir une crampe ! »
- « Tout de suite ! »

Ce disant, le jeune homme mima le geste de tirer à lui un quelconque fil imaginaire. Dans un éclair de lumière, le plus grand de ses robots apparut, assomma Afferty, et le chargea, tel un sac de déchet, sur son épaule. Ensuite, il désigna deux points dans l’espace, ouvrant un vortex de déplacement trans dimensionnel entre le lieu où ils se trouvaient et la base principale d’Arachnos, à Grandville.
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MessageSujet: Re: Futur Imparfait (Version Poulpeuse)   Futur Imparfait (Version Poulpeuse) EmptyMer 2 Jan - 17:15

Le bureau de la Maîtresse restait semblable à ce qu’il était d’ordinaire : une grande salle presque vide, les murs ornés de nombreux posters de recrutement, encadrant un gigantesque bureau de type ministériel. Derrière celui-ci, l’ancien agent de l’Arc, Brenda Smithson, compulsait plusieurs documents. Devant elle, droit comme un piquet, se tenait une Fortunata. L’entrevue coupa court lorsque le bruit soudain d’un vortex se fit entendre. Brenda congédia la prophétesse, afin d’avoir un maximum de confidentialité avec les arrivants.

L’ouverture dimensionnelle se dilata, au point d’en devenir pareille à une porte, laissant entrer dans le bureau Hacaga, suivie de Barbara, du robot géant de Zag, tenant sur son épaule le corps inerte d’Afferty, puis le propriétaire de la machine, qui fermait la marche. Brenda se leva et vint jusqu’à eux.

- « Afferty ? » demanda t’elle.
- « Exact. » répondit Hacaga. « Maintenant, excuse-moi, mais je dois aller chercher Phil à l’école ! »
- « Merci de m’avoir servie de messagère. Tu feras la bise à ton fils. »

Hacaga n’avait eu qu’un seul enfant, issu, comme Brenda, d’une liaison passagère. De fait, la jeune femme avait suivi l’exemple de son aînée, et estimait ne pas avoir besoin de l’aide d’un homme pour élever son fils, qui avait six ans maintenant. Elle était tout le contraire de Kinra, qui, elle, s’était mariée pour avoir des enfants. La Rôdeuse quitta précipitamment les lieux, laissant Brenda seule avec sa fille et le rejeton de Zane et Kris.

- « Désolée de ne pas vous avoir laissé finir. Je sais bien ce que vous allez me dire : ‘Nous n’avons pas besoin d’aide pour une mission de ce genre.’ Je ne suis pas sans ignorer vos capacités, mais, en l’occurrence, je désirais vous voir au plus vite. »
- « Un souci en particulier ? »
- « Que savez-vous de HR ? »
- « Et bien, hormis qu’il s’agit du père de Barbara, pas grand-chose, en réalité. » répondit Zag.
- « Mon ancien amant n’a pas trouvé mieux que de constituer une secte. Jusqu’à présent, j’ai considéré cela comme une menace moindre, et j’ai donc laissé faire. Aujourd’hui, je me demande si je ne ferais pas mieux de m’en débarrasser au plus vite. »
- « Ce genre de boulot rentre plus dans les cordes des XGen, non ? »

Le groupuscule mutant était à la solde de Brenda, comme une unité de mercenaires. Blue Howler, actuellement divorcé de Bad Cat, l’actuel dirigeant du groupe de mutants, avait préféré s’orienter dans cette voie. L’équipe, depuis, avait été fortement remaniée, avec de multiples changements. Jack opta pour un semblant de loyauté, afin d’éviter de devenir une cible potentielle de la nouvelle organisation Arachnos. Nombre de ses anciens camarades n’avaient pas suivi son choix. En général, Brenda confiait aux XGen les missions d’éradication de factions adverses.

- « A dire vrai, non. Voyez-vous, j’ai encore un doute. J’ignore si la secte dirigée par HR ne nous sera pas utile un jour. Nous n’avons, officiellement, aucun lien. De même, cette secte se tient à l’écart de nos activités, et des lieux que nous contrôlons. Tout parait correct. Cependant, j’imagine que la situation ne durera pas. Aussi, aimerais-je prendre les devants. »
- « De quelle façon ? »
- « Et bien, en interrogeant les horlogers de l’Ouroboros. »
- « Penses-tu qu’ils nous répondront ? » demanda Zag. « Papa et Maman n’aiment pas ces types-là, et je dois bien admettre que je ne les porte pas dans mon cœur non plus. »
- « Ouroboros ? C’est qui ? » questionna Barbara.

Elle n’avait rien compris à la situation, comme d’ordinaire. Même si elle n’était pas aussi ahurie que son géniteur, elle avait un peu de difficulté à maintenir un raisonnement. Ce fut Zag qui lui répondit.

- « Ce sont des voyageurs temporels. Ils se prétendent neutres, mais j’ai comme l’impression qu’ils suivent un but bien particulier. »
- « Lequel ? »
- « Ca, je l’ignore. En fait, ta mère veut que nous allions les voir, pour leur demander si la secte de ton père ne nous fera pas de l’ombre dans le futur. »
- « D’accord. »
- « En fait, je ne pense pas que les horlogers chercheront à se battre. Pour ce qui est de nous répondre, à vous de vous montrer persuasifs. »
- « Et comment ? »
- « La routine habituelle, poussin. » répondit Zag. « Le bon et la brute. Je pose des questions, et si ils ne veulent pas nous donner nos renseignements, tu frappes jusqu’à ce qu’ils cèdent. »
- « Tenez. » Brenda leur tendit un appareil qui paraissait fait d’or.
- « Qu’est-ce ? »
- « Un dispositif permettant d’entrer dans la zone atemporelle de l’Ouroboros. »
- « Comment tu as eu ça, Maman ? » demanda Barbara.
- « Il y’a des questions qu’il ne vaut mieux pas poser. » lui fit Zag.
- « Exact. Allez-y et revenez au plus vite, que je prenne des dispositions. »
- « A tes ordres. »

Zag activa le système, et un portail doré s’ouvrit juste devant lui.

- « Un instant. » fit Brenda.
- « Oui ? »
- « Tu peux me débarrasser de ça, Barbie ? » La Maîtresse avait donné ce petit nom, il y’a bien longtemps, à sa fille unique et chérie. Elle montrait Afferty du doigt, ce dernier s’éveillant.
- « Pas de problèmes ! »

La jeune femme fit mettre à genoux le conspirateur, et se servit de sa force herculéenne pour faire faire une rotation de trois cent soixante degrés à la tête d’Afferty. Un craquement horrible accompagna le mouvement, et le corps tomba au sol. Brenda se rendit à son bureau, pressa un bouton de son interphone.

- « Orion ! » ordonna t’elle.

Quelques secondes plus tard, un soldat vêtu de noir entra dans la salle, emportant le corps avec lui, tandis que Barbara et Zag franchissaient le portail vers l’Ouroboros. Lorsqu’ils eurent franchis l’ouverture, ils se retrouvèrent dans la zone où les horlogers s’agitaient. Le ciel était figé, comme si il avait été fait de glace. On ne sentait aucun courant d’air. La strate atemporelle des voyageurs était un lieu où le déroulement normal du temps semblait suspendu.

La plupart des horlogers regardèrent les jeunes gens arriver, se posant des questions quand à leur venue. Zag se dirigea d’office vers celui qui semblait être le chef, ce qui se devinait à la richesse de ses habits. Barbara, elle, fut attirée par un cristal mélangeant habilement glace et feu. N’y voyant aucun danger, Zacharie la laissa faire, considérant qu’il serait assez temps de lui demander de briser quelques crânes dès qu’il s’exposerait à un refus. Mais il n’eut pas l’occasion de poser sa question.

Un des horlogers s’était approché de Barbara. Elle avait aussitôt disparue, comme par enchantement. Zag réagit promptement. Des dizaines d’installations robotiques, parmi lesquelles on trouvait des tourelles anti-personnelles, des robots d’assaut, des planeurs cybernétiques, et beaucoup d’autres systèmes de destruction, firent leur apparition. Chaque horloger était tenu en joue par un engin. La plupart levèrent les bras en l’air, en signe de soumission.

- « Silénius ! » cria le chef à celui qui venait de faire disparaître la comparse de Zag. « Qu’avez-vous fait ? »
- « Une bêtise ! » répondit Zag. « Tout le monde forme un rang. Le premier qui tente quoi que ce soit, nous le ramasserons avec une pince à épiler ! C’est clair ? »
- « Qu’allez-vous faire de nous ? »
- « Vous ramener avec moi, que vous expliquiez à la Maîtresse ce que vous avez fait de sa fille. »
- « Et si nous refusons ? » demanda l’un des horlogers. La fin de sa phrase disparut alors que son corps se consumait, brûlés par une rafale de laser surpuissante.
- « Le refus n’est pas un choix ! » ordonna Zag.
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Poulpe
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MessageSujet: Re: Futur Imparfait (Version Poulpeuse)   Futur Imparfait (Version Poulpeuse) EmptyJeu 3 Jan - 18:57

- « Silénius, si je ne me trompe ? » demanda Brenda. « Peut-on savoir ce qui vous est passé par la tête ? »
- « J’ai fait ce qui devait être fait. » répondit l’horloger.
- « Au risque de voir votre petite clique de voyageurs temporels disparaître ? » La Maîtresse eut un sourire amusé. « Vouliez-vous jouer au héros ? Vous êtes-vous dit que je serais affaiblie, suite à la disparition de ma fille ? »
- « … »
- « Peine perdue. Je connais Barbara mieux que quiconque. Bien sûr, elle n’est pas aussi brillante que Zag. Mais elle saura tout de même ce que vous avez fait d’elle. Maintenant, ce que je veux savoir, c’est l’époque à laquelle vous l’avez envoyé. »
- « Je n’ai rien à vous dire. »
- « C’est ce que nous verrons. » fit une voix.

Bloody Kris était entrée dans le bureau de Brenda. Il lui restait un certain charme, même si les années l’avaient diminué. Elle avait revêtue une robe de sorcière, et ses cheveux bleu ciel étaient plus longs qu’à l’époque où elle avait rencontré Zane. Elle et le Mastermind n’avaient eu qu’un seul enfant, et, selon leurs dires, cela valait mieux. Si Zag n’était pas méchant, il était cependant suffisamment spécial pour ne pas avoir envie d’un second spécimen dans son genre. La Dominatrice s’était concentrée sur les recherches magiques, devenant ainsi la spécialiste d’Arachnos dans ce domaine.

- « Les messagers de l’Ouroboros ? » demanda Kris à son ancienne comparse, devenue sa supérieure hiérarchique, en contemplant les personnes à genoux, menacées par les soldats.
- « Oui. »
- « Que s’est-il passé ? »
- « Ce monsieur sembla avoir kidnappé ma fille, en l’envoyant dans une autre époque. »
- « Espère t’il modifier le passé ? »
- « Il refuse de me le dire. D’où le fait de demander ton intervention. »
- « La torture physique ne me fera rien. » fit Silénius.
- « Torture physique ? » questionna Kris. « Quelle horreur ! Tout ce sang, c’est répugnant. Et puis, avec un bon entraînement, on y résiste bien. Non, le mieux reste encore ma méthode. »

Kris s’était forgée une réputation abominable. En se servant des souvenirs de Kinra, elle avait permis à Arachnos de se débarrasser du Cercle des Epines. Depuis, elle procédait aux interrogatoires, en utilisant une méthode bien plus cruelle que les sévices corporels. Elle arrachait l’âme de ses victimes, et s’en prenait directement à celle-ci. Peu purent se vanter d’avoir tenu tête à Bloody Kris. Dans les faits, on pourrait même dire qu’aucun ne le put. Les rares ayant résisté avaient fini leur vie handicapés, ou bien leur essence spirituelle, incapable de tenir le choc, s’était évaporée.

- « Je l’emmène au laboratoire, pour préparation. » fit la Dominatrice. Deux prophétesses entrèrent à sa suite, emmenant le dénommé Silénius. « Je te contacte dès qu’il est prêt à passer aux aveux. »
- « Merci. Je fais enfermer les autres sous bonne garde, au cas où. »

Moins d’une heure plus tard, dans le bureau où Brenda s’était enfermée seule, pour réfléchir, elle fut confrontée à l’apparition astrale de Bloody Kris. La forme éthérée était le moyen de communication de prédilection de la Dominatrice. Elle s’en servait régulièrement pour surprendre son monde.

- « Brenda … »
- « Oui ? »
- « Il a envoyé Barbie dans le passé, aux environs de l’époque où tu as constaté que tu étais enceinte. »
- « Il veut déclencher un paradoxe du grand-père ? »
- « Oui. Il a apparemment reçu une forte somme en artefacts précieux pour accomplir cela, mais n’est pas capable de donner le nom de son employeur. »
- « Merci. »
- « Que fais-je de l’individu ? »
- « Remets son âme dans son corps, et rendons-le à ses amis. »
- « Tu sais que … »
- « Oui, je sais. Il sera, au mieux, un gros légume. Ca leur fera un exemple. Je les libèrerais dans un mois. »
- « Pourquoi ? »
- « Pour laisser le temps à ton mari de contrebalancer la situation. »
- « D’accord. »

La forme astrale de Kris disparut de la salle, pendant que Brenda se levait pour aller appuyer sur un interrupteur camouflé. Un écran plat, grandiose, fit son apparition sur le mur, surgissant du néant. Il s’alluma soudain, dévoilant un atelier de haute technicité. La Maîtresse d’Arachnos appela.

- « Zane ? Zane ? Tu es là ? »
- « Encore et toujours. » répondit une voix.

Le Mastermind fit son apparition sur l’écran. Comme Kris, il avait pris un petit coup de vieux. Il portait une barbe qui s’ornait de quelques poils blancs, et son crâne commençait à se dégarnir. Il portait les mêmes lunettes qu’au début de sa carrière. Il s’occupait, au sein d’Arachnos, de tout ce qui avait trait à la technologie, avec l’aide de son fils.

- « Penses-tu pouvoir comprendre la technologie employée par les mecs de l’Ouroboros ? »
- « Pas dans la minute, mais ça doit être faisable. » Il marqua un temps d’arrêt. « Ca irait plus vite si je pouvais compter sur Zag, mais depuis la disparition de Barbie, il est encore plus la tête dans les nuages qu’à l’ordinaire. »
- « Et bien, secoue-le un peu, en lui faisant miroiter qu’il retrouvera sa petite amie plus vite, comme ça. » répondit-elle, un peu exaspérée.

L’écran s’éteignit, la laissant seule dans le grand bureau. Jamais elle n’avait été aussi longtemps séparée de sa fille, ce qui lui donnait un peu le cafard. Cependant, elle savait que celle-ci ne resterait pas sans rien faire. Brenda misait sur le fait que son héritière aurait sans doute l’idée de la rechercher, dans le futur, sans lui faire de mal, pour obtenir son aide et rentrer chez elle.
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MessageSujet: Re: Futur Imparfait (Version Poulpeuse)   Futur Imparfait (Version Poulpeuse) EmptyJeu 3 Jan - 19:22

Ce fut l’odeur immonde de déchets en putréfaction qui tira Barbara de son inconscience. Elle se releva en geignant. Elle était fort heureusement tombée à côté de l’immense flaque de boue, à peine deux mètres devant elle. Elle portait, comme lors de sa disparition, une jupe rouge et courte, un haut décolleté de la même couleur, et des bottes carmin. Ses collants n’avaient pas filé, malgré le choc. Elle tâta dans son dos, avant de constater que son attirail, une simple plaque de métal, rouge elle aussi, avait disparu. Elle pesta en tapant du pied sur le sol. Le seul équipement qu’il lui restait était ses lunettes de soleil, accrochées à son décolleté, ayant miraculeusement survécues au crash. Elle ressuya un peu de poussière du plat de la main, puis quitta la ruelle obscure où elle venait d’atterrir.

Les artères principales paraissaient aussi sales que l’endroit qu’elle venait de quitter. A sa gauche et sa droite, des humains d’allure pitoyable dormaient sur des cartons. Une odeur de crasse et de pourriture monta jusqu’au nez de la jeune femme, qui ne put retenir une exclamation de dégoût et de surprise.

- « Je suis où, là, bon sang ? » fit-elle, plus pour elle-même que pour les clochards qui la regardaient avec un air étonné. Ils avaient été surpris par l’irruption de cette femme de haute stature.
- « Et ben, pour un morceau, c’est un beau morceau. » lâcha le plus sale d’entre eux.

Comme d’ordinaire avec Barbara, la réaction ne se fit pas attendre. Elle souleva le clochard du sol, à bout de bras, l’abattant sans ménagement sur le mur. Les acolytes du poivrot s’enfuirent sans demander leur reste, craignant qu’après avoir réglé le compte de leur ami, elle ne se tourne vers eux. Celui qu’elle tenait avait de longs cheveux sombres, disséminés, qui tombaient sur ses épaules voûtées. Ses vêtements n’avaient pas dû voir une machine à laver depuis quelques décennies. Il puait la sueur et les égouts de la ville avaient dû, plus d’une fois, recevoir sa visite.

- « Première question, où suis-je ? » lui demanda t’elle.
- « Ben … sur l’île Clémence ! » répondit le malheureux.
- « Clémence ? » demanda Barbara, étonnée.

Elle avait le souvenir d’une île luxuriante, que sa mère avait fait rénover en grandes pompes, et qui était devenue une sorte de station balnéaire, pour hommes d’affaires aux relations douteuses. On y trouvait de beaux et grands immeubles, aux façades éclatantes. Un simple piège à touristes, lui avait une fois expliqué Zag.

