LES VIGILANTS
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 Rouge Sang

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Poulpe
Poulpe Fiction
Poulpe


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Vigilant : Lone Father, Dr Cosmos, Psychic Rose
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MessageSujet: Rouge Sang   Rouge Sang EmptyJeu 22 Mai - 16:24

- « Dolwer ! Au pied ! »

Ainsi criait le supérieur hiérarchique du Scorpidé Dolwer. Il lui parlait comme à un chien, en fait. Il aboyait sans arrêt sur son subalterne, et il faut bien reconnaître que Franklin Dolwer ne faisait rien pour lui simplifier la vie. Déjà qu’il s’était retrouvé embrigadé chez Arachnos sans le vouloir …

Quelques années en arrière, Franklin Dolwer était un arnaqueur à la petite semaine. Démarcheur pour des encyclopédies douteuses un jour, vendeur en véhicules d’occasion le lendemain, et, malheureusement, joueur patenté et malchanceux. Cette dernière passion lui avait valu quelques dettes. Et un jour, en venant chez son bookmaker, pour honorer son ardoise (après un gain inespéré à une loterie), il s’était trompé de porte, et n’était pas parvenu à faire gober au recruteur d’Arachnos qu’il s’agissait d’une erreur. Signature, et hop, embauché pour les dix prochaines années, à moins d’une démission prenant la forme d’une balle de fusil.

Franklin avait encore un peu de famille, avant cela. Une petite sœur, mariée, sans histoire, un beau-frère qui ne le supportait que peu, des neveux qui aimaient jouer avec lui. Lorsqu’elle le vit arriver en uniforme d’Arachnos, sa sœur lui claqua la porte au nez. Il allait trop loin, selon elle, et elle n’écouta même pas ses arguments.

Seul, sans famille sur laquelle compter, Franklin finit par se dire que qui ne tentait rien n’avait rien. Ainsi placé, au sein de la grande organisation, ses créanciers cessèrent toutes poursuites, par peur des représailles. Dolwer prenait cela à la légère, préférant croire qu’il avait de la chance. Peu ambitieux, mais néanmoins suffisamment fort pour ne pas se laisser piétiner, il savait exactement lorsqu’il fallait se retirer d’une situation.

Lors de l’intervention d’un groupe de super-héros dans un raid contre leur base, il avait fait le mort, pour être ignoré, tandis que plusieurs de ses collègues se relevaient, pour retourner à l’assaut. Il était, étrangement, en patrouille, lorsque Mynx dévasta les installations high-tech de sa nouvelle affectation, et ne revint qu’une fois le calme revenu. Un attentat coûta la vie à son précédent chef, et, chose assez singulière, alors qu’il devait être planton devant la porte, Franklin était parti « faire une ronde dans les couloirs ». On avait fini par estimer qu’il gagnait à être connu, mais pas assez pour progresser.

Il avait une sorte de sixième sens assez développé, qui l’empêchait apparemment de tomber dans les embrouilles. Un signal d’alarme qui se déclenchait, selon ses propres dires, comme si quelqu’un, dans son cerveau, tirait le frein d’urgence. Habitude du danger ou pouvoir latent non réveillé ? Nul ne savait le dire. Mais il est vrai que l’individu savait se tirer des situations les plus épineuses. Ou, plus précisément, savait exactement quand quelque chose risquait de se retourner contre lui.

Des renégats prévoyaient un complot visant à éliminer plusieurs chefs de base en même temps ? Il ne désirait pas y prendre part, préférant se laisser traiter de lâche. La semaine suivante, les comploteurs étaient soit morts, soit emprisonnés. Un trafic de superadyne au sein des rangs des Scorpidés ? Il niait prendre des drogues, et s’éloignait au plus vite des soldats en question. Trois jours plus tard, ceux-ci étaient « purgés ».

En revanche, il est certain qu’il a participé à deux ou trois petites affaires internes, mais, à chaque fois, aucune charge n’a pu être retenue contre lui. Ses supérieurs ont fini par le voir comme quelqu’un de prudent et d’avisé. Seulement, le Chef Scorpidé Malcolm ne partageait pas leurs points de vue concernant le jeune homme.

- « Alors, Dolwer, qu’est-ce que c’est que cette tenue ? » demanda le Chasseur Scorpidé Malcolm.

L’armure de Dolwer était écarlate par endroit. On devinait qu’il avait volontairement peint son armure, sûrement pour se distinguer des autres soldats.

- « C’est l’usure. » plaisanta Franklin.

Il prit un coup de poing sur la tempe, et tomba à la renverse, sur son postérieur.