- « Ridicule ! Ce n’est pas l’île Clémence ! »
- « Si, je vous l’assure ! Je n’ai pas menti, je n’ai pas envie de mourir ! »
- « Bon sang, mais qu’est-ce qui s’est passé, ici ? Où sont les bungalows, les plages de sable blanc ? »
- « Quoi, comment ça ? »
- « Qui a détruit l’île ? »
- « Vous ... Vous venez du passé ? » Cette simple question fit quelque peu fonctionner les synapses de Barbara.
- « L’Ouroboros ! » fit-elle.

Elle se souvint alors de l’individu qui l’avait accosté, lui expliquant qu’il savait ce qu’elle cherchait, et qu’il pouvait lui dire où cela se trouvait. Elle s’était approchée du cristal, en sa compagnie, et il lui avait dit de le toucher. Au simple contact de l’objet, elle s’était sentie attirée dans le vide, et n’avait repris conscience que dans cette ruelle.

- « On est en quelle année ? » La question était posée agressivement.
- « Deux mille huit, m’dame ! » répondit le clochard, toujours fixé au mur.
- « Non ? »

Elle le laissa tomber de sa hauteur. Il heurta le sol dans un cri de douleur, et, en boitant, s’empressa de s’éloigner de Barbara. Elle se retourna, contemplant la déchéance de l’endroit. Personne n’avait détruit l’île Clémence de ses souvenirs, celle-ci n’existait simplement pas. Ces considérations firent avoir la migraine à la jeune femme. Elle vit une grande installation noire, dans le lointain. Ne sachant pas trop que faire, dans cette situation, elle entreprit de trouver quelqu’un qui pourrait la renseigner. Elle interpella un officier de l’Arc, qui, considérant la tenue de Barbara, consultait ses listes d’avis de recherche, pour savoir si cette grande bringue musculeuse s’était ou non évadée du Zig.

De son côté, Barbara ne reconnaissait pas en lui un agent de l’Arc. Sa mémoire lui jouait souvent des tours, et les costumes des défenseurs de la loi avaient été maintes fois remaniés, au cours des années qui suivirent l’accession au trône de Brenda. De même, le nom de l’organisation lui-même avait été modifié, suite à des affaires de corruption, plus ou moins fausses, il est vrai, étant donné que certaines étaient pure invention des services de propagande de la nouvelle Arachnos.

- « Dites, vous connaissez un moyen de voyager dans le temps ? » L’autre la regardait, cherchant encore dans ses avis. Lorsqu’il vit qu’elle n’y figurait pas, il lui fit un sourire.
- « Hélas, non, mademoiselle. Ce seul talent est dévolu aux messagers de l’Ouroboros. »
- « Ah ? Vous savez où je pourrais les trouver ? »
- « Non, malheureusement. Mon niveau d’accréditation ne me permet pas de telles fréquentations. »
- « Ha. Vous connaîtriez quelqu’un qui le pourrait ? »
- « Pas à ma connaissance. Puis-je savoir ce que vous leur voulez ? Les numéros du Loto, peut-être ? »
- « Nan, je veux juste rentrer chez moi. »
- « Chez … chez vous ? » Il comprenait maintenant pourquoi il ne l’avait pas trouvé dans sa liste de malfaiteurs. « Dites-moi, que faites-vous, dans la vie, chez vous ? »
- « Je travaille pour Arachnos. »

Il sortit son fusil rapidement, la tenant en joue.

- « Au nom de l’Arc, je vous arrête. »
- « L’Arc ? » s’étouffa Barbara. « Ouh, espèce de sale hypocrite ! »
- « Comment ça ? »
- « Tu as profité de ma faiblesse pour tenter de me berner ! »
- « N’importe quoi ! Rendez-vous ! »
- « Dans tes rêves ! »

Elle le frappa au visage, mais eut une exclamation de surprise dans ses traits. Sa force était considérablement amoindrie. En temps normaux, un individu comme celui qu’elle avait en face était KO au premier coup. Là, il se releva, encore indemne, hormis un vilain bleu à la mâchoire.

- « Mais ho, c’est quoi ça ? » fit Barbara, en regardant ses mains. « Qu’est-ce qu’il m’arrive ? »
- « Pas très informée, hein ? » répondit l’agent de l’Arc. « La régression temporelle engendre une perte de pouvoirs, te ramenant au niveau que tu avais à l’époque à laquelle tu remontes. » Il sourit. « C’est mon jour de chance, on dirait. »

Il arrêta de sourire. Barbara venait de lui balancer un solide coup de pied directement dans les bijoux de famille. Il s’effondra au sol, tête en avant, tenant son entrejambe en mains, pendant que la jeune femme courrait vers le bâtiment noir qu’elle avait vu de loin. Elle devinait de ce dont il s’agissait, et elle savait qu’elle y trouverait refuge.
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MessageSujet: Re: Futur Imparfait (Version Poulpeuse)   Futur Imparfait (Version Poulpeuse) EmptyMar 29 Jan - 18:28

- « C’est là-dedans ? »
- « Oui. »
- « Vous êtes sûre ? »
- « Certaine. Mes renseignements sont fiables. Votre matériel est ici. »

L’une des interlocutrices était une femme, aux cheveux bruns, dont la pointe était teinte en rouge. Elle avait une posture fière, élégante, en désignant l’entrée camouflée. Elle répondait au nom de Vanessa Pirelli. Se balader la nuit était devenu une seconde nature, chez la jeune femme. C’était à ce moment précis qu’elle faisait ses plus belles affaires, à l’heure où tout le monde dort. Avec son pantalon blanc, ses chaussures assorties, et son débardeur vert clair, elle avait tout l’air d’une vendeuse en immobilier qui tentait de refourguer un appartement miteux à un client crédule.

L’autre était une grande bringue musculeuse, dans une robe rouge courte et moulante, dépassant Vanessa d’une bonne tête. Depuis deux semaines que Barbara se promenait dans notre monde, elle avait pris ses repères, et sa force revenait naturellement à ce dont elle était habituée, bien qu’encore inférieure à son ancienne puissance. Sa tenue ne variait pas beaucoup, car elle tenait à rentrer chez elle avec ses vêtements, ceux de notre époque lui paraissant obsolètes et démodés. Elle ôta ses lunettes de soleil, coinça l’une des branches de sa monture dans son corsage, les laissant pendre en extérieur, et jeta un rapide coup d’œil à l’entrée.

- « Qui bosse là-dedans ? » demanda t’elle.
- « Arachnos. Maintenant, je vous ai fourni le renseignement. Pour la récupération de votre … » proposa Vanessa.
- « Héla, du calme. Je suis assez grande pour aller le rechercher moi-même. »
- « Je n’en doute pas. » Barbara hésita un court instant, puis posa une question.
- « Par curiosité, ça me coûterait combien pour que vous y alliez ? »
- « Compte tenu de la difficulté de la mission, cinq cent mille. »
- « Argl ! » s’étrangla la plus grande des femmes. « J’y vais toute seule. Mais si vous m’avez menti, ça risque de barder pour votre matricule ! »
- « Mes informations sont fiables. » protesta Vanessa. « Votre plaque de métal rouge est actuellement étudiée ici, sous toutes ses coutures. Je suis formelle. Vous m’avez payée pour que je la retrouve, c’est fait. »

Trois jours plus tôt, elles s’étaient rencontrées, un petit peu par hasard. En pleine nuit, après une rixe, Barbara s’était réfugiée dans un vieux parc abandonné, pour y prendre un peu de repos, parc dans lequel Vanessa recevait un appel d’un de ses clients. Après avoir compris que la personne au portable était une professionnelle du recel d’objets, il était venu à l’esprit de Barbara d’avoir recours à ses services pour remettre la main sur son équipement.

Celui-ci se présentait, ainsi le décrivit-elle à Vanessa, sous la forme d’une plaque métallique rouge de forme rectangulaire, d’environ quarante centimètres de long, de quinze de large, d’une épaisseur d’un centimètre, l’un des embouts finissant en arrondi, et duquel sortait un languette métallique assez grande pour y poser le pouce, permettant aussi, selon toute vraisemblance, d’attacher la plaque. L’ensemble devait peser, à première vue, dans les quinze kilos.

Vanessa, forte de son réseau d’informateurs, avait rapidement repéré la trace de l’objet, et, après avoir fait payer Barbara, l’avait conduite jusqu’à l’entrée du repaire de ceux actuellement en possession de l’objet. C’est ainsi que, trois jours après la prise de contact entre elles, la fille de Brenda parvenait à remettre la main sur son équipement, perdu lors du voyage temporel.

A l’intérieur de la base, dans la section destinée à l’étude des objets et appareils ayant pour origine une technologie inexploitée, deux savants émettaient des conjectures sur l’étrange métal dont était composée la plaque. Celle-ci était scellée sous un verre incassable, posé sur un piédestal composé de circuits électroniques. Plusieurs scanners tournaient en continu autour, accrochés au plafond par un grand vérin multi segments, comme un bras aux multiples articulations.

- « Formel, aucune trace de radioactivité. Il y’a bien une source d’énergie, mais pas de quoi fouetter un chat, et elle est en veille, qui plus est. »
- « Une fois relâchée, qui sait le résultat que cela peut donner. »
- « Qu’ont données les analyses ? »
- « Pas moyen de prélever des échantillons, il a fallu procéder par spectrographie. »
- « Et alors ? »
- « Cette plaque est composée d’un polymère métallique inconnu. La structure est incroyablement condensée, comme si le métal avait été pressé au niveau moléculaire. »
- « Ce qui explique l’impossibilité d’en obtenir un extrait, je présume ? »
- « Exactement. En plus, nous ne pouvons pas nous permettre de l’endommager, ce qui abîmerait peut-être ce léger mécanisme interne, que nous avons pu détecter aux rayons X. »
- « De quoi s’agit-il, à votre avis, cher confrère ? »
- « Mon avis ? Je n’en ai aucun. Avec les niveaux d’énergie que nous avons pu détecter, il ne s’agit nullement d’une arme. Quand à la technologie employée, elle sort de l’ordinaire. »
- « Equipement de super-héros ou vilain ? »

Les lumières se coupèrent, remplacées par des lampions rouges, une alarme tonitruante résonnant aux tympans des savants. L’alerte intrusion venait de s’activer, indiquant que la base était prise d’assaut. Les scientifiques imaginaient déjà l’entrée en fanfare des soldats de l’Arc, préparant leur numéro d’acteurs, qu’ils peaufinaient depuis quelques temps, déjà. Bien sûr, ils avaient accepté de travailler pour Arachnos, moyennant des finances substantielles. Mais, pour ne pas perdre la face, ils raconteraient partout qu’en fait, Lord Recluse les avait fait kidnappé pour servir ses noirs desseins. Ainsi, ils reviendraient au pays en héros.

Mais ils n’avaient pas pensé que l’attaque lancée contre la base était menée par une femme seule, et que celle-ci se fichait pas mal de leur existence. Tout ce qui comptait, à ses yeux, c’était de reprendre ce qui lui appartenait, et lui servait à se battre. Comment une simple plaque remplirait-elle cet office ? Vous le saurez bientôt.

Dans les couloirs, l’affrontement était passé de violent à calme. Au début, les troupes se dépêchèrent de vouloir en finir avec les intrus, et se regroupaient en se dirigeant vers l’entrée. Ensuite, après un rapport succinct indiquant qu’il n’y avait qu’un seul intrus, la plupart des soldats étaient retournés à leurs occupations, estimant que leurs collègues parviendraient à maîtriser une personne isolée. Mal leur en pris. Barbara, passablement énervée par les premières embuscades, distribuait baffes sur baffes, faisant s’envoler les malheureux soldats d’Arachnos comme des fétus de paille. En ayant insisté un peu, les soldats auraient peut-être pu réussir à la repousser. Mais dans la situation actuelle, où ils ne se jetaient sur elle qu’à son approche, elle avait le temps de récupérer un peu de force, et de recommencer son numéro.

La surprise des deux scientifiques fut grande, lorsque la porte s’envola sous un coup de poing aussi sauvage que mortel. Ils la virent entrer dans la salle, puis se diriger vers le pupitre de verre, sous lequel la plaque rouge était encore analysée. Alors qu’elle se penchait pour soulever la cage translucide, les scanners, qui continuaient de tourner autour de la surface, pour analyses, heurtèrent la tête de Barbara. Celle-ci, énervée au possible, attrapa les senseurs, et tira sur le bras métallique, arrachant, par la même occasion, une partie des installations électroniques camouflées dans le plafond du laboratoire. Elle jeta le tout un peu plus loin.

- « Qui êtes-vous ? » demanda l’un des savants. « Laissez cet appareil en place ! »
- « C’est à moi ! » répondit Barbara, en désignant la plaque rouge, sur le ton d’une gamine à qui l’on aurait soustrait son jouet.
- « A vous ? »

Elle voulut soulever la cage de verre, mais celle-ci était bien fixée. Ses doigts glissaient sur la surface lisse.

- « Peine perdue. » fit l’un des savants. « Ce n’est pas du vulgaire double vitrage. C’est un composé organique hyper résistant. Même si vous parveniez à le fissurer, il résisterait. »

Barbara donna un grand coup de poing dans la vitre, mais manifestement, le savant n’avait pas menti. Le verre, en surface, s’était craquelé et morcelé, et, en dépit de deux autres coups aussi violents que le premier, ne cédait pas.

- « Ouvrez ça ! » ordonna Barbara.
- « Je refuse ! » répondit le savant.

La gifle que lui donna la femme le fit décoller, et il atterrit sur le mur, pourtant éloigné d’une dizaine de mètres. Son collègue, suite à cette démonstration de violence, fut plus conciliant.

- « Je ne peux pas. » gémit-il. « Ce n’est pas que je n’ai pas envie de vous aider, mais comprenez que nous n’avons pas le contrôle de ce réceptacle. »
- « Pourquoi ? »
- « Peut-être qu’en haut lieu, ils craignent que quelqu’un ne se sauve avec. »
- « Bon, tant pis. » soupira Barbara.
- « Vous renoncez ? Sauvez-vous vite alors, avant que les gardes … »
- « Des clous ! » répondit-elle.

Elle se mit à genoux, et, plutôt que de s’acharner sur la vitre blindée, donna des coups de poing dans le socle qui soutenait le tout. Elle créa ainsi deux trous, dans lesquels elle glissa ses mains, et souleva, sous le regard étonné du scientifique restant, le bloc entier. Elle le retourna ensuite, et commença à arracher les composants du socle un à un, jusqu’à finalement parvenir à la plaque rouge.

- « Et moi qui ne voulait pas me salir ! » soupira à nouveau Barbara.
- « Vous … vous vouliez juste …. ne pas vous salir ? »

Barbara prit la plaque, la hissa à hauteur de ses yeux, et l’examina.

- « Moui, pas esquintée. »
- « Nous aurions eu du mal. Au fait, comment cela … »

Il n’eut pas le temps de finir sa question. Barbara posa son pouce sur la languette, et ce fut un festival. Des morceaux de métal tombaient de la plaque, et, une fois au sol, se transformèrent en fragments d’armures. Une visière, des épaulières, un plastron, des bottes et des gantelets firent ainsi leur apparition sous les yeux étonnés du savant. A la fin, il ne restait, de la plaque de métal, que le cadre. La femme glissa les doigts sous la languette, puis tira sur ce qui ressemblait à un fil. Ce fil se déplia en un haut moulant, sûrement conçu pour réduire le frottement entre la peau et l’armure. Le cadre, à son tour, se transforma en un élément d’armure, une ceinture métallique.

Barbara enfila les morceaux un à un. Même si elle était physiquement plus forte qu’un humain normal, sa résistance n’était pas aussi grande que celle de son père. Aussi, pour compenser, dès qu’elle commença à travailler pour sa mère, cette dernière la dota de portions d’armures, afin de réduire les chocs. Evidemment, la jeune femme, relativement coquette, ne voulant pas se dissimuler tout le temps sous une armure, avait demandé à son compagnon, Zag, de mettre au point un système pour pouvoir porter en permanence son équipement. C’est ainsi qu’il avait mis au point un métal à mémoire, matériau qui, sous l’influence d’une simple impulsion électrique, pouvait changer de forme.

- « Voilà, je suis fin prête ! »
- « Mais comment avez-vous fait ça ? »
- « Ha, ha, ha. » rit Barbara. « Vous me demandez à moi de vous expliquer ? Je n’en sais rien. C’est à peine si je sais m’en servir ! Alors vous expliquez comment ça marche, ce truc-là. »

Deux gardes entrèrent dans la salle, tirant en rafale. La peau de Barbara lui permettait de résister à de petits calibres comme ceux-ci, mais ils laissaient souvent des bleus. Avec les morceaux d’armure, elle limitait encore plus les dégâts. Une fois la rafale passée, elle se lança avec force à l’assaut des deux nouveaux adversaires, qui n’eurent nullement le temps de se lamenter sur leur défaite. Barbara quitta la base, non sans, au passage, amocher sérieusement quelques téméraires se croyant assez fort pour la stopper.

Dès le retour à l’air libre, elle se rendit sur les hauteurs de la colline, où Vanessa Pirelli attendait toujours.

- « Encore là, mademoiselle Pirelli ? »
- « Nous avons presque le même âge, tu peux m’appeler Vanessa. Tu n’as pas récupéré ton attirail ? »
- « Ben, j’le porte. »
- « Je croyais que ton équipement, c’était cette plaque rouge ? »
- « En version repliée, oui. En déplié, ça donne ça. »
- « Ah, d’accord. »
- « Pourquoi tu es encore là, au fait ? » demanda Barbara.
- « Je me disais juste que si tu te plantais, je serais là pour aller leur piquer le matos. Et, qu’au pire, je te ferais payer le prix fort pour l’obtenir. »
- « Et ben, c’est raté ! »
- « Merci, j’avais vu. »

Elles se séparèrent, Barbara repartant vers l’archipel des Nerva, Vanessa retournant à Cap au Diable. Dans le ferry, Barbara sentit quelque chose d’inhabituel dans sa poche. Elle y trouva un téléphone portable, replié, dans lequel était inséré un message.

« Ce téléphone est une ligne privée, pour me joindre directement. Tous les changements, mots de passe ou numéro de ligne, se font par le biais de clients de confiance, auxquels je confie ces téléphones bien particuliers. Je fais peut-être une erreur en te refilant celui-là, mais je ne peux m’empêcher de te trouver sympa et digne de confiance. Fais en bon usage, et contacte-moi si tu as besoin d’autre chose. Au besoin, j’espère pouvoir te demander ton aide par ce même biais.

Vanessa. »

- « Chouette, je me suis fait une copine ! » fit Barbara.
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MessageSujet: Re: Futur Imparfait (Version Poulpeuse)   Futur Imparfait (Version Poulpeuse) EmptyVen 7 Mar - 17:56

Note de l'auteur : en deux parties Wink

Dans le futur …

- « Alors, Zane, où en es-tu ? » questionna Brenda, tandis que le visage du Mastermind apparaissait sur l’écran.
- « Ca n’avance pas des masses, même avec le coup de main de Zag. »
- « Y’aurait-il quelque chose que l’incroyable Mister Zane ne pourrait pas comprendre ? »
- « Comprendre, c’est déjà fait. Faire fonctionner, c’est une autre paire de manches. »
- « Explique-toi. »
- « Il semblerait que nos amis les Horlogers aient prévu que ces cristaux de voyage temporel ne soient utilisables que par eux-mêmes, ou par les gens qu’ils estimeraient dignes de confiance. Nous nous sommes emparés de force des dispositifs dorés permettant de rejoindre leur strate. Ils ne nous ont donc jamais accordé le droit de nous en servir. »
- « Comment peut-on l’obtenir ? »
- « Je crois qu’ils seront bien moins conciliants, maintenant, avec l’état dans lequel tu leur as rendu Silenius. »
- « Peut-être lorsqu’il verra ce que je ferais subir à ses acolytes, leur chef me donnera l’autorisation. »
- « Il y’a plus simple, je pense. Puis-je te voir ? »
- « Pas dans l’immédiat, j’ai d’autres problèmes à régler. Disons ce soir. »
- « Autour d’un bon repas ? Je préviens Kris que nous aurons une invitée, alors. »
- « Ca marche. A tout à l’heure, continuez de bien bosser tous les deux. »

L’écran s’éteignit, laissant Brenda dans l’obscurité de son bureau. Elle claqua dans ses mains, et la lumière revint. Elle se rendit jusqu’à son bureau, et recommença à lire les rapports que lui avaient donné ses subalternes. Le soldat Orion, son secrétaire particulier, l’exécuteur des basses besognes, entra après avoir frappé.

- « Maîtresse ? »
- « Qu’y a-t-il, Orion ? »
- « Avez-vous des nouvelles de votre fille ? » Brenda soupira.
- « J’ai bien d’autres problèmes plus importants à régler que la disparition inattendue d’un de mes soldats. »
- « Mais … »
- « Il suffit. Barbara est assez grande pour s’en tirer seule. »
- « Bien, Madame. »

Le soldat Orion quitta la pièce, jetant un dernier regard derrière lui avant de refermer la porte. Brenda leva les yeux au ciel, en soupirant de nouveau. Où qu’elle soit, Barbara devait s’amuser à casser quelques membres, et tenter de revenir à cette époque-ci. Zane avait laissé sous-entendre qu’il avait une idée. « Il y’a plus simple, je pense. » Il avait conservé, de ses jeunes années de super vilain, cette manière de s’exprimer en nonobstant des informations importantes. D’une ombre du bureau, une forme s’extirpa.

- « Qui va là ? Ah, c’est toi. »

L’armure. L’ancienne armure de Peur Nocturne avançait vers la Maîtresse. Et, le pire, c’est que l’on voyait, par quelques interstices, qu’elle était vide de tout occupant.

- « Cet Orion … » commença l’armure, d’une voix aigrelette, une sorte de copie mal enregistrée de la voix de Brenda, lorsqu’elle était plus jeune.
- « Il te semble un peu trop curieux, n’est-ce pas ? C’est normal. »
- « En quoi est-ce normal ? » questionna l’armure.
- « C’est un agent double. Il renseigne l’Arc sur tout ce que je fais ici. »
- « Si vous le savez, alors pourquoi … »
- « … je le laisse continuer ? Et bien, tout simplement par propagande. »
- « Je ne saisis pas. »
- « Par exemple, à l’instant, je viens de lui faire comprendre que perdre un soldat n’est rien pour moi, même si il s’agit de ma propre fille. Bien sûr que je suis inquiète. Quelle mère ne le serait pas, pour sa fille ? Néanmoins, je maintiens, grâce à ce petit crétin et les informations qu’il revend, ma réputation d’être sans-cœur. »
- « Voulez-vous que j’aille rechercher votre fille ? »
- « Tu disposes d’un moyen que je ne connais pas ? »
- « Non. »
- « C’est très aimable de ta part de me le proposer, cependant. »
- « Je vous en prie, Maîtresse. » L’armure hésita un instant. « Maîtresse ? »
- « Quoi donc ? »
- « Cela fait longtemps que vous ne m’avez plus utilisée. »
- « Hélas, j’ai renoncé aux titres d’aventurière et de super vilaine pour devenir la tête pensante d’Arachnos, et cela implique quelques sacrifices. Je suis néanmoins rassurée de savoir que tu veilles sur moi. »
- « Je retourne dans mon placard, Maîtresse, alors. »
- « Bon repos. »

L’armure avait développé sa propre intelligence, au fur et à mesure des années, mais ne s’était jamais détachée de sa propriétaire. Brenda avait soigneusement caché à tous, y compris ses fidèles lieutenants et sa propre fille, que son armure, avec laquelle elle agissait sous le pseudonyme de Peur Nocturne, était un être métallique vivant composé d’une multitude de micro-organismes.
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MessageSujet: Re: Futur Imparfait (Version Poulpeuse)   Futur Imparfait (Version Poulpeuse) EmptyVen 7 Mar - 17:57

L’après-midi passa vite, et l’heure du repas arriva. Brenda activa son interphone.

- « Orion, je dîne en ville. »
- « Est-ce que je vous accompagne, Maîtresse ? »
- « Non, nullement, je serais avec deux de mes lieutenants. »
- « A vos ordres. » termina le soldat, avec une pointe de déception dans la voix.

Brenda eut un sourire, sachant le pourquoi de cette déprime. Elle discutait toujours de ses plus grosses affaires avec ceux qui constituaient ses rares amis. En général, cela se déroulait dans leurs habitations, des demeures si bien protégées qu’il était impossible d’y placer mouchards et micros. Elle se leva, quitta son bureau par une porte dérobée, camouflée derrière une affiche de recrutement. Derrière celle-ci, un long couloir obscur conduisait jusqu’à un appareil composé de deux disques métalliques, l’un fixé au sol, l’autre au plafond, parfaitement symétriques l’un à l’autre. Une vibration agita les deux disques, en même temps, et Brenda disparut de la pièce, pour réapparaître dans une autre.

Celle où elle venait d’arriver était meublée dans un style très Louis XV. En fait de salle de téléportation, on aurait plutôt dit une chambre aménagée dans cette optique, hormis que le lit avait été retiré, et que seuls les placards et les affaires de l’occupant étaient restés en place. Les disques s’enfoncèrent dans le sol et le plafond, et un mur glissa, faisant surgir un lit double place. Se dirigeant vers l’une des armoires, Brenda échangea sa tenue noire frappée au logo d’Arachnos contre une robe de soirée vermeille. Elle se rendit ensuite dans la grande salle à manger, où Kris et Zane étaient déjà attablés, en train de discuter, pendant que leur fils regardait dehors, par la fenêtre, le soleil qui se couchait.

Le repas avait déjà été servi, en avance, par les sbires robotiques du Mastermind. Les nouveaux modèles de serviteur mécanique de Zane prenaient l’apparence d’androïdes féminins, qui ressemblaient étrangement à Kris lorsqu’elle était plus jeune.

- « A table. » fit Zane, à l’adresse de son rejeton. « La patronne vient d’arriver. »

Celle-ci s’assit en bout de table, à la place du chef, et commença en prenant son verre de vin. Zag se plaça à l’autre bout de la table, entre ses parents. Après avoir bu une gorgée, Brenda s’éclaircit la voix, et s’adressa à Zane, qui était assis directement à sa gauche.

- « Tu as laissé sous-entendre que tu avais peut-être une opportunité à me proposer, concernant l’affaire de Barbara. J’écoute, qu’as-tu à me dire ? Bonne nouvelle, j’espère ? »
- « En fait, il faudra patienter un peu. J’ai demandé à quelqu’un de venir nous retrouver. »
- « Tiens donc ? Le grand Mister Zane a besoin d’aide ? »
- « Je n’ai jamais refusé un coup de main, surtout venant de … ah, la voilà. »
- « Bonsoir, tout le monde ! » cria Bad Cat, en entrant sans frapper dans la salle. « Ho, repas à la française ? Je suis contente que vous nous ayez invitées. »

Même en restant lieutenant sous les ordres de Brenda, Bad n’avait jamais renoncé à son indépendance. Il restait de beaux atours, à l’ancienne Brute, mais quelques stigmates du temps avaient fini par faire leur apparition. Ses cheveux, qu’elle maintenait dans une couleur ocrée autrefois, avaient retrouvé la couleur blonde d’origine, sûrement embellie par quelques colorations. Elle était habillée élégamment, mais portait comme un affront une paire de lunettes noires épaisses, pour ne pas être reconnue dans la rue.

Si son ex-mari, le mutant Blue Howler n’avait pas percé dans la chanson, il avait néanmoins réussi à ouvrir certaines portes à sa femme. Elle aussi adopta un nom de scène, celui de Veronica Payne, et commença à tourner dans des films d’actions. Elle s’en éloigna vite, ces navets n’ayant jamais eu d’autre intérêt que d’exploiter son physique avantageux. Elle se consacra ensuite à ce qui fut le début de sa gloire, le théâtre. Les critiques étaient élogieuses, à son sujet, et la jeune actrice passant du cinéma de peu de qualité à des prestations bien plus qu’honorables sur les planches avait été saluée par elles.

Evidemment, un tel succès avait un prix à payer, celui de voir la jalousie de son mari, qui ne réussissait pas à décoller, croître de jour en jour. Finalement, il saisira le prétexte qu’elle se soit de nouveau mêlée aux affaires de ses amis, il y’a dix ans, lors de la prise de contrôle d’Arachnos, pour divorcer. Puis, se rendant compte de son erreur, s’était placé volontairement sous le patronage de Brenda, afin de pouvoir approcher un peu son ex-femme, qui ne s’était jamais remariée depuis, et surtout pour voir …

- « Et bien, alors, Florida ? Tu traînes ? Je te préviens, si tu ne viens pas, je vais tout manger ! » fit Bad Cat, s’asseyant à table.

Derrière elle entra dans la salle à manger une jeune fille à peine plus âgée que Zacharie. Elle avait de longs cheveux blonds, légèrement bouclés à l’extrémité, des yeux gris acier lui donnant un regard dur. Ses vêtements étaient de bonne coupe, sûrement issus de la garde-robe d’un grand couturier. Elle avait l’air un peu maladroite, et manqua de peu de s’affaler au sol en tentant de s’asseoir, catastrophe que sa mère évita en l’attrapant par le coude.

- « ‘soir. » se présenta t’elle.

Comme Bad Cat ne fréquentait plus ses amis qu’en de rares occasions, Florida, nommée ainsi parce qu’elle fut conçue lors d’un voyage en Floride, ne connaissait que peu les enfants des autres amis de la Maîtresse. Florida ne travaillait même pas pour Arachnos. Veronica, anciennement Bad Cat, sa mère, tenait absolument à ce qu’elle fasse des études, et qu’elle les réussisse.

- « Ah, tu l’as amenée. Bien, bien, bien. » commença Zane.
- « Et bien oui, j’ai amenée ma fille. » répondit Bad Cat, pendant que Florida prenait ses couverts, mais sans manger. « Comme tu me l’as demandé ! »
- « Alors, Florida, comment ça va, à l’école ? » s’adressa directement à elle le Mastermind.
- « Ca va. »
- « Tu n’as pas l’air convaincue. » s’étonna t’il.

Elle n’avait rien à voir avec sa mère. Elle paraissait constamment en proie au doute, et, ainsi que l’expliqua Bad Cat, cela avait à voir avec son divorce d’il y’a dix ans, qui avait encore des répercussions sur le moral de la jeune fille. Celle-ci manquait cruellement de confiance en elle-même.

- « Hacaga n’est pas venue ? » demanda Bad Cat.
- « Remise des prix à l’école primaire de son fils … » fit Kris, anticipant la question.
- « Et Kinra ? »
- « Tu sais qu’elle refuse d’être reliée à Arachnos, désormais. Elle a coupé les ponts. » expliqua Brenda. « Je ne lui en veux pas, elle a suffisamment à faire avec ses sept enfants. »
- « Et toi, Zag ? Toujours à l’école ? »
- « Non, ils m’ont viré. »
- « Pour quelle raison, cette fois ? »
- « J’ai passé ma dernière années scolaire à humilier les profs en public. Douze cas de dépression nerveuse, dont deux avec tentatives de suicides. De toute façon, je comptais arrêter. Ils ne m’apprenaient rien. »
- « Charmant cursus ! Au fait, où est Barbara ? »
- « Disparue. » commenta Zane. « C’est la raison pour laquelle je t’ai demandé de venir, avec Florida. »

Mister Zane fit alors un résumé de la situation, de la disparition de la fille de Brenda, jusqu’à leurs tentatives pour contrôler les cristaux de glace et de feu, et leur incapacité à passer outre les défenses érigées par les Horlogers de l’Ouroboros. Bad Cat écouta avec attention.

- « Effectivement, c’est une sale affaire. Alors comme ça, on ne peut pas se servir du cristal si l’on n’a pas été sélectionné. »
- « C’est cela. Seulement, Zag et moi, on a une autre hypothèse. »
- « Laquelle ? »
- « Tout le monde peut s’en servir … »
- « Mais tu viens de dire que … »
- « … sauf, éventuellement, quelques noms bien renseignés, parce que l’on ne veut pas qu’ils y touchent. Je te le donne en mille, toi, moi, Kris, Brenda, Hacaga, probablement Kinra, ton ex-mari. Il ne me reste que … » Le Mastermind tendit les doigts vers Florida.
- « Moi ? Mais … »
- « C’est une blague ou quoi ? » demanda Bad Cat. « MA Florida ? »

La jeune fille se renfrogna. Sa mère avait toujours cette tendance à vouloir absolument régenter sa vie, à décider pour elle. Mais elle n’osait pas lui faire face. Elle détourna les yeux pour ne pas assister à la suite de la discussion, sachant qu’elle n’aurait pas son mot à dire, et que sa mère s’occuperait de la situation.

- « Silence. » fit la Maîtresse.
- « Mais … » commença Bad Cat.
- « Comme vient de te le dire Zane, nous ne pouvons pas y aller. Même si tu le pouvais, tu ne le ferais pas toi-même, pas vrai ? Tu as signé pour trente-deux représentations de cette pièce, non ? »
- « Je … »
- « Je serais là à la première, je te prie de le croire. » fit Brenda. « Mais il est aussi très important pour moi de retrouver ma fille, même si je dois donner l’impression de ne pas y attacher trop d’intérêt. »
- « Et l’idée de Zag et Zane est excellente. » fit Kris. « Quelqu’un d’aussi peu référencée que ta fille, surtout qu’elle n’est pas connue pour être liée avec Bad Cat, devrait pouvoir accéder aux portails de l’Ouroboros sans problèmes. »
- « Attendez, je suis tout de même sa mère. Elle n’est pas majeure, en plus. Et puis, ses pouvoirs … »

Fille du mutant Blue Howler, Florida avait reçu, dès sa naissance, des dons extraordinaires, qu’elle cachait soigneusement à son entourage. Seuls ses parents en connaissaient la nature exacte. Chez Arachnos, personne ne savait exactement en quoi consistaient ceux-ci. Contrairement à ce qu’avait pu croire Brenda, le sang noir ne se mélangea pas avec le sang de l’enfant de Bad Cat. Les parasites parcourant les veines de la Brute avaient simplement laissé le sang du nouveau-né circuler avec eux, pour nourrir le fœtus. Cela avait déjoué les croyances de la Maîtresse, qui pensait fermement que les parasites chercheraient à s’étendre.

- « Bad, c’est un service très important que je te demande. » fit Brenda, changeant le ton de sa voix. « Si j’avais un moyen d’envoyer quelqu’un d’autre, je le ferais. »
- « Je comprends mais … »
- « Dis-toi que ça lui fera un expérience, elle sera peut-être moins renfermée comme cela. »
- « Et toi Florida, qu’en penses-tu ? » fit Zane. « On demande son avis à ta mère, mais on ne s’intéresse même pas à celui de la plus concernée. »
- « J’aime beaucoup Barbara. »

Même si elles ne se connaissaient pas beaucoup, les deux jeunes filles avaient passé un peu de temps ensemble, lors de certains Noëls, ou pendant des leçons d’équitation.