- « Arrête de te foutre de ma gueule, Dolwer ! »
- « Je n’oserais pas ! » répondit le jeune homme, un peu sonné tout de même, bien que son armure ait amorti le choc. « Je ne suis pas sûr que le syndicat approuve de telles méthodes de management ! » Il reçut un coup de pied dans l’estomac. Il n’y avait, malheureusement, pas de syndicat qui défendait les soldats d’Arachnos. C’était pure plaisanterie.
- « La ferme, petite frappe ! Tu commences à me plaire, Dolwer ! »
- « Excusez-moi, mais … » fit-il, d’une voix étouffée par le coup de pied. « … je préfère les femmes. »
- « Rah, la ferme, Dolwer, tu me gaves. »
- « Arachnos embauche des oies, maintenant ? »
- « Misérable enfant de p… »
- « Vous connaissez ma mère en plus ? »
- « Mais tu vas la boucler, oui ? »
- « Il y’a deux secondes, vous me demandiez de la fermer, maintenant de la boucler … » Il baissa le regard. « Ma brayette est ouverte ? »
- « Insolent ! »
- « Insolent ? Vous êtes donc la réincarnation de la vieille sœur Marie-Elizabeth, de l’institut chrétien ? Elle me disait toujours ça, à l’école ! »

S’ensuivirent une dizaine de coups de poings et pieds, et un Malcolm qui s’éloigna de la scène de la réprimande, aussi furieux qu’avant. L’idée de tuer le jeune homme lui avait traversé l’esprit, mais encore faudrait-il justifier une perte à ses supérieurs. Le Chasseur avait déjà entrepris de se débarrasser de l’individu, mais les officiers de plus haut rang, dans ce cas, refuserait d’accorder à Malcolm plus de personnels, comme il le demandait.

- « Si vous refusez des soldats, aussi rebelles soient-ils, pourquoi nous arrangerions-nous pour vous en donner d’autres ? » avaient-ils dit.

Pris d’une rage incontrôlable, il s’était alors défoulé sur Franklin, en revenant de cette entrevue lamentable. Il avait trouvé le soldat en train de récurer le parterre, ce qu’il faisait nonchalamment, devinant à fort bon propos qu’une autre corvée lui échouerait dès celle-ci finie. Malcolm détestait Dolwer, et le jeune homme le lui rendait bien. Alors que le chef de section s’éloignait, en fulminant, retournant à son bureau, un autre homme vint près de Dolwer.

- « Et bien, Franklin. » fit Sam Caine. « Il ne t’a pas raté ! »
- « Tu veux bien me filer un coup de main pour atteindre l’infirmerie ? »

Caine passa un bras sous l’aisselle de son compagnon, et le dressa sur ses pieds.

- « J’en ai ras le bol de ce salaud ! » fit Caine. « Je vais le buter et prendre sa place ! Tu me files un coup de main ? Je t’assure que tu ne le regretteras pas ! »

Aussitôt, dans la tête de Franklin, ce fut comme si le frein d’urgence d’un train avait été activé. Son cerveau lui criait sa mise en garde habituelle.

- « Si tu y vas franco, les gradés vont croire que tu es instable. Il vaut mieux y aller tranquillement, sans éclats. » lui conseilla t’il.

Caine avait vu à plusieurs reprises son camarade donner son avis, et celui-ci n’avait jamais été pris en faute. Bien que Franklin n’ait jamais parlé de son don, plusieurs Fortunatas l’avaient évoqué, et d’insistantes rumeurs couraient sur le jeune homme. Certains affirmaient qu’il était un grand voyant, d’autres pensaient simplement que c’était un poltron qui se donnait des airs de tout savoir. Mais Sam Caine, lui, s’était rendu compte de la véracité des dires de l’individu. Il était bien sûr déconseillé de se lier d’amitié, au sein de l’organisation, car, selon son chef, Lord Recluse, « l’amitié engendre la négligence, la négligence entraîne la trahison ».

Caine posa Franklin sur un lit de l’infirmerie, et lui amena une trousse de premiers soins. Le jeune homme en extirpa de la gaze et un peu d’alcool à désinfecter, imbiba la première avec la seconde, et nettoya ses plaies et contusions. Pendant qu’il pratiquait, il discuta un peu avec Sam.

- « Rentrer dans son bureau et lui coller une balle, ce n’est pas une idée formidable. »
- « Tu as mieux à proposer ? »
- « Ecoute, tu sais très bien que je ne participe pas à tout ça. »
- « Des clous ! Tu as aidé à évincer Jumbo. »

Jumbo Borgman était le suivant de Malcolm, prétendant au titre de ce dernier. C’était une grosse brute, lâche et sans cervelle, qui frappait ses subalternes jusqu’à ce qu’ils ne puissent plus bouger. Effectivement, les conspirateurs étaient venus voir Franklin, lui demandant son aide pour se débarrasser du violent individu. Sans signal d’alarme dans son cerveau, Dolwer accepta. Personne ne su jamais qu’il avait pris part à l’empoisonnement progressif du sous-chef de la section. Tout le monde avait cru à la version du légiste, à savoir un empoisonnement alimentaire.