- « Je veux bien aller la chercher. »
- « C’est du délire ! Elle ne contrôle pas ses pouvoirs ! »
- « De toute façon, avec la régression temporelle, elle repartira à zéro. » opposa Kris.
- « Mais … mais … »
- « Tu n’as rien à craindre. » fit Zane.
- « Comment ça, rien ? Elle va partir je ne sais où, à je ne sais quelle époque, et … »
- « Et avec un éclat de cristal de feu et de glace, ce qui nous permettra de la garde sous surveillance constante. Moi et Zag, nous nous alternerons pour superviser les équipes. Il est hors de question de laisser Florida y aller sans nous assurer que nous ne risquons pas une autre disparition. »
- « D’un autre côté, Kris, j’aimerais que tu prennes encore quelques individus de l’Ouroboros, pour interrogatoire. » demanda Brenda.
- « Tu penses que Silenius n’était qu’un intermédiaire, pas vrai ? »
- « C’est exact. J’ai l’intime conviction que d’autres Horlogers sont impliqués dans l’affaire. Je veux savoir précisément qui leur a ordonné d’envoyer Barbie dans le passé, et pour quelle raison. »
- « Je m’y mets dès demain. »
- « Bad … »

La Brute regardait sa fille d’un air furieux, puis, soudain, les muscles de son visage parurent se décontracter. Florida affichait un air résolu. Veronica connaissait cet air, que la jeune fille avait hérité de sa mère. Rien ni personne ne pourrait la faire changer d’avis.

- « Advienne que pourra ! » conclut-elle, avec une nuance de désespoir dans la voix.
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MessageSujet: Re: Futur Imparfait (Version Poulpeuse)   Futur Imparfait (Version Poulpeuse) EmptyMar 15 Avr - 16:57

Le futur, vingt ans après notre ère

- « Alors, Zane ? Que se passe-t’il ? »
- « Nous avons fait des séries d’essais. Avant d’envoyer Florida dans le passé, nous avons inventé, Zag et moi, un appareil de déviation temporelle. »
- « Un quoi ? »
- « C’est assez délicat à expliquer. Il a fallu nous assurer que Florida ne soit pas bloquée dans les strates du temps, comme Barbara. Alors nous avons conçu cet appareil. Il se compose d’un module d’analyse de flux temporels, couplé avec un traceur mis au point par mon fils. Le tout permet, en cas d’utilisation, de ramener ce qui a été envoyé dans le passé à son époque d’origine. »
- « Et en cas de paradoxe du grand-père ? »
- « Tu m’en demandes trop, là. C’est déjà miraculeux d’avoir inventé un tel bazar ! »
- « C’est-à-dire que si Florida part dans le passé et qu’elle ne parvient pas à récupérer Barbara … ce sera fini ? »
- « Mais non. Tu devrais me connaître mieux que ça. Cependant, nous en sommes encore aux tests préliminaires, avec cet engin. On a utilisé un robot, d’abord, programmé pour l’activer quelques minutes après avoir remonté le temps. Ensuite, avec un lapin vivant, en utilisant le système de minuterie pour déclencher l’appareil. Il ne me reste plus que la grande inconnue, savoir si un humain supporterait le voyage. »
- « Florida ne veut pas essayer ? »
- « Ce n’est pas Florida, le problème, c’est sa môman ! » fit le Mastermind, moqueur.
- « J’aurais dû m’en douter. Lorsque l’on a connu la jeunesse de Bad Cat, il est difficile de comprendre comment elle a pu devenir une telle mère ! »
- « C’est pour cela que je t’ai appelée, pour obtenir l’autorisation de recruter quelques … hum, disons ‘volontaires’ … pour tester notre invention. »
- « Concrètement, ça se traduit comment, votre bidule ? »
- « Ben, tout simplement que Florida pourra rentrer tous les soirs. Elle pourra remonter le temps grâce au cristal, et revenir grâce au déviateur temporel. »
- « Parfait. Je vais te faire envoyer quelques Horlogers de l’Ouroboros, à bonne fin de tests. »

L’écran géant s’éteignit, faisant disparaître l’image du Mastermind, derrière lequel on voyait s’affairer, sur des dizaines d’établis ultra modernes, des scientifiques aux blouses frappées du logo Arachnos. On frappa à la porte.

- « Entrez ! » cria Brenda. Le soldat Orion fit irruption.
- « Madame, les documents que vous m’avez demandé. »
- « Parfait, Orion. Pose cela ici. J’ai une affaire à régler. »
- « Concernant votre fille, Madame ? »

Brenda dévisagea Orion. Elle voyait où il voulait en venir. Si Orion annonçait à l’Arc qu’elle tenait énormément à sa fille, ces derniers tenteraient l’impossible afin de mettre la main dessus, et ainsi faire pression sur la Maîtresse. Bien sûr, Barbara savait se battre, mais pas reculer. Ils trouveraient le moyen de l’affaiblir, et de s’emparer d’elle. Brenda tenait à tout prix à ne pas avoir l’air d’être trop attachée à sa fille.

- « Je déteste me répéter. » lui fit-elle, un regard mauvais en coin. « La disparition d’un soldat est le cadet de mes soucis. Prends-en de la graine, Orion. Tu comprendras un jour que les grands chefs ne font pas de sentiments, même pour leur propre famille ! »
- « Pourtant, vous avez demandé à Bloody Kris de … »
- « Mais voyez cet impertinent, qui fouille là où il ne devrait pas. »

Le teint d’Orion vira au blanc. Il venait d’avouer avoir lu un ordre confidentiel destiné au lieutenant de la Maîtresse. Il n’en revenait pas d’avoir fait une telle faute, après deux ans passés au service de la cheftaine d’Arachnos. La sueur commença à perler sur son front.

- « La curiosité est loin d’être une qualité, ici, Orion. Tu le sais, n’est-ce pas ? »
- « J’avais cru que … je croyais que … »

Il s’embrouillait dans ses explications, perdant tout son aplomb. Il déglutissait avec difficulté. Les possibilités se multipliaient dans son esprit. Si il prenait son arme, maintenant, et qu’il la tuait, il ne sortirait jamais vivant d’ici. Même si son nom passait à la postérité, comme celui ayant tué la tête d’Arachnos, il voulait avant tout vivre. Si elle le suspectait d’être trop curieux, elle passerait au crible toutes ses affaires, et on prouverait qu’il était un agent double. Brenda, elle, s’amusait de le voir ainsi s’inquiéter pour son avenir. Elle n’avait pas pensé qu’il se trahirait aussi soudainement. Elle attendait, sournoisement, depuis deux ans, une erreur de sa part.

- « Y’a-t-il autre chose que tu as appris et que tu n’aurais pas dû ? »
- « Je suis désolé, Maîtresse. » fit il, en se courbant devant elle.
- « Tu sais qu’il n’y a pas d’excuses possibles ! »

Alors, Orion changea du tout au tout. Le visage déformé par la colère, il dressa son arme devant lui, tirant à plusieurs reprises. Les balles furent arrêtés par une carapace bleu nuit qui avait englobé la tête pensante d’Arachnos.

- « Peur Nocturne ? » fit le jeune homme. « Ca veut dire que … »
- « Hormis mes lieutenants, et je te prie de croire qu’ils savent tenir leur langue, personne n’a jamais fait le moindre rapprochement entre moi et Peur Nocturne. En tant que chef de la nouvelle organisation Arachnos, je n’avais pas besoin d’avoir un super-héros tel qu’Ogre Noir accrochés aux basques. »
- « Alors, la rumeur de décès de Peur Nocturne, et sa disparition avec l’auto explosion de son armure … »
- « Propagande, mon petit Orion. Pure propagande. L’armure disparait, avec celle qui la porte, Ogre Noir perd tout intérêt pour elle. En deux ans de ‘bons et loyaux services’ … » Brenda ricana à cette évocation. « … tu aurais dû t’apercevoir que j’étais assez douée dans les machinations les plus complexes. C’est de famille. »
- « De famille ? »
- « Oui. J’ai plusieurs petits secrets, que je ne partage avec personne. Par exemple, que je suis une descendante du célèbre maître prussien des automates. »
- « Vous êtes affiliée à … Nemesis ? »
- « Je suis quelque chose comme une arrière-arrière-arrière-petite fille. C’est que le bonhomme est très âgé ! »
- « C’est … du délire. »

Orion se disait qu’il devait sortir d’ici au plus vite, et rejoindre une base de l’Arc. Tout ce qu’il venait d’apprendre était trop important pour qu’il périsse ici. Cependant, elle venait de lui avouer que le secret de son lien de parenté avec Nemesis n’avait jamais eu d’autre dépositaire qu’elle-même, ce qui faisait de lui un indésirable porteur d’un savoir bien trop lourd pour être gardé sous silence.

- « Les Smithson sont en fait descendants des Smith de New-York, eux-mêmes s’étant appelés ainsi pour cacher la honte de porter le même nom que Nemesis. D’ailleurs, son nom réel n’a jamais été transféré aux enfants de cette famille. A l’origine de ce changement, l’un des propres fils de Nemesis, qui refusait de prendre parti pour son père. Il a tout mis en œuvre pour se faire oublier. Jusqu’à noyer le déshonneur de son nom en changeant de patronyme, et en s’arrangeant que personne, jamais personne, n’apprenne ce secret. »
- « Comment l’avez-vous su, alors ? »
- « Les archives d’Arachnos contiennent bien des trésors, en terme d’informations. Grâce aux Fortunatas. Car même si mon ancêtre a voulu changer totalement d’identité, il y’a des choses qui sont gravées à même l’esprit. Ca ne t’a pas choqué, toi qui connaît si bien mon histoire ? Pourquoi Recluse et son organisation de l’époque laissaient-ils une malchanceuse, rescapée de l’Arc, se promener d’un bout à l’autre de ces îles sans intervenir ? Pourquoi ne m’ont-ils jamais capturée, torturée, pour me faire avouer que j’étais un espion ? Quelles raisons les poussaient à demander à Kris de garder un œil sur moi ? »
- « Ils le savaient. »
- « Bien sûr. Et ils espéraient garder sous le coude un atout précieux. Maintenant, passons aux choses sérieuses. »

Orion déchargea son arme, tout en reculant vers la porte. Il ne savait pas si il parviendrait à sortir de la base vivant, mais il devait tout de même essayer. En face de lui, Brenda se contentait de quelques mouvements, afin d’éviter seulement quelques balles, les autres se perdant dans le décor. Le soldat posa la main sur la poignée de la porte, mais il n’arrivait pas à ouvrir.

- « Une sorte de verrouillage centralisé. » pensa-t’il.

Le pistolet fit ensuite entendre un clic, tandis que la culasse se bloquait vers l’arrière. Orion ouvrit des yeux terrifiés. Il avait encore des munitions accrochées à sa ceinture, mais elle ne lui laisserait jamais le temps de recharger.

- « Tu as fini ? C’est mon tour, maintenant. » lui dit elle.

Elle tendit le bras devant elle, et une sphère d’énergie radioactive le heurta en plein torse. Son arme vola, glissant quelques mètres plus loin sur le sol, tandis qu’il frappait le mur avec le dos. Son armure avait amorti le choc, ce qui avait empêché l’onde d’énergie de le transpercer de part en part. Il se redressa subitement, car il venait d’avoir l’idée de se servir du système de transport personnel de la Maîtresse, caché derrière l’un des posters de recrutement gigantesque qui ornait les murs. Il lui restait juste à savoir si il parviendrait à faire fonctionner l’appareil.

Il courut jusqu’au bureau de Brenda, glissa dessus pour se cacher derrière, en s’emparant d’un outil de bureau, un perforateur, sa dernière arme. Un rayon verdâtre passa au-dessus, le frôlant, alors qu’il tombait derrière le pupitre, en pestant. Il repéra vite le poster en question, se releva, bras levé, perforateur en main, prêt à le lancer sur la femme, pour la distraire quelques précieuses secondes afin de s’enfuir. Il n’eut pas l’occasion de lancer son projectile. Une main translucide perforait son torse, poing fermé sur ce qui ressemblait à un long filin nuageux.

- « Ha, bonjour, Kris. »
- « J’arrive pour te faire mon rapport, et je te surprends en train de t’amuser, en armure, avec ce pauvre Orion. Alors, sitôt, je me dis que ça y’est, il a fait une bourde. Dommage, il était marrant, comme agent double. »
- « Tu vas lui arracher l’âme ? »
- « A moins de ne relâcher mon étreinte, oui. »

La forme astrale de la Dominatrice était presque entièrement dissimulée derrière le corps du traître. On ne voyait d’elle que le sommet de son crâne, et son bras qui sortait du torse d’Orion. Le même bras commençait en entrer dans le corps, ce qui fit se détendre un peu l’agent double, mais il ressortit de l’autre côté, en tenant toujours les filins de nuages. Brenda se déplaça sur le côté, pour voir son lieutenant procéder à l’extraction spirituelle.

- « Sans préparation, ni rituel d’aucune sorte, » demanda t’elle à Kris, « que va t’il arriver à son âme ? »
- « Elle va se désagréger. »
- « Aucune trace ? »
- « Non, aucune possible. »

Kris termina son œuvre, ôtant du corps d’Orion les filins nuageux, jusqu’à la dernière fibre. L’homme s’effondra au sol, les yeux vides, pendant qu’un cri perçant, suraigu, retentissait dans toute la salle, et que les filaments de brume s’évaporaient entre les mains de la Dominatrice.

- « Quel cri ! »
- « C’est toujours comme ça, quand une âme se disperse. »
- « Il est vivant ? » questionna Brenda, en tapant le corps d’Orion du pied.
- « C’est une façon de voir les choses. Il n’y a plus rien, là-dedans, c’est juste une enveloppe vide. »
- « Je vais le faire renvoyer à l’Arc, avec deux petits litres d’explosif liquide dans l’estomac, les intestins et la vessie. Ca devrait leur apprendre les bonnes manières. »
- « Je suis venue t’apporter les derniers éléments issus de mon enquête. »
- « Alors ? »
- « Il semblerait qu’HR ne t’ait pas oublié. Ni Barbara, d’ailleurs. Surtout cette dernière. La copine du gros, cette Miss Mytho, aurait trouvé bizarre la ressemblance entre le chef de la secte et ta fille. Et HR, en bon gourou, vivant des nourritures de l’esprit, trouve que cette trace de son passé risque de faire tâche sur son CV. »
- « Il a donc arrosé les Horlogers pour qu’ils la fassent disparaître. Plus de traces, donc on ne peut pas prouver la faute. »
- « Que fait-on ? »
- « Je laisse ton mari terminer son invention. Contacte Blue Howler, que sa faction se tienne prête à dératiser. J’ai été assez patiente avec HR. Tu prépares l’assaut et superviseras les opérations, je te prie. »

Mais la forme éthérée de Kris resta devant Brenda. Une question paraissait lui brûler les lèvres. Elle attendit, patiemment, que la Maîtresse daigne lui poser une question.

- « Tu as tes ordres, non ? Que veux-tu encore ? »
- « C’est sérieux, cette histoire de parenté avec Nemesis ? »
- « Top secret. » fit Brenda, l’air strict. Mais elle sourit presque aussitôt. « Bon, à toi, je peux bien le dire. Le dossier de ma famille suspecte un tel lien, mais rien ne vient l’étayer. »
- « Donc les Fortunatas … »
- « … n’ont pas pu le deviner dans mon esprit. Abel Smith était un citoyen prussien, venu vivre dans le Nouveau Monde. Il semblait fuir quelque chose et cachait sa véritable identité. Rien ne permet de savoir si il était vraiment le fils de Nemesis. »

Brenda s’assit derrière son bureau, ouvrit le dernier tiroir, qui, en plus d’une serrure, disposait d’un système d’identification rétinien, vocal, et palmaire. Dans le tiroir, Kris put voir des dizaines de dossiers bien particuliers, dont le sien, et plusieurs boîtes de belle facture, comme des coffres à trésors. La Maîtresse s’en empara d’une, d’or et de cuivre, et l’ouvrit. A l’intérieur, une magnifique montre à gousset reposait sur un lit de velours pourpre. Sur le couvercle de la montre étaient gravées les armoiries de Nemesis.

- « Ca appartenait à Abel Smith. Il l’a revendu dès son arrivée sur le Nouveau Continent. Mais nul ne sait si il l’avait volé, ou si on lui avait offert. J’irais même jusqu’à croire que Nemesis l’aurait volontairement donné à Abel, quelque soit son nom, juste pour éloigner les soupçons de lui. »
- « C’est tordu. »
- « Mais ça lui ressemble. Avec Nemesis, on n’est jamais sûr de rien. » Brenda rangea l’antique appareil.
- « En tout cas, au vu de tes manigances, de tes campagnes de propagande, et de ta propension à tout contrôler, au sein de la nouvelle Arachnos, je peux t’assurer d’une chose, c’est que si tu es effectivement sa descendante, il peut être fier de toi. »

La forme astrale s’évapora sans un bruit.
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MessageSujet: Re: Futur Imparfait (Version Poulpeuse)   Futur Imparfait (Version Poulpeuse) EmptyLun 5 Mai - 17:42

Futur Imparfait, la face cachée de l’histoire Partie 1/2

Note de l'auteur : accrochez-vous à vos baskets ! Wink

Sur une petite colline surplombant le ranch où vit la secte de HR, deux personnes attendent. L’une est un homme, vêtu de bleu, des cornes vibrant en continu sur son visage. Blue Howler est accroupi, et surveille les bâtiments en contrebas, tout en discutant avec la femme qui l’accompagne. Habillée comme une sorcière, avec une robe ample et grise, Bloody Kris cherche à déceler la moindre trace d’activité. Chacun de leur côté, ils coordonnent l’action des XGen Mutants, indiquant aux sbires sur le terrain toute intervention extérieur. Une large colonne de magma s’élève du sol, et retombe durement sur les toits déjà embrasés. Les alentours du ranch sont cernés de ténèbres, où des fidèles d’HR, par milliers, viennent se perdre. Une fois à l’intérieur, on n’entend plus que des cris désespérés.

Jusqu’à présent, personne n’a réussi à quitter l’enceinte de la secte. Ceux qui ont essayé en volant ont tous été abattus à distance, par un mystérieux sniper. Installé sur une autre colline, celui qui s’appelle l’Oeil, un mutant recruté il y’a deux ans par Blue Howler, dispose de l’incroyable capacité d’orienter la direction de ses projectiles, ce qui lui permet de faire mouche à chaque fois. Si le pouvoir ne parait pas impressionnant, de prime abord, il est manifestement utile, du moment que l’on conseille à son propriétaire la bonne façon de s’en servir. Et c’est ce que le chef des XGen a fait.

Sur le terrain, une dizaine de mutants, sous les ordres de l’homme en bleu, parcourent les bâtiments, à la recherche du moindre rescapé. Un ramassis de crapules, selon Mister Zane, qui n’hésiteraient pas à tuer pères et mères dans l’espoir que cela leur apporte la célébrité. Le Mastermind n’a rien contre les mutants, en général, en étant un lui-même. Mais le procédé de recrutement de Blue Howler lui donne envie de vomir. Tous les nouveaux membres des XGen Mutants, selon Zane Lissel, mériteraient de passer par la case hôpital psychiatrique.

- « La colonne de magma, c’est … ? » demande Kris.
- « Magmita. Elle a quoi ? Seize ans ? Et c’est déjà une tueuse. »
- « Plutôt jeune. » répond la femme, en repensant à son propre passé.
- « Ah ? J’ai un rapport plutôt incomplet de Deathwalk. »
- « Deathwalk ? »
- « Un nouveau. Le champ de ténèbres, c’est de lui. Une fois dedans, il poignarde. »
- « Que dit-il dans son rapport ? »
- « Il a isolé les Gelluck. Tant mieux. HR et Miss Mytho, ça ne va pas être une partie de plaisir, alors autant ne pas leur laisser trop d’alliés puissants sous la main. »
- « Et si ils sortent des ténèbres ? »
- « L’inconvénient du pouvoir de Death, c’est qu’une fois dedans, il n’y a qu’un seul moyen d’en sortir, c’est avec son autorisation. A moins de lui faire perdre connaissance, ou de le tuer, bien entendu. Et c’est plutôt difficile. Ce mec a un instinct de conservation étonnamment prononcé, ce qu’il fait qu’il ne frappera que si il est sûr de ne pas être atteint. »
- « Et le gros HR, on fait comment ? »
- « Dès qu’il sera isolé, aussi, je m’en chargerais en compagnie de Magmite. J’affaiblis d’abord sa carapace avec les ondes sonores, elle l’achève avec ses attaques de magma. »
- « Brenda le veut vivant. »
- « Oui, je sais. Mais elle n’a pas dit ‘en pleine possession de ses moyens physiques’, non ? »
- « C’est vrai. »
- « Surtout qu’au vu du morceau, il va falloir que je triple la dose habituelle. Voire même la multiplier par cinq. »

Blue Howler reste silencieux quelques instants. Quand il reprend la parole, c’est d’une voix différente de celle qu’il vient d’utiliser pour expliquer la teneur des opérations. On sent, dans le ton employé, une certaine mélancolie, mélangée à beaucoup de regrets. Il tourne son visage masqué vers le lieutenant de la Maîtresse, puis, après un long soupir, lui adresse quelques mots.

- « Tu n’as pas des regrets, quand à ce qui aurait pu être ? »
- « A quel sujet ? »
- « Tu sais bien ! Toi, moi, enfin, ce qu’on avait entrepris. »
- « J’ai oblitéré. »

La réponse est sèche, cassante, comme si cela avait réveillé un vieux souvenir que Bloody Kris aurait préféré voir disparaître à jamais. Elle s’éloigne d’un pas de l’homme, pour lui faire comprendre que ce qu’il s’était passé n’aurait jamais dû être. Et ne sera plus jamais.

Sur une autre île, parmi toutes celles de l’archipel des Insoumises, il y’a une forte fébrilité au sein du laboratoire de haute technologie d’Arachnos. Debout, au milieu d’une centaine de savants qui courent en tous sens, Mister Zane donne ses instructions, avant de retourner à son plan de travail, où il continue de concevoir des dizaines d’appareils destinés à la mission de sauvetage de Barbara. Il travaille encore dix minutes sur un plan bien précis, jusqu’à ce que son fils le fasse sursauter, en lâchant sur son propre bureau une liasse épaisse de documents, attachée avec un élastique brun.

- « Tu as de la visite ! »
- « Qui ça ? »
- « Là. »

Zacharie Lissel montre du doigt à son père une femme, qui vient d’entrer. Longue robe noire, lunettes de la même couleur, des cheveux blonds qui descendent jusqu’à la moitié du dos, Veronica Payne, anciennement connue sous le nom de Bad Cat, porte sur son opulente poitrine le badge dédié aux visiteurs. Zane se lève et va à sa rencontre, puisque les gardes l’empêchent d’avancer plus au sein du labo. Le Mastermind leur ordonne de la laisser en paix, et ils obéissent sans discuter. Il emmène alors Bad Cat dans une sorte de box vitré, à l’intérieur duquel il tire les rideaux métalliques, pour s’isoler avec la femme. La porte fermée, il prend la parole.

- « Qu’y a-t-il ? »
- « Est-ce qu’il y’a un moyen de se parler ? Je veux dire, en privé ? »
- « Si c’est du privé, ici ça va. Si c’est du privé-privé, alors il faudra aller ailleurs. »
- « Où ça ? »
- « Mon bureau personnel. Je suis sûr que personne ne m’y écoute. »

Le Mastermind ouvre alors une brèche dans l’espace. Veronica passe devant, suivie de très près par Mister Zane. Elle découvre alors une plage de sable blanc, sur ce qui semble être une île tropicale. Seulement, ici, le ciel est d’un violet sombre, en ce milieu de journée. Ils ont quitté la surface de la Terre. A quelques mètres de la plage, une forêt luxuriante s’étale à perte de vue. A l’orée de celle-ci, un cabanon fabriqué avec du bois des environs, une matière sombre et d’apparence spongieuse. Tout un côté est recouvert de mousse, comme si cela faisait un moment que l’abri était exposé aux intempéries.

- « Ca fait longtemps que je n’étais pas venue ici. » fait Bad Cat, en retirant ses chaussures pour marcher dans le sable.
- « Pourquoi voulais-tu me parler discrètement ? »
- « Je voulais te demander si tu étais bien sous ton scalp, Cochise. »
- « Pardon ? »
- « Envoyer Florida dans le passé ? Tu es zinzin, mon pauvre ami ! »
- « Je n’ai surtout pas le choix. Si Barbara ne revient pas, nous courrons droit vers les ennuis. »
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MessageSujet: Re: Futur Imparfait (Version Poulpeuse)   Futur Imparfait (Version Poulpeuse) EmptyLun 5 Mai - 17:45

Futur Imparfait, la face cachée de l'histoire Partie 2/2

Note de l'auteur : je ne sais pas où va m'entraîner la partie finale. Mais, sur le coup, ça m'a paru amusant Very Happy

Bad Cat se laisse alors tomber sur le postérieur. Elle semble sur le point de fondre en larmes. Zane vient s’asseoir à côté d’elle.

- « Comment est-ce qu’on en est arrivé là ? » gémit-elle.
- « Ca va aller, je t’assure. Il est hors de question de laisser Florida sans surveillance. Tu sais très bien pourquoi moi et Zag nous sommes prêts à nous alterner pour la garder à l’œil. »
- « Comment est-ce qu’on en est arrivé là, Zane ? » répète t’elle.
- « Tu tiens vraiment à me l’entendre dire ? »
- « S’il te plait ! »
- « Tout a commencé il y’a un peu plus de dix-huit ans, maintenant. »
- « Tu n’es pas obligé de remonter jusque là ! »
- « Ne me coupe pas ! Tu veux savoir comment nous y sommes arrivés ou non ? Si oui, alors écoute. C’est toi qui es d’abord venue me voir, parce que tu avais un doute sur la fidélité de ton mari. Tu t’es donc tournée vers quelqu’un que tu saurais honnête. Effectivement, il avait une liaison avec une autre femme. Et quelle n’a pas été ma surprise de découvrir que sa maîtresse n’était autre que ma femme ! »
- « Zane … »
- « Je te rappelle que c’est toi, à l’époque, qui m’a empêché de les envoyer faire une promenade sur l’une des lunes de Jupiter ! Que tu as tout fait pour me dissuader de me débarrasser d’eux. Si tu m’avais laissé faire, j’aurais fait réapparaître les corps un peu plus tard, nous aurions été veufs, et nous aurions pu nous consoler l’un avec l’autre. C’est toi qui a décidé de leur laisser une chance, et c’est aussi toi qui m’a proposé de nous venger en leur rendant la pareille. »
- « Alors pourquoi tu t’es remis avec elle ? »
- « Par amour. Je pensais que tu l’avais compris. Lorsqu’elle m’a avoué sa faute, elle m’a aussi dit que c’était parce que j’avais refusé de réaliser l’un de ses souhaits. »
- « Je sais. Elle voulait un enfant tout de suite, tu préférais attendre de voir comment la situation avec Arachnos allait évoluer. »
- « Ce qui fait qu’elle s’est sentie trahie, et qu’elle a voulu me faire sentir de même. La suite de l’histoire, c’est que notre petite aventure à tous les deux s’est arrêtée là aussi. Tu as eu une petite explication musclée avec ton mari, seize points de suture, et vous avez fait un petit voyage en Floride pour vous réconcilier. »
- « Mais de là à envoyer Florida dans le passé … »
- « Ca n’a rien à voir avec nos actes, Vero. C’est juste qu’il faut le faire. »
- « Mais … ma petite Florida … »
- « Parce que tu crois que ça m’amuse ? »
- « Non, bien sûr que non. »
- « Si Florida est là aujourd’hui, c’est tout de même grâce à moi, non ? »
- « Je sais. » Bad Cat sort de son corsage un mouchoir, dans lequel elle se mouche violemment. « Tout de même, l’envoyer là-bas … »
- « Bon sang de bon soir ! Pourquoi tu crois que je me casse la tête à m’assurer qu’elle ne risquera rien ? Tu penses réellement que je l’enverrais dans le passé si je n’étais pas sûr de mon coup ? Mais bordel, c’est tout de même ma fille ! »

Bad Cat a un sursaut de surprise. En maintenant dix huit ans, c’est la première fois qu’il évoque sans ambiguïté la filiation entre lui et Florida. Fort heureusement, la jeune demoiselle a beaucoup hérité de sa mère, pour l’apparence physique, ce qui a empêché Blue Howler de se poser des questions. Etant donné que le mari de Bad Cat est un mutant lui aussi, il ne s’est pas étonné de voir sa fille développer des capacités surhumaines. En fait d’avoir été conçue pendant le voyage en Floride, Florida était déjà dans le ventre de sa mère.

- « Oui. Heureusement que tu étais là, sinon je n’aurais jamais eu d’enfants. »
- « Ah, ça. D’accord, ton homme a un machin vibrant qui fait le plaisir des dames. Mais les secousses sont telles que les spermatozoïdes sont inefficaces avant d’arriver sur place ! Vaut mieux un bon vieil engin traditionnel ! »
- « Tu ne m’as jamais dit si Kris était au courant, mais je devine que c’est le cas. »
- « Effectivement, je lui en ai fait part. J’ai bien failli mourir, ce jour là ! »
- « Qu’est-ce qui l’en a empêché ? »
- « Le fait d’être enceinte de Zag. »
- « Et Zag sait qu’il a une demi-sœur ? »
- « D’où le fait de se proposer pour la surveiller à travers le temps. »
- « Et Brenda ? »
- « Tu sais comme moi que rien ne lui échappe. »
- « Et Hacaga ? »
- « Les odeurs correspondent, elle le sait aussi. »
- « Kinra ? »
- « La spécialiste des maux d’amour l’a parfaitement deviné. »
- « Quand à moi, je l’ai dit à Florida lorsque j’ai divorcé. »
- « En gros, il n’y plus que ton mari qui n’est pas au courant ! »
- « Le jour où il le sera … » Bad Cat tire une moue boudeuse. « … ça risque de … mal tourner. »
- « J’ai manqué à deux reprises de le tuer. La première fois, lorsque nous l’avons surpris avec ma femme, sans qu’il ne s’en doute. La seconde, lorsqu’il est venu me voir après que tu lui ais avoué à ton tour d’avoir été infidèle, et seule l’intervention de Kris m’a empêché de mettre mes menaces à exécution. Je te prie de croire que la prochaine fois lui sera fatale. »

Bad Cat se met alors à regarder vers la mer.

- « Tu crois que je devrais lui dire qu’il est impuissant ? »
- « Il n’est pas impuissant, mais improductif. Bah, laisse-le mourir ignorant. »
- « Tu es cruel ! »
- « Non, réaliste. Ca prolongera son espérance de vie. Imagine que tu lui dises la vérité. D’une, il ne peut pas avoir d’enfant. De deux, celle qu’il croyait être sa fille ne l’est pas. Toute sa fierté masculine s’envole d’un seul coup. Il ne voudra plus que se venger du reste du monde. Et c’est déjà ça en partie depuis votre divorce. »
- « Mais … »
- « Et puis, il n’a pas été un si mauvais père. »
- « Moi, c’est Florida qui m’a le plus étonnée. »
- « Pourquoi ? »
- « Dès qu’elle a été en âge de penser, elle a su que Blue n’était pas son père. Tu te rappelles, lorsqu’elle avait six ans ? Nous avons fait un Noël entre nous tous. Ca a été votre première rencontre. Je suis sûre qu’à l’époque, elle avait déjà deviné que tu étais son père. Depuis ce jour-là, elle t’a toujours voué un culte. C’est pour ça qu’elle a accepté ta proposition. »

Bad Cat se relève, en ressuyant le sable accumulé sur sa robe. Zane pratique de même, en brossant du plat de la main son pantalon noir. Ils font quelques pas sur la plage, pour que la femme puisse récupérer ses chaussures, laissées un peu plus loin.

- « Je me souviens que c’est ici que l’on venait, lorsque nous avons eu notre liaison. » commence t’elle.
- « C’était le plus discret. Et le plus romantique. »
- « Dis voir, Zane. »
- « Quoi donc ? »
- « Est-ce normal que le fils d’Hacaga ait tes yeux, cette jolie couleur noisette ? »

Zane lève un sourcil un peu angoissé. Manifestement, cette question ne lui a pas souvent été posée. Il faut dire que la Rôdeuse répugne à laisser son fils traîner chez Arachnos.

- « En un sens, oui. »
- « Et que le troisième fils de Kinra, Ulysse, qui doit avoir onze ans, maintenant, est ton portrait craché ? »
- « Y’a comme qui dirait trop de coïncidences pour que ce soit le fruit du hasard. »
- « En gros, à part Brenda, tu nous as toutes eues ? »
- « Je devais avoir quatre enfants. Kris, après son accouchement, n’a jamais voulu recommencer. Ca s’était assez mal passé, la première fois, ça l’a légèrement traumatisé. »
- « Ho. »
- « Elle est au courant pour Kinra et Hacaga, ne t’en fais pas. »
- « Ha. »
- « Hacaga voulait d’un enfant sans s’encombrer d’un père. Elle a demandé à Kris la permission que je lui en fasse un. Elle a tellement insisté que Kris a fini par céder, pour avoir la paix. »
- « Et Kinra ? »
- « Soir de fête trop arrosé. C’est arrivé le jour où nous avons fêté son retrait de l’organisation. Une belle nuit. J’ai réalisé l’un de mes fantasmes en dormant entre deux jolies femmes, la mienne et une autre. A ce moment-là, Kinra était entre son premier et son deuxième mariage, tu te souviens ? »
- « Ah, ces hommes, tous les mêmes ! » Soudain, un mot de la discussion revient en mémoire à Bad Cat. « Au fait, pourquoi tu ‘devais’ avoir quatre enfants ? »
- « A cause du Destin. »
- « Du Destin ? »
- « Ce même Destin qui m’oblige d’envoyer Florida dans le passé pour rechercher Barbara. »

La voix du Mastermind a pris une intonation mystique, que la Brute ne lui avait jamais entendu, et vraisemblablement, personne d’autre qu’elle n’a eu le droit de l’écouter ainsi parler. Il a une étrange lueur dans le regard, comme si sa volonté en sortait.

- « Barbara est part intégrante du Destin. Lorsque j’ai senti que Brenda m’échappait, j’ai vu le chemin que prenait le Destin. Aussi, j’ai profité de l’opportunité de faire revenir Kinra a la vie, car je savais qu’elle pouvait elle aussi devenir une femme du Destin. »
- « Zane, tu me fais peur, là. »
- « Excuse-moi. C’est vrai que je n’en ai jamais parlé à personne. Tu dois être la première à entendre parler du Destin. »
- « Mais quel destin ? »
- « Le tien, le mien, celui de Kris, d’Hacaga, de Barbara, de Kinra, de Phil, d’Ulysse, de Florida, de Zag. Mais pas le Destin avec un petit d. Le Destin avec un grand D. Une porte ouverte vers l’infini. Une porte où tu as ton entrée, comme les huit autres. »
- « Tu n’as pas parlé de Brenda, ou de Blue. Ni même des autres soldats d’Arachnos. »
- « Leur destin est plus humble. Le notre est plus … étendu. »

Sur ces derniers mots, la lueur mystique brillant dans le regard du Mastermind s’éteint. Il ouvre alors une brèche dimensionnelle vers le laboratoire d’Arachnos.

- « J’en ai assez dit. Rentrons, les autres vont finir par se demander quoi. »
- « Zane ? »

Bad Cat est étrangement rouge, comme si elle avait pris une insolation. Les mots peinent apparemment à lui sortir de la bouche, comme si elle craignait de proférer une grossiereté si immonde que même elle ne pourrait l’accepter. Après avoir dégluti avec beaucoup de difficulté, elle se décide enfin à parler.

- « Tu crois que, dans ce … Destin … nous serons ensemble ? »

Zane s’approche d’elle et pose un baiser délicat sur ses lèvres. Elle ferme les yeux, surprise mais enchantée.