- « Et si on faisait de même avec Malcolm ? »
- « Fais comme tu veux ! »
- « Tu m’aides ? »

Le signal d’alarme résonna dans le crâne de Franklin. Mais c’était un signal différent de l’habituelle sonnerie de danger. Comme un ronronnement spécifique. Le jeune homme savait traduire précisément ces alertes. En pareil cas, cela voulait dire que tout se déroulerait bien, dans la première partie du plan, mais qu’il y aurait des répercussions périlleuses pour sa santé dans l’avenir.

- « Ce n’est pas une mauvaise idée, j’accepte. »
- « Ton signal ? »
- « Il est calme. On peut y aller. »

En deux semaines, Malcolm passa de vie à trépas. Sam Caine, conformément à ses prévisions, fut nommé chef temporaire. Son ancienneté le lui autorisait. Ses supérieurs, voyant en lui un serviteur fidèle, lui firent comprendre qu’ils leur accorderaient un peu de grade, afin qu’il devienne chef définitif de cette section. Caine prit vite ses aises, comme un tyran, tout en étant un peu plus raffiné que son prédécesseur. Mais il lui restait un souci à résoudre. Il convoqua, un matin, Franklin Dolwer dans son bureau. Ce dernier arriva, confiant. Sam Caine lui fit referme la porte derrière lui. Franklin obéit, puis entendit le bruit d’une culasse que l’on armait. Son « ami » le tenait en joue.

- « Désolé, Franklin. Tu en sais trop ! »
- « Sur quel sujet ? »
- « Tu le sais très bien, l’empoisonnement de Jumbo et de Malcolm. »
- « Ha, ça ! Tu veux bien sûr parler du fait de t’en être débarrassé, pour devenir chef ? »
- « Bien sûr, quoi d’autre ? »

Franklin fouilla dans sa poche, et en sortit, devant les yeux éberlués de Sam, un petit cône noir. Il le porta doucement à hauteur de sa bouche.

- « Vous avez entendu, chef Guy ? » Le Chef Guy était le supérieur direct de Caine. Ce dernier appuya sur la gâchette en criant.
- « Un micro ? Non ! Ordure ! » Mais l’arme resta bloquée dès la première pression sur la détente.
- « Tu as oublié ? Dès que t’es devenu chef, tu m’as envoyé à l’armurerie. Rien de plus simple, après ça, que de saboter ton arme. » Franklin prit la sienne. « Moi, en revanche … »
- « Espèce de … ! »

Trois détonations, trois coups au but. Sam s’était jeté sur son ancien acolyte. Franklin jeta son arme au sol, sur le cadavre de son ancien ami, juste avant que les autres soldats ne rappliquent. On l’emmena en prison, après avoir écouté ses explications, puis vint l’interrogatoire, mené par le chef Guy en personne. Franklin mâchait quelque chose.

- « Que mangez-vous ? »
- « Hum ? Un cône de réglisse. Vous en voulez, chef ? » Dolwer en sortit un autre, de sa poche.
- « Selon les caméras de surveillance, Caine vous a d’abord menacé, c’est bien ça ? »
- « Oui, chef ! »
- « Ensuite, vous avez pris votre arme pour riposter ? »
- « Oui, chef. Enfin, je n’ai tiré que lorsqu’il m’a sauté dessus. »
- « Que vous a-t-il dit ? »
- « Il m’a dit qu’il savait que j’étais au courant qu’il a empoisonné Jumbo Borgman et le chef Malcolm, et il voulait me réduire au silence. »
- « Et la vérité est … ? »
- « Ben, c’est tout. »
- « Et vous étiez au courant de ces empoisonnements ? »
- « Pas du tout. »
- « A défaut d’en savoir plus, nous allons devoir vous remettre en liberté, Monsieur Dolwer. »
- « Chouette ! »
- « Mais nous vous garderons à l’œil. »

Le Chef Guy laissa son subalterne sortir de cellule, puis il retourna au QG de sa faction d’Arachnos. Là, une dizaine d’autres soldats de haut rang attendaient.

- « Alors, Guy, quel est-il ? »
- « Futé, filou, prudent. J’ai comme l’impression qu’il a usé d’un gros coup de bluff. Son pouvoir de savoir quand une situation lui est préjudiciable est très utile, mais cela ne fonctionne que si il est concerné, donc rien d’exploitable autrement. »
- « Peut-on considérer qu’il rejoindra le camp des Elus ? »
- « Il y’a de fortes chances ! »
- « Alors, mutons-le sur Clémence ! »
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