- « Nous le sommes déjà, très chère. Nous le serons encore plus après. » Une autre idée germe dans l’esprit de Bad Cat.
- « Tu as voulu tuer Kris et Blue, lorsque nous les avons découvert en plein adultère. Est-ce que le Destin n’aurait pas été perturbé si tu l’avais fait ? »
- « Non. »
- « Tu as l’air d’en être sûr. » De nouveau, le ton mystique se fait entendre.
- « Car si tel avait été le cas, alors les Quatre n’aurait eu qu’une mère. » Le Mastermind lui prend la main pour l’embrasser. « Peu importe le nombre d’épouses que je ramène au Destin. L’important, ce sont les Quatre, et l’Imprévue. »
- « Zane … »
- « Oui ? » Le ton est revenu à la normale.
- « Je te trouve très beau lorsque tu es aussi mystérieux ! »

Il lui sourit alors, et ils franchissent le portail, Bad Cat devant, suivie du Mastermind. Elle lui lance un dernier regard, et jette furtivement un coup d’œil au décor paradisiaque qui disparaît progressivement derrière lui, en se disant que si le Destin doit les réunir, elle espère que ce sera dans un lieu aussi enchanteur.
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MessageSujet: Re: Futur Imparfait (Version Poulpeuse)   Futur Imparfait (Version Poulpeuse) EmptyMer 14 Mai - 17:27

Lorsque les assaillants revinrent de la forteresse où HR avait ses quartiers, ils promenaient, sous bonne garde d’une troupe lourdement armée d’Arachnos, des milliers de prisonniers. Certains étaient blessés, couverts de sang et de boue. Les Gelluck eux-mêmes avaient l’air peu reluisants, et Anne pleurnichait en pensant à la cuve Rikti, abandonnée derrière eux. HR était en tête du cortège, solidement harnaché, avec un système d’entrave qui paraissait fait d’or, et luisait légèrement. Miss Mytho était derrière, et entre lui et elle se dressaient Bloody Kris et Blue Howler. Dans la longue file de captifs, certains avaient été désignés pour porter les corps de ceux tombés au combat. En tout, et à la stupéfaction générale des civils qui regardaient passer le cortège, il n’y avait qu’une demi-douzaine de morts.

Pour la plupart des habitants de la nouvelle Grandville, cela ne pouvait dire qu’une seule chose, c’était que les exécutions allaient commencer, afin de faire un exemple. Beaucoup s’étonnaient du fait que la Maîtresse ait rompu l’accord passé il y’a bien longtemps avec le chef de la secte de Mu, mais tous était d’accord pour dire qu’il s’agissait sûrement d’un coup en traître pour le déstabiliser, et que Brenda Smithson n’attendait qu’une occasion propice pour rappeler à HR qui était le chef sur les Insoumises.

Depuis le début du trajet, l’ancien super-vilain n’avait eu de cesse de tenter de briser son entrave, et de faire payer cher cet assaut à ses tortionnaires. Selon lui, il paraissait plus qu’improbable que Brenda ait pu les trahir, et il supposait une quelconque manipulation interne à Arachnos, pratique courante au sein de cette organisation. Hélas, ce n’était pas du vulgaire or qui le maintenait captif. Le système qu’il portait, il se doutait de sa provenance, car cette chose portait la marque de Mister Zane, un Z noir magistral. Et il savait aussi que celui-ci, l’un des lieutenants de la Maîtresse, n’aurait rien laissé au hasard. Autres temps, autres mœurs. Auparavant, HR et Zane se seraient entre-dévorés. Jusqu’à aujourd’hui, il avait fini par trouver l’individu sympathique, bien qu’un peu mystérieux.

Miss Mytho aussi avait été rendue impuissante. Un cerceau métallique constitué d’un alliage nouveau, à la couleur argenté, avait été posé sur son front, tel un diadème. Il l’empêchait de se servir de ses pouvoirs psychiques. Chaque tentative la faisait souffrir atrocement, vrillant son corps d’une souffrance inimaginable. HR avait crié, lorsqu’elle tenta de rentrer en contact avec son esprit, et qu’elle s’était affaissée, suite à la découverte des propriétés du cerceau. Sur cette action, Bloody Kris lui conseilla de conserver des forces pour son interrogatoire. Après cela, Miss Mytho avait renoué avec ses essais de contact psionique, mais à chaque fois une douleur crucifiante lui faisait perdre sa concentration.

La colonne arriva en bas de la tour d’Arachnos, où Brenda avait décidé de conserver le quartier général de l’organisation. La Maîtresse était sortie de sa demeure, entourée de nombreux soldats, encore plus nombreux que ceux qui menaient la colonne de prisonniers à ses pieds. Lorsqu’ils arrivèrent devant, HR toujours en tête, Blue Howler manipula une commande, à l’endroit où les poings du colosse se joignaient, dans son dos. HR sentit la douleur lui parcourir les jambes. Il tenta de résister, mais en pure perte.

- « Allez, à genoux. »
- « Des cl…arrrrgh ! »

Finalement, il obéit, contre son gré. La Maîtresse le regardait, le visage éclairé d’un sourire un peu inquiétant.

- « Vous me mettrez les Gelluck et Miss Mytho dans des cellules de sécurité optimales, séparés, sans aucun moyen de communication. Les autres larbins en cuve d’innervation. Je ne veux que celui-ci. » fit-elle, désignant HR.
- « A vos ordres. »

Le regard d’HR passa de l’étonnement à la colère. Ainsi, elle s’était jouée de lui depuis le début. L’accord passé il y’a des années en arrière, « pour s’assurer que nous ne nous marcherons pas sur les pieds », n’avait servi qu’à endormir sa méfiance. Il n’avait jamais supposé qu’elle puisse se montrer aussi manipulatrice.

Elle descendit les quelques marches, et inspecta la colonne de prisonniers, qui passaient devant elle, en baissant, tous sans exception, le regard. Il était inutile de la provoquer, à présent, elle disposait de toutes les cartes en main. Elle vit passer les corps recouverts de draps blancs.

- « Des morts ? » demanda t’elle à Kris, qui était venu à sa droite, pendant que Blue Howler se tenait en retrait. Simple mercenaire, il n’avait pas sa place à côté de la Maîtresse.
- « Deux dans les troupes d’assaut des XGen, quatre parmi les suivants d’HR. »
- « Quatre ? Je croyais avoir été claire ? Je les voulais tous vivants. » Elle se tourna vers Blue Howler.
- « Il y’a eu des ratés. Magmite s’est laissée emportée. »
- « Et où est cette Magmite ? »
- « Sous vos yeux, M’dame. »

Brenda ôta le drap couvrant le brancard le plus près, elle mit à jour une jeune super-vilaine, les yeux clos, le visage masqué avec un morceau de cuir rouge. Du sang coulait de la commissure de ses lèvres. Le reste du corps portait plusieurs hématomes importants. Pire était la brûlure apparaissant sur son torse.

- « Et bien, Blue Howler, on ne sait plus choisir ses acolytes avec discernement ? Je croyais t’avoir dit que je ne voulais plus d’incompétents dans ton équipe, sous peine de quoi je réviserais mon avis à ton sujet ? Depuis le début de l’année, tu as déjà eu six morts. Avec ces deux-là, ça en fait huit. Que dois-je en penser ? »
- « Et bien, qu’HR était une proie bien plus coriace que vous ne l’imaginiez, M’dame. » Un peu de venin dans ses propos, suite à s’être fait rabaissé devant une foule de gens.
- « Huit sur trente-deux mutants, c’est déjà un beau taux. Tu m’avais pourtant assuré de la qualité de tes services. Mais il faut croire que par rapport aux débuts prometteurs de tes équipes, tu as du mal à obtenir la qualité que j’exige. Je ne parle même pas de ceux qui ont quitté ton groupe, pour rejoindre mon armée. »
- « Comment voulez-vous que je sois compétitif, après ça ? »
- « Je discuterais de tes honoraires après m’être occupée de ceux-là. » fit la Maîtresse, désignant la colonne de prisonniers. « Mais sache de suite que je vais les revoir à la baisse. Une très forte baisse. »

Elle tourna, sa cape suivant le mouvement. Kris s’engagea à sa suite. On fit passer les prisonniers par des ascenseurs pour les emmener en cellule, après avoir séparé les Gelluck, HR et Miss Mytho. Cette dernière jeta un regard apeuré à son homme, craignant de ne plus le revoir qu’exposé aux yeux de tous comme un colifichet prônant la supériorité de Brenda. HR lui fit un signe avec la tête, semblant vouloir lui dire que tout irait bien, qu’il allait résoudre ce malentendu. Mais il n’en était pas aussi sûr. La Maîtresse s’empara des commandes de l’entrave, conduisant HR comme une marionnette. Lorsque Kris entra avec eux dans le bureau de la tête pensante d’Arachnos, elle fut vite éconduite, comme une amoureuse transie et insistante.

- « C’est bon, tu peux y aller. »
- « Où ça ? Je ne reste pas pour t’aider ? »
- « Non. Je n’ai pas besoin d’aide. Il va me dire ce que je veux, sans que j’aie recours à tes services. »
- « Mais je … »
- « Je veux un rapport détaillé et très complet de ce qui s’est déroulé pendant l’intervention. Je veux aussi savoir pourquoi il y’a eu des morts, que ce soit de notre côté ou du leur. Je veux un récit complet de ce que toi et Blue Howler faisiez pendant que la gamine décédée se livrait à des actions que je n’avais pas ordonnées. »
- « Nous ne … » commença Kris.
- « Tu as déjà fauté une fois, tu aurais bien pu recommencer. J’espère que la version de ton ami Blue Howler corroborera la tienne, sous peine de quoi, je me devrais de prendre des sanctions. »
- « Je … »
- « Au trot. » Bloody Kris se mit à trembler de rage avant de prendre la direction de la porte, en grognant et marmonnant des imprécations.
- « Bien. »

Une fois qu’elle fut sortie du bureau de la Maîtresse, HR prit la parole pour la première fois. Contrairement à ce qu’on aurait pu croire, il ne commença pas par exiger de connaître les raisons de cette attaque totalement injustifiée. Une phrase avait retenue son attention.

- « ‘Fauté’ ? Mister Zane aurait-il des cornes ? »
- « Il en a eu, à une période, et je tiens à m’assurer de sa pleine coopération. Aussi, si le doute le ronge, il sera moins efficace. Sans compter qu’il pourrait vouloir se venger de Kris, ce qui fait que je perdrais deux lieutenants d’un seul coup, et que l’Arc en profiterait pour attaquer, me croyant affaiblie. »
- « On en apprend tous les jours. »
- « Les peines de cœur de Zane et les infidélités de Kris te sont-elles à ce point précieuses que tu en oublies être mon prisonnier ?»
- « Je n’oublie rien, mais si j’avais entamé la discussion là-dessus à chaud, ça aurait dérapé sur des propos violents. Aussi, j’ai préféré attaquer sur un sujet plus frivole, et qui me console un peu. »
- « Bonne réaction, je vois que tu as bien compris. »

Elle claqua des doigts et aussitôt l’entrave se détacha. Les morceaux de métal doré cessèrent de luire et tombèrent au sol.

- « Que ? » fit HR, surpris. « Tu me libères, après ce que tu m’as fait ? »

Son premier réflexe, sous son ancienne intelligence, après un traitement de la sorte, aurait été de lui sauter au cou, et de la broyer sous ses coups de poing. Mais la situation avait évolué. Il commençait à comprendre qu’il y a avait, derrière cette attaque, un plan bien plus machiavélique mis en place.

- « Nous avons besoin de parler. »
- « De quoi ? »
- « De quelques petites choses que je t’avais dit de mettre au point. La présence d’espions au sein de ta secte, par exemple. La discrétion absolue au sujet de ta fille, aussi. »
- « Justement, où est Barbara ? »
- « Disparue. Envoyée dans le passé par les messagers de l’Ouroboros. »
- « Quoi ? »
- « Et, après interrogatoire ‘musclé’ de Kris, certains ont mentionné le fait qu’un certain HR aurait donné quelques artefacts précieux aux Horlogers pour accomplir cette forfaiture, par crainte qu’une certaine Miss Mytho ne découvre le pot aux roses et ne veulent se venger. »
- « C’est ridicule, et tu le sais aussi bien que moi ! Dawn est au courant que … »
- « Oui, oui. Et cela est resté au sein d’un petit cercle d’initiés. Donc, notre mystérieux délateur ne peut pas être toi. »
- « Alors pourquoi tu nous as attaqué ? »
- « Pour donner le change. »
- « Logique. » soupira HR. « Mais il y’a eu des morts. »
- « J’en suis navrée. J’avais donné des ordres, ainsi que tu as pu l’entendre. Je regrette que ça soit arrivé. » La Maîtresse eut un sourire ravageur. « Mais j’avais tablé sur cinq pour cent de pertes, alors, ça va, j’avais encore de la marge de manœuvre ! »
- « Très drôle. » HR alla s’asseoir sur un siège destiné aux visiteurs imposants.
- « Tes amis les Gelluck et ta femme sont en cellule d’isolement maximal, ce sont les plus luxueuses. La nourriture leur est apportée par conduits spéciaux, et les cuisiniers ne savent pas qui ils servent. Ils ne manqueront de rien et ne courent ainsi pas le risque d’être empoisonnés. »
- « Et Barbara ? »
- « Nous en arrivons au point épineux du dossier. Même sous la torture psychique de Kris, les Horlogers interrogés ont tous dit avoir été engagés par HR pour faire disparaître notre fille. »
- « Ce qui voudrait dire que la personne en question s’est présentée à eux sous mon apparence, ou s’est faite passé pour moi. »
- « Exact. Nous ne savons pas exactement si il y’a eu un contact visuel entre eux. Deuxième constat, un Horloger manque à l’appel. »
- « Ce serait lui qui … »
- « Celui que nous considérons aujourd’hui comme leur chef n’est ni plus ni moins qu’un subalterne. Je pense que la vraie tête pensante des Horlogers est celui qui nous manque, un certain Mender Silos. »
- « Où est-il passé ? »
- « Question hélas insoluble. A t’il déjà disparu dans les strates du temps ? Ou bien nous observe-t-il pour savoir si nous accomplissons son dessein ? Il faut dire qu’il n’en est pas à son coup d’essai pour les manœuvres complexes. »
- « Pourquoi tu dis ça ? »
- « Parce qu’en faisant l’anagramme de Mender Silos, nous obtenons … » HR fit aller sa cervelle quelques secondes.
- « Lord Nemesis. »
- « Bien vu. Reste à établir quelques liens, et à obtenir des raisons sur l’envoi de Barbara dans le passé. Pourquoi ? Sa cible était-elle moi ou bien toi ? Se pourrait-il qu’il visait effectivement Barbara ? »
- « Dans ce cas, pourquoi ne pas s’en débarrasser en … »
- « En l’éliminant ? Balises de téléportation. »
- « Je crois que je comprends. A quelle époque l’a-t-il envoyé ? »
- « Aux environs du moment où j’étais enceinte. »
- « Parce que, à cette époque, … »
- « Il y avait moult et moult super-vilains, et que l’un d’eux pourrait, si les circonstances sont bonnes, tuer Barbara. La balise ne fonctionne pas à travers le temps, et notre fille n’a pas assez de matière grise pour penser à en changer pour une qui fonctionne. »
- « Donc, sa cible serait Barbara. »
- « Ce n’est encore qu’une hypothèse. Il faut encore s’en assurer. Pour cela, il nous faut mettre la main sur Silos. »

HR cogita quelques secondes, puis fit un large sourire à Brenda.

- « Je suis content. »
- « Pourquoi ? »
- « Je croyais que tu nous avais trahi. »
- « Je t’avouerais que j’ai envoyé Barbara chez les Horlogers par crainte qu’un jour tu ne retournes ta veste. En fonction de ce qu’elle m’aurait rapporté … j’aurais avisé ! »
- « Pour ma part, je garde toujours un œil fixé sur les activités d’Arachnos, même si je n’ai que des informations limitées. »

Ils se regardèrent en souriant.

- « Au moins, nous sommes lucides sur nos comportements respectifs. »
- « Quelle est la suite des réjouissances ? »
- « Je t’emprisonne, pendant quelques temps, je fais procéder à quelques exécutions sommaires … »
- « Quoi ? » HR devenait furieux.
- « Des sosies, très cher, des ennemis d’Arachnos que je vais faire opérer pour leur donner l’apparence de quelques-uns de tes alliés. Après quoi, nous ‘éclaircirons’ la situation, et je présenterais des excuses publiques à tes gens. »
- « Et je fais quoi, moi, maintenant ? »
- « Et bien, je vais t’envoyer en cellule de luxe, aussi. Il faut que je donne le change, après tout. »
- « Autre chose … »
- « Quoi donc ? »
- « Ma capitale est censée être une forteresse inexpugnable. Comment est-ce que tes acolytes ont pu y entrer aussi facilement ? »
- « Je te l’ai dit tout à l’heure, non ? Je t’avais donné le conseil de surveiller d’un peu plus près ceux que tu recrutais. Qu’ils soient ou non enfants de Mu, il se peut qu’ils n’appartiennent pas à ta cause. »
- « Un espion ? Mais qui ? »
- « Ne compte pas sur moi pour te dévoiler mes petits secrets ! »
- « Comment savait-il pour les sécurités ? Est-il aussi haut placé dans ma hiérarchie ? »
- « Voyons, voyons, quel employeur trahirait ses fidèles serviteurs ? »
- « Tu ne me le diras pas, alors ? »
- « Pourquoi le ferais-je ? Je sais que parmi mes Adeptes Mu, certains sont rattachés à ton mouvement. Les ai-je chassé pour autant ? Non. »
- « Alors, pourquoi avoir envoyé Barbara dans l’Ouroboros ? »
- « Il y’a certains renseignements qui ne sont pas accessibles avec la technologie employée par mes agents secrets, mon cher ami. Comme, par exemple, ce qui se passe sous l’os épais qui te sert de crâne. Même les plus douées des Fortunatas ne peuvent pas savoir ce qui se magouille dans les méandres sinueux de tes circonvolutions. Et je ne suis pas femme à attendre que tu fasses le premier pas. »
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MessageSujet: Re: Futur Imparfait (Version Poulpeuse)   Futur Imparfait (Version Poulpeuse) EmptyMer 21 Mai - 16:22

Le futur, vingt ans après notre ère …

C’était l’effervescence dans le laboratoire de Mister Zane. Les derniers préparatifs avaient été exécutés à la hâte, et le Mastermind houspillait ses assistants, refusant de lancer le projet « Récupération » si tout n’était pas correctement en place.

- « La précipitation engendre des erreurs, les erreurs coûtent chères ! Si jamais il y’a le moindre raté, les conséquences pour le fautif seraient funestes ! Me suis-je bien fait comprendre ? »

Une vague de murmures approbatifs lui répondit. Manifestement, la promesse d’une mort subite ne leur plaisait pas, mais ils n’avaient pas d’autres choix. L’ordre émanait de la Maîtresse en personne, et nul ne pouvait s’y opposer sans craindre pour sa vie.

- « Une heure ! C’est le délai que j’ai pu négocier avec la patronne. Elle assistera au lancement de l’opération. Tout ce qui se déroule ici doit être conservé top secret, est-ce bien clair ? Si non, je rappelle à votre bon souvenir ce qu’il est arrivé à ce brave Johnson ! »

Melvin Johnson, l’un des savants travaillant pour Zane, avait été surpris en train de revendre des informations confidentielles sur l’opération de sauvetage qui se préparait. Hélas pour lui, Bad Cat, particulièrement énervée de sa voir que sa fille risquait sa vie dans le projet du Mastermind, s’était portée garante, auprès de la Maîtresse, quand à une discrétion absolue. Dans les faits, cela s’est traduit par un agent de l’Arc et un traître d’Arachnos réduits à l’état de momies. Les parasites composant le sang noir de la Brute s’étaient repus des composantes organiques des deux hommes. Aussitôt, une affiche avait été placardée dans le laboratoire, comportant une photo montrant l’état des deux hommes, et listant les sanctions prises à l’égard de ceux qui vendent des renseignements.

Le souvenir de cet homme fut un coup de fouet des plus efficaces. Les savants vérifièrent toutes les données, les compulsèrent pour mieux les relire, vérifièrent de nouveau, et, lorsque la Maîtresse débarqua dans le laboratoire, en compagnie de son lieutenant, la célèbre Bad Cat, qui avait, pour l’occasion, retrouvé sa couleur rousse des débuts, tout le monde était debout, raides comme des piquets. Brenda passa entre les files de savants, pour parvenir à son chef de projet, Mister Zane, pendant que la Brute se rendait dans une salle adjacente.

- « Tout est prêt ? »
- « Aucune erreur possible, à mon sens. Par acquis de conscience, j’ai tout de même demandé à Zag de vérifier, d’où son retard. »
- « Il vérifie ce que vous tous avez fait ? »
- « Oui. »
- « Depuis combien de temps ? »
- « Dix minutes. »
- « Je t’avais laissé une heure pour en finir. »
- « C’est terminé. Le temps de ta visite et de tout mettre en place, de faire venir notre nouvel agent, je pense qu’il aura fini l’ultime vérification. »
- « Et il le fait tout seul ? »
- « Tu sais très bien qu’il est du genre particulier. »
- « Et je sais aussi que son jugement est, après le tien, sans doute le meilleur sur lequel je puisse compt… ah, tiens, le voilà. »

Toujours affublé à l’as de pique, les vêtements froissés par de longues nuits sans dormir, la boucle représentant une tête de mort pendant à son oreille, Zag sortait de son propre box de travail. Il tenait à la main une liasse de feuilles, dont il tendit la première à son père. Ce dernier la parcourut du regard. Zacharie Lissel, lui, saluait la Maîtresse.

- « Erreur de calcul dans l’applicatif 85 ? » demanda son père.
- « Corrigée. » répondit le jeune homme, brièvement.
- « C’est tout ce qu’il y’a ? »
- « Absolument. Aucune autre erreur détectée. Par habitude, j’ai tout de même vérifié une seconde fois. »
- « En dix minutes ? » demanda Brenda, paraissant incrédule.
- « Oui, patronne. »
- « Tu as examiné deux fois le travail de soixante-huit savants en dix minutes ? »
- « Oui. » répéta Zacharie.
- « Il faut dire que Zag a fait le plus gros du boulot. » expliqua Zane. « Nos recherches à nous sont plus des compléments sur le travail initial. » Zane haussa la feuille de papier, format A4, sur laquelle une dizaine de mots étaient gribouillés à main levée. « Applicatif 85, qui en était responsable ? » Un petit bonhomme sec et maigrichon s’avança, tremblant de peur. « Zag, que se serait-il passé si l’erreur n’avait pas été corrigée ? »
- « Une chance de deux pourcent que le système de retour fasse un blocage. En cas d’une telle panne, le retour de l’agent aurait été compromis d’une heure, au bas mot. »
- « Monsieur Cobal, comment expliquez-vous cela ? N’ai-je pas été assez clair ? Aucune faute ne sera tolérée ! »
- « Mais, Monsieur, travailler sous pression est très … »
- « Une heure de décalage ! » hurla Zane. « En cas de soucis, nous serons peut-être obligés de faire revenir notre agent en quelques minutes. Ca peut même se jouer à quelques secondes ! »
- « Peut-être Monsieur Cobal voudrait-il justifier cette erreur ? » proposa la Maîtresse.

Elle n’avait pas crié, contrairement à Mister Zane, mais le simple fait qu’elle ait pris la parole fit trembler John Cobal des pieds à la tête. Le savant paraissait sur le point de défaillir. Lorsque Brenda s’adressait à des subalternes directement, c’était souvent pour donner du grade, ou en retirer. Et, en cas de retrait, une sentence exemplaire pouvait suivre aussitôt. Ce fut Zag qui prit sa défense.

- « L’erreur est liée à un léger problème. J’imagine que, pressé par le temps, Cobal a dû estimer au jugé la valeur du point. L’estimation reste relativement correcte, mais le calcul précis donne quelques dixièmes en moins, ce qui peut avoir des conséquences disproportionnées par rapport au résultat attendu. »
- « C’est-à-dire ? »
- « Je pense que nous pouvons nous abstenir de sanctions. Cobal a toujours fait de son mieux, pour nos projets, du moment qu’il n’avait pas la pression. »

Brenda haussa les épaules, et détourna son regard du petit homme, avant de s’intéresser au portail temporel construit à partir des cristaux de feu et de glace des messagers de l’Ouroboros, récupérés après l’arrestation des Horlogers. Pendant ce temps, Zane parlait au savant.

- « Monsieur Cobal, vous avez de la chance que mon fils vous estime. Mais croyez-moi, la chance, ça ne dure jamais éternellement. » Le Mastermind quitta sa place, puis vint près de la Maîtresse, lui glissant quelques mots à l’oreille. « Concernant Kris et … l’autre ? »
- « Ta femme et Blue Howler n’ont pas eu de nouvelle liaison, si tu veux le savoir. Leurs comptes-rendus coïncident. Ils en ont parlé, mais elle l’a repoussé. »
- « Tant mieux. » soupira Zane.

Zag, de son côté, reposait tous ses calculs sur un bureau, et s’affala sur le siège directorial de son père, tête penchée vers l’arrière. On entendit bientôt ses ronflements sonores.

- « Comment fait-il pour dormir dans un vacarme pareil ? » s’étonna Brenda.

Le laboratoire était, en effet, rempli de bruits divers, et de discussions variées. Mais cela ne l’empêchait, assurément, pas de dormir comme un bienheureux.

- « Trois jours sans fermer l’oeil, et je te garantis que même toi, tu dors ici. »

La porte du fond s’ouvrit, puis entrèrent Bad Cat et une autre femme. Florida était habillée dans une tenue moulante, laissant voir qu’elle avait vraiment beaucoup hérité de sa mère. Ses avant-bras et le bas de ses jambes étaient recouverts de fraction d’armures. Elle ne s’était pas dissimulé le visage, étant donné que là où elle se rendait, personne ne la connaissait. Les savants vérifièrent, apeurés par la scène précédente, ses équipements, une ultime fois, jusqu’à ce que Zane les rappelle à l’ordre.

- « L’opération « Récupération » est entamée. Que le personnel qui n’a plus rien à voir avec la suite des évènements quitte le laboratoire. Vous avez tous eu vos nouvelles affectations. N’oubliez cependant pas que vous serez gardés en observation tant que le projet ne sera pas une réussite complète. Toute information filtrant à ce sujet sera considérée comme une trahison. » Le Mastermind remontra l’affiche avec la photo de Johnson. « La faute est grave, et ses conséquences ne sont pas agréables. »

Sur les soixante-huit savants, cinquante trois quittèrent la salle. Les autres se rendirent sur leurs ordinateurs, pendant qu’un écran géant descendait du plafond, et qu’un nouveau fauteuil apparaissait devant celui-ci. Zane accompagna Brenda jusqu’à la place assise, puis se rendit près de Florida, légèrement anxieuse, qui attendait à côté de Bad Cat. Sur un geste du Mastermind, les box de travail des scientifiques se refermèrent, chacun étant isolé du reste de la salle.

- « Ca va aller, Florida ? »
- « Oui, oui. »
- « En cas de pépin, utilise le système de retour, sans attendre. Inutile de prendre un risque quelconque. »
- « D’accord. »
- « Si tu n’es pas en état de le faire, où si nous jugeons que tu sous-estimes une situation, moi ou Zag interviendrons pour te ramener à notre époque. »
- « Tu es sûre que ça va aller, ma chérie ? »
- « Oui, Maman. Je vais retrouver Barbara, et je la ramènerais ! » L’air résolu fit son apparition sur son visage.
- « Bien. » approuva Zane. « Maintenant, quelques recommandations. Une fois sur place, entre en contact avec Kalinda. C’est une Prophétesse Fortunata qui a toujours été fidèle à la cause d’Arachnos, même lors du changement de patron. Elle te conseillera, et t’orientera. Cependant, le fait que tu viens du futur doit être conservé secret. N’en parle à personne. Il est fort peu probable que Barbara soit restée en place pendant le temps que nous préparions son sauvetage. Il te faudra sûrement parcourir les îles pour la retrouver. N’hésite pas à parler d’elle autour de toi. Elle n’est pas assez discrète pour ne pas avoir marqué les esprits. »
- « Concernant tes pouvoirs … » commença Bad Cat.
- « A cause de la régression temporelle, ils vont revenir à un niveau de base, je sais. » coupa Florida. « Zag m’a déjà prévenu. Ca ne changera pas grand-chose, tu as toujours voulu que je ne m’en serve pas. »
- « Et bien, maintenant, tu as mon autorisation ! Mets tout ce que tu as dans chacun de tes coups ! Ne laisse personne te faire du mal ! » Florida sourit à sa mère.
- « D’accord ! »
- « Le temps presse. » fit Brenda.

Bad Cat et Zane conduisirent Florida jusqu’au portail. Celui-ci n’émettait aucun bruit, si ce n’est un tintement, comme deux verres en cristal s’entrechoquant. Il n’émanait, en dépit de son apparence, ni chaleur ni froid de la structure. Quatre cristaux formaient une sorte de ring de boxe de quatre mètres de côté, et le sol entre les quatre piliers était un parterre d’argent. Lorsque Florida mit le pied dessus, elle vit des cercles concentriques autour de ses pas, comme si elle marchait sur l’eau. Elle se plaça précisément au centre des cristaux, après que sa mère, et son vrai père, lui eurent fait la bise. Zag ronflait toujours dans son fauteuil. Brenda, elle, enviait secrètement les parents. Elle espérait pouvoir faire de même bientôt.

- « Mise en place ! » ordonna Zane, à voix haute.

Les box des savants s’ouvrirent. Brenda posa sa main sur son menton. L’écran géant scintilla et s’ouvrit telle une fenêtre vers un passé révolu. L’île Clémence apparaissait telle qu’elle était avant les grands travaux entrepris par l’actuelle Maîtresse, un ramassis de cloaques infâmes, squattés par la lie de l’humanité. Les Hellions, les Serpents, les Krânes, tout cela avait été éliminé, lorsqu’elle eut décidé de faire de ce lieu un paradis tropical et fiscal, pour attirer les grosses fortunes douteuses.

Les cristaux entrèrent en résonance, vibrant à l’unisson. Un doux chant s’éleva, puis s’éteignit aussitôt, dans un éclair de lumière dorée. Brenda, aveuglée quelques instants, recouvra la vue rapidement. Bad Cat et Zane ne semblaient pas avoir été incommodés, la Brute grâce à ses pouvoirs obscurs, le Mastermind grâce à ses lunettes spéciales. L’emplacement entre les cristaux était vide de tout occupant. Mais, sur l’écran géant, Brenda put voir la silhouette de Florida, qui s’avançait vers la tour noire d’Arachnos.

- « C’est bien ta fille. Elle ne peut pas s’empêcher de tortiller du popotin ! » fit Brenda, moqueuse. Zag, en entendant cela, ouvrit un œil, et, voyant qu’on parlait de sa demi-sœur, se rendormit tout de suite.
- « Aïe ! » s’exclama Bad Cat, sans prêter attention à la remarque. « Ramène-la, Zane, tout de suite ! » ordonna t’elle.
- « C’est son baptême du feu. Faisons-lui confiance. » riposta Zane.

Florida venait d’être accostée par un voyou. Armé d’un fusil, il menaçait la jeune fille. Il n’y avait aucun son, ils n’entendirent donc pas le coup de feu.

Sur les Insoumises, à notre époque, Blaise Cendars avait été réveillé par un bruit incongru, comme un ballon de baudruche éclatant. Ce « pop » l’avait tiré du sommeil. Aussitôt, il s’était relevé, prêt à se battre. Il ne vit qu’une jeune femme, apparu dans un endroit d’où personne ne sortait d’ordinaire. Il brandit son fusil, et la menaça.

- « La charité, ma p’tite dame ! »
- « Je n’ai pas d’argent sur moi. » Ce qui était vrai.
- « Alors, crève ! »

La détonation claqua dans la ruelle déserte, mais les plombs du fusil de chasse furent déviés dans un cri. Inconsciemment, Florida avait dérouté la trajectoire des projectiles sur le mur. L’autre fut abasourdi un court instant, juste assez pour permettre à Florida, tombée au sol en poussant son cri, de placer une contre-attaque. L’air se condensa autour de sa main gauche, et un éclair en jaillit, suffisamment puissant pour vaincre le loubard. Elle se releva, péniblement, massant son épaule sur laquelle elle était tombée.

- « Ouille ! C’est moins difficile que ce que je ne pensais. »

Dans le futur …

- « Je n’ai rien compris. Que s’est-il passé ? » demanda Brenda.
- « Dickson, garde un œil sur notre agent ! » ordonna Zane à l’un des savants, qui répondit par un oui tonitruant. « Contrôle Alpha, arrêt sur image, retour en arrière de quinze … non, douze secondes ! » L’écran s’accomplit. Zane, prenant une pointeuse laser, désigna l’impact des plombs sur le mur, et la main droite tendue de Florida qui chutait au sol. « Elle a dévié le tir. »
- « Comment a-t-elle fait ? Quels sont ses pouvoirs, en fait ? »
- « Elle a le contrôle de certaines particules élémentaires. »
- « Lesquelles ? »
- « Les gravitons et les électrons, notamment. Je suis persuadé qu’elle peut s’en servir d’autres, mais manifestement, c’est avec celles-ci qu’elle y arrive le mieux. On lui a donc conseillé, moi et sa mère, de s’acharner sur ces pouvoirs-là. »
- « Merci de la précision. » Brenda se leva de son siège. « Je dois vous laisser, j’ai des tonnes de paperasses à classer. Je vous accorde toute ma confiance pour la suite des opérations. »
- « Dès que nous aurons du nouveau, nous te préviendrons. »
- « Je compte sur vous. »

Elle quitta la salle, après un dernier regard sur Bad Cat et Zane qui ne quittaient pas des yeux l’écran géant où évoluait une forme féminine. Elle aurait aimé être à leur place, que la tendance soit inversée, qu’elle soit assise là, à observer sa fille se battre pour sauver une amie. L’attente lui était insupportable. Elle sortit de la pièce, sans verser une larme, bien que son cœur lui semblait pris dans un étau.
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MessageSujet: Re: Futur Imparfait (Version Poulpeuse)   Futur Imparfait (Version Poulpeuse) EmptyMer 26 Nov - 18:21

Note de l’auteur : Zag a fait son apparition sur Defiant …

- « Alors, Keller, que s’est-il passé ? »
- « Je ne comprends pas, Monsieur, vraiment pas ! » se défendit le savant, face à Mister Zane.

Une alarme brève avait fait apparaître le Mastermind, bien qu’elle n’ait duré que quelques dixièmes de secondes, les scientifiques refusant de reconnaître, face au Lieutenant de la Maîtresse, une erreur de leur part. C’était hélas une folie de croire que l’homme ne serait pas aux aguets. Il s’était retiré du laboratoire, pour quelques heures, afin de se reposer, mais n’avait pu dormir que quelques minutes, avant qu’un signal ne l’oblige à utiliser ses formidables dons de téléportation. Aussitôt sur place, il prit des mesures.

- « Une alarme sonne, et vous ne comprenez rien ? » questionna le Mastermind. « Est-il besoin de vous préciser que l’utilisation du portail à des fins personnelles est strictement interdit ? »
- « Monsieur, je ne … »
- « Afferty, la liste des codes d’accès ! » hurla Zane, à l’attention d’un autre savant.

Ce dernier se pencha sur son pupitre. Chaque envoi dans le passé nécessitait une clé et un mot de passe, et chacun de ces éléments était alloué à une personne bien particulière. Pour permettre un roulement, et offrir quelques instants de repos à ceux qui surveillaient Florida, d’ordinaire, chaque scientifique disposait de sa propre clé, de son propre code. Mister Zane pensait pouvoir faire confiance à ces collaborateurs.

- « Voilà, Monsieur. »
- « La clé et le code de Zag ? » s’étonna Zane.

Quelques minutes plus tôt, dans le grand fauteuil directorial, entre deux missions temporelles, le fils du Mastermind s’était investi dans l’exploration, grâce à un drone de surveillance, de quelques zones bien particulières, où il espérait apercevoir Barbara. Ce fut peine perdue. Florida étant au repos, suite à plusieurs combats acharnés, les missions avaient été suspendues.

Zacharie et Barbara se connaissaient depuis l’enfance. Si Florida avait toujours été élevée à l’écart des deux autres, il n’en était pas de même de la fille de Brenda et du fils de Zane et Kris. L’affection fraternelle qu’ils se portaient mua à l’adolescence, après que Barbara eut connue quelques déceptions sentimentales. La grande brune s’aperçut vite qu’il était toujours là pour elle, prêt à la consoler, ou prêt à se faire consoler. Elle n’hésitait pas à lui écraser le visage contre son opulente poitrine, dans ces circonstances, ignorant qu’elle créait ainsi le désir chez lui. Depuis maintenant presque deux ans, ils étaient fiancés.

Zag s’était penché avec moins d’empressement sur les secrets de l’Ouroboros, cherchant à obtenir un moyen de franchir la barrière constituée des noms des indésirables que les Horlogers ne voulaient pas voir s’emparer de leur équipement. Sans prévenir personne, il avait continué ses recherches, dans le plus grand secret, espérant ainsi franchir un portail temporel pour aller rechercher sa fiancée. Bien sûr, il faisait confiance à Florida. Mais il savait aussi que celle-ci manquait de confiance en elle, ce qui se traduisait, dans les faits, par des retours fréquents à leur époque.

- « Non, il n’a tout de même pas … » continua le Mastermind, se jetant sur les contrôles d’écran.

Il martela les boutons, plusieurs à la suite, puis s’esclaffa en s’effondrant de rire dans le fauteuil directorial qui servait à suivre les aventuriers temporels sur l’écran.

- « Mais quelle enflure ! » riait-il, de bon cœur.

Sur l’écran large, les savants reconnurent, même de deux, le fils de Zane. Ce dernier portait encore sa tenue habituelle, à savoir un débardeur noir, un jeans délavé, des baskets, sa boucle d’oreille, représentant une tête de mort, à l’oreille gauche. Seule nouveauté, ses avant-bras étaient recouverts de gros bracelets robotiques. Dans l’enceinte du Zig, la grande prison de Paragon City, il téléportait devant lui l’un des anciens robots de combat de Zane.

- « Il a réussi ! Il a franchi la sécurité de l’Ouroboros. » s’étonna l’un des savants, en observant la scène.
- « Et je suis prêt à parier qu’il ne nous dira pas de quelle façon ! » riposta Zane, un sourire goguenard s’étendant d’une oreille à l’autre.
- « Mais, monsieur, votre fils n’a pas … »
- « Mes pouvoirs de champs de force ? C’est vrai. Mais il compense largement ! »

En effet, Zacharie n’avait conservé, de son père, que ce don de téléportation. Il n’avait jamais pu, comme lui, moduler de champs de force. Cependant, et après quelques discussions avec sa femme, Zane avait fini par conclure la même chose que cette dernière. Il n’était pas normal qu’un enfant élevé comme les autres développe une telle intelligence. Certes, Mister Zane n’avait jamais été en reste, de ce côté-ci. Mais Zag était largement au dessus du lot. Qui d’autre que lui aurait pu, en dix minutes, lire et relire, et corriger en même temps, les travaux de soixante savants ?

Ce qui fit le plus rire Zane était la situation présente. En un tel lieu, son fils lui rappelait ses premières aventures, en tant que super vilain. Si il n’y avait ce léger décalage en terme d’années, il aurait pu, sans le savoir, rencontrer son propre descendant lorsque lui-même, se servant de ses pouvoirs de téléportation, débutait sa carrière au sein de l’établissement pénitentiaire, sans pour autant avoir été pensionnaire de l’endroit.

La forme éthérée de Bloody Kris fit son apparition, dans le laboratoire, et la femme du Mastermind apostropha son mari. Sentant venir la grosse dispute, les savants s’éloignèrent du duo, reprenant leurs activités, et décidant de surveiller le fils de Zane, afin qu’il ne lui arrive rien. Sur l’écran large, ce dernier continuait sa progression, au sein du bâtiment pénitentiaire.

- « Zane, où est Zag ? »
- « Parti dans le passé ! » répondit Mister Zane, sans se départir de son sourire.
- « Quoi ? » hurla Kris. « Mais comment … »
- « Tu crois honnêtement qu’il me l’a dit, ce fieffé roublard ? »
- « Mais … Et Florida ? »
- « Grâce à Zag, nous pouvons doubler notre temps d’investigation. Je crois que Brenda en sera ravie, même si toi, ça semble énormément te déranger. Lâche-lui un peu la bride, de temps en temps, t’ai-je déjà dit ! »
- « Lui lâcher la bride ? Tu as vu le résultat ? Si on ne le contrôle pas constamment … »

Zane soupira, se disant que Bad Cat, devenu mère poule étouffante, avait dû prendre exemple sur Kris, inconsciemment. Cristel Lissel était une mère très attachée à son fils unique. Elle attendait beaucoup de lui, surtout en terme de résultats scolaires. Si son mari n’était pas un imbécile, il s’était toujours tenu en retrait, à l’école, pour ne pas éveiller la convoitise, l’envie, la jalousie d’autres élèves. Zag était l’exact opposé, réduisant en miettes tous ses condisciples, et profitant de sa formidable supériorité intellectuelle pour écraser même ses professeurs. C’est pour cela qu’après avoir décroché un énième diplôme d’ingénierie, il avait décidé de quitter l’école pour aider officiellement Arachnos.

- « Profitons-en ! »
- « Quoi ? »
- « Cela fait combien de temps que nous n’avons pas eu de tête-à-tête ? »

La forme éthérée de Kris se mit à luire plus intensément, comme en réponse à la proposition de Zane. Avec leur travail, les deux époux n’avaient plus que peu de temps pour la gaudriole, et même si le mari n’était plus aussi vaillant qu’autrefois, et sa femme moins en formes qu’auparavant, chaque rendez-vous était comme une première fois.

- « Je vais préparer le champagne ! » fit Kris, disparaissant à nouveau.
- « Hé, Von Auger, tu as vu ? C’est comme ça qu’on négocie avec une femme ! » fit Zane, en voyant surgir l’un de ses savants, par l’ouverture de son box.

Le dénommé Von Auger était allemand d’origine, et probablement l’un des collaborateurs les plus talentueux du service technologie de Mister Zane. Il avait sensiblement le même âge que son chef, peut-être un an ou deux de moins. Il portait des lunettes rectangulaires, ses cheveux se mâtinaient de gris par endroits, mais, contrairement à Zane, il n’avait pas de calvitie naissante. Il eut une moue mi-figue, mi-raisin.

- « Est-ce une manière polie de me faire remarquer comment j’ai fait échouer mon mariage ? »
- « Faut pas le prendre comme ça ! » fit Zane, éclatant de rire.
- « Qu’est-ce qu’on fait ? On ramène Zag de force ? »
- « Laisse-le avancer. On verra bien comment il va se débrouiller. Ne le ramène que si la situation l’exige ! » répondit le Mastermind, se levant du fauteuil.
- « Où vas-tu ? »
- « Honorer la madame ! Ca fait une paye qu’on a pas consommé, elle doit être chaude comme de la braise ! »

Pendant que Zane retrouve sa compagne, afin de tenir ses engagements nuptiaux, dirigeons-nous vers le passé, où un jeune homme tente de prendre ses marques pour commencer son enquête.

- « Allons bon, me v’là tout au début ! » s’exclama t’il, en constatant son erreur. « Je n’aurais pas dû me baser sur les données de Papa ! »
- « Qu’est-ce tu dis, toi ? T’es qui ? D’où tu sors ? »

Le détenu sortit une arme de sa poche, un couteau sommairement fabriqué, des bouchons de lièges découpés, puis entourés de gros scotch, qui lui permettait de tenir un morceau de métal légèrement rouillé, vaguement modelé en forme de lame. Son uniforme orange dégoulinait de cambouis et de crasse, et Zag en déduisit aussitôt qu’il était de corvée à la chaufferie, à réparer les chaudières.

- « D’où je sors ? » fit-il, comme en écho. « Du même endroit que ça ! » ajouta t’il, tandis qu’apparaissait, entre ses mains, un fusil d’assaut ultramoderne, dont le canon était pointé vers la tête du détenu qui se voulait menaçant.

Le prisonnier laissa choir son couteau malhabilement fabriqué, tomba sur son derrière, et, les jambes refusant de répondre à ses ordres, se traîna, vert de peur, vers la cellule la plus proche. Zag posa le canon de son fusil à impulsion sur son épaule, éclatant d’un grand rire. Puis il tapota quelques instructions sur le tableau de contrôle de son bracelet électronique, puis, surgissant de nulle part, un robot de combat fit son apparition. Il arrivait à point nommé pour aider le fils de Mister Zane à affronter des gardes pénitentiaires, apparus au coin du couloir.

- « Et toi ! Retourne dans ta cellule ! »
- « Mais qui c’est, celui-là ? » s’étonna le second garde.
- « Ce n’est pas un prisonnier ! Il n’a pas la tenue réglementaire ! »
- « C’est un évadé ! Euh non, il vient aider l’un des détenus à s’évader ! »

Zag leur fit un sourire moqueur, qui contenait toutes les insultes du monde. En cela, il imitait, sans le vouloir, le comportement de son père, lorsque celui-ci était un jeune super vilain désireux de faire ses preuves.

- « Non, ce n’est pas ça. Je suis perdu, je cherche la sortie ! »
- « Te fous pas de nous ! » hurla le troisième garde.

Ce dernier avança d’un pas, sortant son revolver. Une rafale de laser le cueillit, il recula de cinq pas, tenant son épaule blessée. Ses deux collègues sortirent leurs armes à leur tour.

- « Mais puisque je vous dis … » commença Zag. « Ho, et puis flûte ! Vous l’aurez bien mérité ! »

Une fois les gardes abattus, mais encore vivants, il ouvrit un portail, et se dirigea, sans encombre, et après un dernier signe moqueur de la main, vers l’île Clémence. Une fois sur place, il sortit un appareil étrange, une sorte de GPS portable, qu’il dressa au dessus de sa tête. Un rayon laser en surgit, traversant le ciel. De près, on aurait pu croire que le rayon était droit, mais, en s’écartant, on pouvait voir qu’il déviait légèrement vers la gauche. Il semblait avoir trouvé son but. Le laser avait en fait pour but d’entrer en contact avec un satellite spécial, laissé dans l’espace, il y’a bien longtemps, par le père de Zag. Ce dernier allait s’en servir pour des mesures chronométriques.

- « On est partis. Ma Barbie, je te sortirais de là ! » promit Zag, lorsque l’appareil bipa.
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MessageSujet: Re: Futur Imparfait (Version Poulpeuse)   Futur Imparfait (Version Poulpeuse) EmptyVen 26 Déc - 13:04

Il n’avait pas fallu beaucoup de temps à Zag, en compagnie de Florida, pour retrouver Barbara. Celle-ci eut la surprise de les voir débarquer, à l’heure du repas, dans le restaurant où elle se remplissait l’estomac. Après une séance d’accolades, et de baisers échangés avec le fils de Zane, Barbara apprit qu’ils n’avaient eu de cesse de la rechercher. La poursuite à travers le temps prenait donc fin, après de nombreuses aventures. Le repas englouti, après avoir commandé et abusé de la situation, ils disparurent, laissant le restaurateur dans un embarras bien compréhensible. Ces gens n’avaient pas quitté le restaurant par la porte, mais s’étaient volatilisés sur place, au son cristallin d’une harpe.

Dans la base d’Arachnos, vingt ans après notre ère, Brenda Smithson, en compagnie de Mister Zane, Bloody Kris et Bad Cat, accueillait les voyageurs temporels.

- « Maman, c’est moi, je suis de retour ! » fanfaronna Barbara.
- « Et tu crois qu’il y’a de quoi être fière ? Est-ce que tu as la moindre idée de tout ce que j’ai dû faire, pour te ramener ? Depuis quand on se laisse accoster par des ennemis ? Et tu penses honnêtement que ton sourire suffira à effacer tes erreurs ? »

Kris, comme Zane, devinait qu’il s’agissait de faire croire aux savants que Brenda allait effectivement punir Barbara. Ils savaient que la femme allait attendre qu’elles soient seules pour lui faire part de son affection. Mais la jeune femme, très brute de décoffrage, le prit comme un reproche, et baissa les yeux, honteuse. Le soir, Brenda enlacera sûrement sa fille, pour s’excuser, et lui faire un câlin.

- « Tu disparais sans crier gare, après t’être laissée berner par un Horloger, et il faut que je sacrifie du temps et des ressources à ta recherche ! Sans compter qu’il faut que je fasse appel à tout le savoir de Zag. Imagine un instant, si il n’avait pas été là, tu ne serais jamais revenue ! » Elle se tourna ensuite vers Bad Cat, laissant sa fille pleurnicher légèrement et se faire consoler par Zag, pour remercier son lieutenant. « Je te remercie d’avoir autorisé Florida à se joindre au corps expéditionnaire. Zag, Zane, bravo à vous deux. »
- « Je dirais que cela est une bonne leçon, » fit Zane « et nous permet en plus de nous affranchir d’une barrière. Je ne suis pas un adepte pour ce qui est de jouer avec le temps, mais nous pourrons probablement nous servir de ces engins pour percer certains secrets. »
- « Excellente idée. Messieurs, » coupa t’elle, en regardant les quelques savants restants « retournez à vos précédentes affectations. Nous ne manquerons pas de vous octroyer un petit bonus salarial, pour vos efforts … et votre silence. » ajouta t’elle, menaçante.
- « Oui, Maîtresse. » Ils obéirent aussitôt.
- « Quand à toi, Barbara, tu vas me faire le plaisir de rentrer. Je vais prendre des sanctions immédiatement. Tu es mon meilleur soldat, je devrais pouvoir compter un peu plus sur toi. »
- « Oui, Maman. » répondit sa fille, attristée.
- « Ta sanction sera de rester à la maison, jusqu’à ce que je décide de te confier une nouvelle mission. C’est clair ? Pas de sortie, même pas en tant que civile ! Tu t’es baladée pendant un moment dans le passé, et j’estime que tu devras rester autant de temps entre quatre murs ! Au moins, je saurais où tu te trouves ! »
- « A tes ordres ! »
- « Euh, je vais la raccompagner ... » proposa Zag.
- « C’est cela. » fit la Maîtresse. « Comme cela, vous allez pouvoir me fournir un petit-fils ! Pas question. Côté imbécillité, Barbara en a assez fait pour les trois ans à venir ! Tu restes ici, et tu prépares un compte-rendu détaillé sur tes excursions, et de quelle façon tu es parvenu à franchir la barrière dressée par l’Ouroboros. Exécution. » Zag eut un large sourire et lui tendit une liasse épaisse.
- « C’est déjà fait … » plaisanta t’il.
- « Kris, ton fils m’énerve au plus haut point ! » se plaignit Brenda à son lieutenant.
- « Il a de qui tenir. Quand il fait des trucs comme ça, on dirait son père ! »
- « Et que vas-tu faire d’HR ? » questionna Zane.
- « Le malentendu ayant été dissipé, je vais le relâcher, avec toute son escouade, et des excuses en bonne et due forme d’Arachnos. Je vais mandater un détachement de soldats pour tenter de mettre la main sur ce Mender Silos. Il serait assez intéressant d’avoir une discussion avec le bonhomme. Pour le reste, continuez ce que vous étiez en train de faire, sauf toi Zane. Je veux que tu démontes tout ce qu’il y’a ici, et que tu mettes le tout en sécurité dans le laboratoire numéro seize. Ca peut encore, comme tu l’as si bien fait remarquer, nous être utile, mais je tiens à ce que cela reste sous bonne garde. »
- « Bien compris. »
- « Bad, je te renvoie à ton théâtre. Promis, à la prochaine première, je serais là. »
- « Ca fait bizarre de dire que la plus grande fan de Veronica Payne, c’est la patronne d’Arachnos. Mais ça doit faire bien, sur une carte de visite. Tu viens, Florida ? Nous rentrons. »
- « D’accord. » répondit sa fille, avec bien plus d’assurance qu’auparavant.

Zag et Barbara disparurent dans un éclair de lumière, le jeune homme conduisant assurément la fille de Brenda dans leur demeure, afin de passer quelque temps avec elle, en tête à tête. La Maîtresse s’engouffra par la porte, suivie par Kris, tandis que Bad Cat et sa fille passaient par une issue dérobée, conduisant à un bateau privé qui les conduirait à Saint Martial. Seul resta sur place Mister Zane, qui contempla le complexe mécanisme destiné à voyager dans le temps. Il se gratta la tête et soupira.

- « Et c’est pour qui, les corvées ? Pour bibi, évidemment ! »

Et, en soupirant une nouvelle fois, il commença à faire apparaître des robots destinés au démontage et au déménagement, pour l’aider à déplacer tout ce fatras.

Note de l’auteur : fin du Futur Imparfait, version poulpeuse. Je vais effacer quelques rerolls. Le concept de la Brute FS/Ténacité ne disparaît cependant pas, puisque j’envisage de reroller un personnage que j’adore, à savoir Flora Stryer, la sœur de Blue Howler. En revanche, il faut que je cogite à un nouveau Dominateur.
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